STOCKHOLM (AFP) - Les ministres chargés de l'égalité des sexes de pays nordiques (Suède, Norvège, Finlande, Islande) et baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) ont publié une protestation commune contre la demande de la mairie d'Athènes d'autoriser de nouvelles maisons closes à l'occasion des Jeux olympiques 2004, a indiqué mercredi le gouvernement suédois.

"C'est avec indignation et surprise que nous avons appris que la Grèce envisage d'augmenter le nombre de maisons closes pendant les Olympiques à Athènes en 2004. Cela va avoir pour conséquence l'exploitation de davantage de femmes", écrivent les ministres.

"Nous (...) voulons par cette lettre exprimer notre aversion et protester contre vos projets, que nous pensons pas compatibles avec les idéaux fondamentaux des Olympiques", ajoutent-ils.

Le gouvernement suédois avait déjà officiellement protesté début juillet auprès du Comité international olympique (CIO) et du gouvernement grec.

S'attendant à une forte augmentation de la demande, le conseil municipal d'Athènes avait demandé début juin au gouvernement grec d'envisager pour la durée des Jeux un assouplissement de la législation nationale sur la prostitution, légale dans le pays mais limitée en principe aux seules maisons closes, où ne peuvent travailler que trois personnes.

"Dans la mesure où nous savons que la loi actuelle ne pourra pas être appliquée durant les Jeux, qui traditionnellement attirent beaucoup de prostituées, la politique de l'autruche n'est pas de mise", avait alors expliqué Ira Valsamaki, responsable de ce dossier à la mairie d'Athènes.

Cette demande avait suscité une réaction hostile de l'église orthodoxe, qui n'est pas séparée de l'Etat en Grèce. Cela équivaudrait à favoriser le tourisme et le commerce sexuels, y compris des mineurs, avait-elle fait valoir.

Le comité organisateur des Jeux olympiques d'Athènes (ATHOC) a pour sa part affirmé "ne pas être concerné" par le problème de la prostitution.