Une des plus importantes réunions des dernières années au hockey junior se déroulera vendredi et samedi à Montréal. Les propriétaires et gouverneurs des 16 formations du circuit se réuniront afin de discuter de l'avenir à court et moyen terme de la Ligue junior majeur du Québec. Quelle tangente prendra la ligue au cours des prochaines années ? On pourrait bien en avoir une meilleure idée à l'issu du week-end.

Expansion ou relocalisation ?

Mettons une chose au clair dès le départ. D'ici les deux ou trois prochaines saisons il y aura des équipes dans le circuit à St-Jean au Nouveau-Brunswick, à Montréal et fort possiblement aussi à St-Jean, Terre-Neuve. Il se pourrait bien que dès la saison prochaine une formation ait pignon sur rue à Montréal. Le commissaire Gilles Courteau en a d'ailleurs fait sa priorité numéro un. Est-ce que Montréal rejoindra les rangs via une autre expansion ou un transfert ? Pour l'instant cela reste à déterminer mais il est évident que la Ligue se doit d'avoir une formation dans la plus grosse ville de la province, ne serait-ce que pour faire plaisir aux commanditaires nationaux et aussi aux médias, qui ne l'ont pas facile depuis le départ du Titan pour Bathurst et du Rocket pour Charlottetown.

Est-ce que le projet est viable…? Sûrement ! Pourquoi cette fois-çi ? Parce que George Gillett et la grande famille du Canadien appuieront solidement la venue de cette formation. Le groupe Gillett ne veut pas être à la tête de l'équipe mais désire s'impliquer de façon concrète dans le projet. Dans le cas de St-Jean au Nouveau-Brunswick on pourrait aussi procéder à une expansion ou encore accepter, comme la rumeur le veut de plus en plus, le transfert du Titan, de Bathurst, vers cette ville cinq fois plus populeuse du Nouveau-Brunswick.

La venue de Montréal est primordiale pour la survie d'équipes comme Val-d'or, Rouyn-Noranda, Drummondville, Victoriaville et Shawinigan. Il faudra tôt ou tard que la ligue instaure un calendrier qui favorisera les petits marchés en leurs évitant de trop longs voyages coûteux et exténuants. Avec la venue de Montréal on peut facilement envisager une section Ouest à huit formations regroupant les six équipes actuelles, Montréal et aussi la concession de Lewiston, qui semble aller dans la bonne direction après une première saison difficile. De l'autre côté on pourrait retrouver une section Est à 10 formations avec les équipes actuelles, Lewiston en moins, en plus de la section Atlantique à laquelle on grefferait éventuellement St-Jean, Terre-Neuve.

Les propriétaires d'équipes sont divisés sur le sujet de l'expansion. Certains y voient une entrée de capitale qui serait la bienvenue dans un contexte économique difficile, d'autres s'insurgent de la dissolution du produit avec l'ajout de nouvelles formations. Il reste que depuis une dizaine d'années la Ligue junior majeur du Québec n'a jamais été aussi représentative à la Coupe Memorial et ce en dépit du fait qu'elle est passée de 13 à 16 équipes dans la même période.

L'expansion vers les maritimes a aussi permis à la Ligue d'élargir son bassin de recrutement. Il ne faut pas non plus oublier que dans l'Ouest et en Ontario il y a en ce moment 20 formations.

Pourquoi pas une LHJMQ à 18 équipes ? On réglerait une fois pour toutes le problème du format des séries, 16 équipes sur 18 y prendraient part. Il y aurait 11 formations au Québec, une aux Etats-Unis et 6 dans les Maritimes.


Pourquoi la ligue n'opérait pas elle-même une équipe à Montréal…?


Le temps presse pour régler ces dossiers. Dans le cas de Montréal des investisseurs cognent à la porte mais pour l'instant on ne semble pas encore avoir trouver le bon groupe. Une idée comme ça ! Pourquoi la Ligue n'opérait pas elle-même une équipe au Centre Bell. On engage le personnel et on s'arrange pour donner le maximum de visibilité à cette concession afin de l'établir sur des bases solides. De bons hommes de hockey pourraient bâtir cette formation certains sont disponibles en ce moment. Raymond Bolduc, qui travaille pour le circuit pourrait faire un excellent directeur-général, ou encore Pierre Roux, congédié pour des raisons budgétaires par le Titan en début de saison. Pour ce qui est du recrutement, la future équipe montréalaise pourrait se fier au Centre de soutien au recrutement de la LHJMQ. Il est permis de rêver mais avec l'appui de la famille Gillett on pourrait peut être faire revivre le Canadien junior de Montréal, les équipes de l'actuelle section Ouest ne s'en porteraient que mieux.

Si le Canadien embarque dans le projet et réussi à convaincre 2500 de ses détenteurs de billets de saison d'acheter des billets de saison pour l'équipe junior, le succès sera alors assuré. Par après ne restera plus qu'à aller chercher les jeunes dans les écoles et créer un sentiment d'appartenance à l'équipe, une chose qui n'a jamais véritablement été faite par les dirigeants du Rocket, du temps ou ils étaient à Montréal. Au fond si les 67's d'Ottawa peuvent attirer 8000 spectateurs par matchs, il n'y a aucune raison qu'il n'y en ait pas 4 000 à Montréal.

Advenant un déficit à la fin de la saison il serait épongé par les 17 autres équipes. Dans deux ou trois ans le projet pourrait devenir rentable est par conséquent plus facile à « vendre » à des investisseurs de la grande métropole. L'équipe pourrait jouer la plupart de ses matchs au Centre Bell mais pourrait aussi en disputer entre 5 et 10 en périphérie de la Métropole, lorsque le domicile du Canadien ne serait pas disponible. Des villes comme Longueuil, Verdun, Laval, St-Jérôme, St-Jean, St-Hyacinthe pourraient être visitées. Si vraiment il n'y a rien à faire et que dans cinq ou six ans on se rend à l'évidence que ça ne fonctionne pas, il ne sera pas trop tard pour vendre l'équipe à un groupe qui voudra tenter sa chance dans un nouveau marché. Les pertes alors encourues avec le projet seraient épongées sans problème. Il me semble que c'est une idée à laquelle les dirigeants des équipes et surtout Gilles Courteau devraient réfléchir car au fond ça ne coûte absolument rien d'essayer