Montreal ComicCon, GEW et PWI Female 50
Lutte jeudi, 29 sept. 2011. 07:56 jeudi, 12 déc. 2024. 13:44
Cette semaine, on parle de super héros, de l'attitude d'Adam West et Burt Ward, de Rick Martel et du Sgt. Slaughter, du Montreal ComicCon, de la GEW, de quoi faire et ne pas faire pour un annonceur maison, de comment bien terminer un gala, de LuFisto et de la NCW Femmes Fatales, du PWI Female 50 et finalement, du film « La Run ».
Les « comic books » et la lutte professionnelle ont un dénominateur commun : les super héros. Si dans le premier il est bien défini, dans le deuxième, il est vu bien différemment. Pourtant, dans les deux on retrouve des similarités. « Dans les deux, il s'agit de personnages plus grands que nature », explique Rick Martel, lutteur bien connu et l'un des participants au ComicCon de cette année. En effet, un lutteur doit essentiellement ressembler à un genre de super héro, doit être plus grand que nature afin d'aller chercher une certaine crédibilité chez les gens. Si Spiderman ou Batman n'avaient pas de pouvoirs surnaturels, s'ils étaient habillés d'un simple jeans noir, d'une camisole de la même couleur, avec des souliers de course dans les pieds et qu'ils ne faisaient rien de spécial, pensez-vous qu'ils auraient eu le même succès? À l'inverse, si Hulk Hogan ne déchirait pas ses gilets, s'il ne faisait pas sa remontée vers la fin du combat, s'il ne se faisait pas attaquer par le heel avant de prendre sa revanche, un peu comme Batman qui se fait avoir par le Joker avant de prendre sa revanche sur lui, pensez-vous qu'Hogan aurait autant fait d'argent?
La lutte professionnelle n'est pas différente du monde des super héros. Ses personnages se doivent d'être plus grands que nature, de sortir du quotidien. Si un lutteur ressemble au commis de dépanneur au coin de la rue, pourquoi est-ce que je paierais pour aller le voir? Ceci dit, même si les buts sont les mêmes, mon expérience au ComicCon m'a permis de réaliser à quel point il y avait une différence entre les acteurs et les lutteurs professionnels. Pendant qu'Adam West et Burt Ward (Batman et Robin dans les années 60) faisaient leur prima donas, deux gros noms de la lutte professionnelle, l'ancien champion de la AWA Rick Martel et l'ancien champion de la WWF, Sgt. Slaughter étaient plus que sympathiques, serrant des mains, jasant avec les fans, même avec ceux qui n'avaient pas assez d'argent pour se payer une photo (30$) ou un article signé (20$).
« Sarge » me parlait même de comment son personnage fut créé, de ses expériences passées à Montréal de même que ce qu'il pense de Hunter et Steph à la tête de la WWE! « Ils vont faire une bonne job ça fait cinq ans que Vince prépare Hunter! », me disait-il.
C'était la première fois que Martel était invité à ce genre de convention. « J'aime bien ça! », me disait-il lors de la première journée, samedi le 17 septembre. J'ai entendu tellement de fans, autant francophones qu'anglophones aller lui dire « One of my favourite wrestler », « One of the best bad guys ever », car Rick était en ComicCon en tant que Rick « The Model » Martel, un personnage que plusieurs se souviennent et qui a influencé d'autres lutteurs, tels que Shawn Michaels par exemple.
Les ComicCons existent depuis plusieurs années et sont un succès particulièrement dans des villes comme San Diego et Chicago. Lors de mon voyage de baseball de cet été, nous étions arrivés à San Diego le lundi après le week-end du ComicCon, où entre autres la WWE était présente avec l'angle de CM Punk et la ville ne faisait que parler de cette convention. À Montréal, c'est la première fois que la convention a autant d'envergure. « Ils ont triplé les prévisions », me disait Bertrand Hébert, qui est non seulement un connaisseur de lutte, mais aussi de comic books, alors qu'il était l'accompagnateur de Martel pour le week-end. En effet, toujours selon M. Hébert, le ComicCon a accueilli entre 25 et 30 000 fans cette année, un nombre record. Dan Parent, dessinateur pour les Archies, me disait qu'il s'agissait d'une bonne convention en terme de foule, lui qui ne fait que les grosses conventions. D'après moi, Montréal sera sur son calendrier dorénavant!
Il faut dire que le line-up était impressionnant alors que Stan Lee, le créateur de Marvel Comics y était, en plus de West et Ward et de plusieurs autres acteurs ayant joué dans Star Trek ou Buffy the Vampire Slayer. La Batmobile a fait bien des heureux, de même que la Delorean dans Back to the Future.
La NCW, qui par le passé y a déjà présenté un show de lutte, avait une table afin de faire de la publicité. Je ne sais pas exactement le flot de personnes qui sont passés ou qui sont arrêtés, mais j'ai trouvé qu'il leur manquait quelque chose. On avait des affiches, des flyers, mais on ne la voyait pas, ça ne ressemblait pas à une table de lutte. Il manquait quelque chose à la verticale, quelque chose d'autres que ce qu'il y avait sur la table, un cut-off d'un lutteur peut-être ou des figurines. On a vendu 6 t-shirts, aucun DVD n'était en vente, mais définitivement, il manquait quelque chose. Leur présentation sera à revoir pour la prochaine grosse convention, sachant maintenant qu'elle attire une foule plus que considérable.
Sommes toutes, une expérience intéressante que je conseille à tous.
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La GEW présentait samedi le 17 septembre dernier son premier gala de la saison, premier gala d'importance depuis Uprising. Par soucis de temps, car malheureusement je dois retourner à la correction et révision de notre livre, je vais y aller que de certains commentaires en rafales. Soyez sans craintes, à compter de la mi-octobre, mes chroniques reviendront de façons régulières et avec plus de contenu.
-J'aime bien le « delivery » et le contenu des promos d'Adam Dreed, mais son timbre de voix est un peu trop « over the top ». Il essaye aussi de faire passer « Bâtard » en catchphrase, mais ça n'a pas l'air de fonctionner. Il devrait à mon avis doser ça ainsi qu'être un peu plus posé dans la façon de faire sa promo, je pense que ça pourrait lui être bénéfique.
-Le vidéo récapitulatif de Uprising était très bien fait, digne des bons que j'ai vus. Par contre, les promos des lutteurs, si on les présente avant le show, il ne faudrait pas les représenter à nouveau avant le match. Le but de les faire avant le gala est justement de sauver du temps, de permettre aux lutteurs d'avoir plus de temps dans leur match et d'avoir une meilleure fluidité dans le show.
-Je n'ai pas aimé du tout l'angle avec l'ancien champion DXtreem. Il était assis dans la foule et l'annonceur maison mentionne sa présence dans la foule. Il se lève pour saluer celle-ci, mais en profite pour enlever son manteau et sa casquette. Mais pourquoi donc? Puis, à la fin du match qui a suivi, pendant que la musique des gagnants jouait encore et pendant que Leon Saver et K-Klown étaient encore dans le ring, Trevor Blair va à l'extérieur et donne une claque au visage de DXtreem. Le problème, c'est que si tu n'étais pas à côté d'eux, il y a de bonnes chances que tu ne l'aies pas vu. Pourquoi ne pas avoir attendu que Saver et K-Klown retraitent au vestiaire, que la musique arrête, afin de donner toute l'attention nécessaire à l'altercation et l'impact de la claque? Qui plus est, DXtreem s'est avancé aux abords du ring, il avait l'air choqué, mais choqué genre « j'ai échappé ma bière par terre » plus que « je viens de me faire insulter en mangeant une claque au visage gratuitement », tout ça avant de revenir s'asseoir. Après l'intermission, il n'y était plus, ce qui vient dire aux fans que c'était ni plus ni moins planifié. Au moins, on a compris pourquoi il avait enlevé son manteau et sa casquette! Gros travail d'acting ici à revoir et il faut toujours s'assurer d'avoir l'attention de tous quand on fait un angle comme celui-là.
-J'aime bien la diversité que les lutteurs de la GEW ont. Beaucoup de couleurs, beaucoup de personnages différents, c'est un atout dans une promotion. J'ai trop vu de promotions où tout le monde se ressemble, autant dans leur look que dans leur style, la GEW est à l'opposé de ça et c'est à leur avantage.
-JF Kelly a débuté le show comme annonceur substitut car leur annonceur régulier, Carol, n'était pas encore arrivé. Et laissez-moi vous dire qu'il y a un monde de différence entre les deux. J'accroche pas avec Carol. Vers la fin du gala, il demande aux gens s'ils sont fatigués, mais avec une voix terne, sans intonation, en s'accotant le bras sur le 3e câble .crime, il avait l'air lui-même fatigué!! Comment voulez-vous que la foule se réveille?!? Un annonceur est aussi important que les lutteurs car il donne le ton au show, c'est lui que les fans voient le plus souvent dans un gala. Un annonceur doit mettre de l'ambiance, doit être dynamique. Il n'est pas obligé d'être heel ou babyface, mais il est le conducteur du show, comme un chef d'orchestre. En écoutant Carol une soirée de temps, tu as plus le goût de prendre une bière relaxe que de te « pomper » pour voir de l'action et un bon show de lutte.
Quand il fait ses présentations de lutteurs, il ne nomme aucune ville, aucun poids, ne fait que dire « accueuillez », « applaudissez » avec le nom du lutteur. Cela revient redonnant. Un peu plus de viande autour de l'os viendrait mettre les lutteurs encore plus over. En plus d'être dynamique, l'annonceur doit mettre over les lutteurs. En allongeant les présentations, il leur consacre plus de temps, eux, qui sont les stars du show.
Parlant de mettre over, lorsque Slice & Dice sont arrivés au ring, ils ont tenté d'intimider Carol qui leur a tout simplement rit en pleine face, avant de dire pour une raison que j'ai oublié parce que j'était trop frustré d'avoir vu un annonceur rire d'un lutteur de la sorte, qu'il n'était pas capable de faire un legdrop. Alors est-ce que quelqu'un peut m'expliquer pourquoi ou comment un annonceur, aussi imposant soit-il, qui dit haut et fort ne pas pouvoir faire un legdrop, peut-il se permettre de rire au visage de deux des plus gros lutteurs de la compagnie, deux heels par surcroit? Comment cela permet de vendre cette équipe là, comment deviennent-ils crédible après ça? Les fans vont se dire qu'ils ne doivent pas être si pire que ça, Carol n'a même pas peur d'eux, même s'ils sont deux. La job de l'annonceur, je le répète, est de vendre les lutteurs. Si l'annonceur, qui par définition ne devrait pas savoir lutter ou se battre, rit ou confronte un lutteur, comment le lutteur peut-il devenir crédible par la suite lorsqu'il affronte un autre lutteur? C'est vraiment un principe de base et ça serait à revoir.
Je ne veux pas être trop dur sur sa prestation, c'est la première fois que je le voyais annoncer, il était en retard alors peut-être qu'il n'était pas à 100%, mais le fan s'en fout de ça, lui veut voir le meilleur de tout le monde. J'espère simplement que le meilleur de Carol n'était pas ce que j'ai vu ce samedi.
-Je m'en voudrais de ne pas indiquer que la GEW n'avait pas de commentateurs « live » lors de ce show, une première depuis longtemps. Je ne pense pas que la réaction des gens ait été moins bonne et surtout je pense que ça va forcer les lutteurs à travailler leur foule davantage. Belle initiative!
-En terminant, j'aimerais revenir sur l'angle d'après-finale. J'ai bien aimé que l'angle ait commencé immédiatement après le son de la cloche alors que trop souvent les angles d'après-shows commencent quelques minutes après la finale et plusieurs fans ont le temps de quitter pensant que le show est terminé. Alors que Zircon, le champion de la GEW, venait de lutter contre Real, il se fait attaqué par Dreed et son clan. Avec Dreed, ils étaient 4 contre Zircon, qui après quelques minutes, fait un comeback sur les 3 lutteurs du clan à Dreed. Alors que son clan est en retrait, Dreed prend le micro et dit qu'au prochain gala, le champion va affronter quelqu'un qu'il n'a jamais réussi à battre, Vendetta, un des membres de son clan. Ce qui est bien là-dedans, c'est qu'on a protégé Vendetta dans le comeback de Zircon alors que ce dernier ne lui a pas touché. Mais par contre, j'aimerais comprendre quelque chose. Comment un gars qui vient de lutter contre le lutteur le plus imposant de la promotion, qui vient de se faire attaquer par 3 gars, peut faire un comeback sur ceux-ci et mettre l'aspirant over à travers tout ça? Parce que si on regarde ça comme il faut, Vendetta n'est pas parvenu à avoir le dessus sur Zircon, même si ce dernier venait de lutter et même s'il était avec deux autres lutteurs, alors pourquoi serait-il capable de le battre un contre un? Même si son clan est avec lui, ça ne change rien, on vient d'en avoir une preuve. C'était vraiment à la John Cena, ce qui n'est pas un compliment pour l'équipe créative de la GEW
Le problème ici est la façon avec laquelle on a essayé de vendre le match du mois prochain. Il faut toujours essayé de faire un angle qui va faire déplacer les fans le mois suivant. Une des façons, c'est de mettre le gros babyface en péril, pour ainsi que les fans se déplacent le mois suivant pour voir leur favori planter ses adversaires. La WWF a connu du succès dans l'ère Hogan exactement pour cette raison. Si on revient aux super héros, quand on finissait une vieille émission de Batman et que celui-ci était sur le point de se faire tuer, on avait hâte au prochain épisode pour voir ce qui était pour se passer. Même si on savait très bien qu'il allait s'en sortir, on voulait savoir comment. C'est le même principe ici.
Imaginez si les heels ont le dessus sur Zircon et qu'une fois le champion par terre, maîtrisez par deux des membres du clan, Dreed prend le micro et annonce que Vendetta va avoir un match de championnat le mois prochain. J'ai l'image suivante dans ma tête : les deux heels retiennent Zircon au plancher, Dreed rit dans le micro et Vendetta prend la ceinture, met le pied sur Zircon et lève le bras .tous les fans seraient en furie, voudraient les battre eux-mêmes et surtout, voudraient être présents le show d'après pour voir Zircon leur donner une volée. Car ne vous détrompez pas, Zircon ne parait pas faible ici .il est seul contre 4 gars. Il va aller chercher la sympathie de la foule. Certains me diront que pour le premier gala de la saison, la GEW voulait peut-être terminer son show babyface. Pas de problèmes. Après le show, le clan à Dreed sort, reste à l'extérieur, Dreed annonce le match contre Vendetta, envoie les deux autres vers le ring, Zircon leur donne un coup de poing chacun, pas plus, Dreed retient Vendetta et ramène ses hommes au vestiaire. Vendetta ne parait pas faible car il ne s'est pas fait frappé par Zircon, mais en même temps, les fans veulent être au prochain gala, car ils se doutent que Dreed et ses gars ne seront pas loin pour aider Vendetta au besoin et le show se termine avec Zircon, sa musique, la ceinture et les fans.
Je pense cependant que ça a moins d'impact que le premier exemple. Le premier show de la saison ne doit pas nécessairement finir babyface, mais doit donner le ton à la saison. Il doit inciter les gens à revenir et c'est une façon de dire aux gens « On va s'arranger pour que vous reveniez! » Bien montée, cette rivalité là pourrait durer plusieurs mois et au bon moment, tu donnes le bonbon à tes fans. Il n'est peut-être pas trop tard pour se rattraper, mais on est parti sur un mauvais pied.
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Le PWI Female 50, l'équivalent du PWI 500, vient de sortir et les résultats sont formidables pour le Québec. LuFisto, considérée comme la meilleure lutteuse des 10 dernières années au Québec, a terminé au 19e rang, son plus haut classement en 4 éditions. Elle se classe devant plusieurs lutteuses de la WWE et de la TNA, telles que Winter, Melina, Brie Bella, Gail Kim, Rosita et ODB. Le classement, qui nous avait habitué à mettre à l'avant-plan les lutteuses de la WWE et de la TNA à cause de l'exposure qu'elles ont, a pris un virage indy cette année, alors que 5 des 10 meilleures lutteuses nous proviennent des promotions indépendantes. Qui plus est, la NCW Femmes Fatales est très bien représentée. Non seulement 12 lutteuses sur 50 ont fait les frais d'un gala de Femmes Fatales dans la dernière année, 2 des 6 premières sont des régulières, en la présence de Mercedes Martinez et Cheerleader Melissa. Lorsqu'on s'attarde aux bios écrites pour chacune d'elles, on retrouve une mention unique pour Femmes Fatales à 8 reprises, troisième seulement derrière SHIMMER et la WSU dans les promotions entièrement féminines. La numéro un, Madison Eagles, a d'ailleurs lutté à Montréal dans les 12 derniers mois. Femmes Fatales est définitivement la promotion de lutte québécoise la mieux représenter au niveau international et on en a encore une fois la preuve.
De son côté, Maryse a terminé 28e, elle qui avait fait le top 10 lors des deux dernières éditions. Il faut dire qu'elle fut moins présente cette année et qu'elle n'a pas remporté le titre féminin de la WWE. Dans les autres régulières de Femmes Fatales, notons la présence de Portia Perez et de Cherry Bomb, sans oublier Kelly Skater et Nicole Matthews qui ont (ou vont avoir) plus d'une présence à leur actif.
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Bien qu'il ne soit sortie qu'à la fin de l'été et bien qu'il n'ait pas été présenté dans un grand nombre de salles, le film « La Run » dans lequel joue Franky the Mobster (Marc-André Boulanger) a terminé au 7e rang des films québécois les plus vus de l'été avec des recettes au box-office de 57 754$ (en date du 15 septembre 2011). On parle en bien de ce film, on parle en bien de la prestation de Boulanger et il sera intéressant de voir où ira sa carrière d'acteur, lui qui y consacre beaucoup de son temps dernièrement.
Si vous avez des questions ou commentaires, n'hésitez pas à communiquer avec moi au patric_laprade@videotron.ca, via les réseaux sociaux au http://www.facebook.com/patlaprade et http://www.twitter.com/patlaprade et vous pouvez aussi visiter mon site Internet au www.quebeclutte.com
Les « comic books » et la lutte professionnelle ont un dénominateur commun : les super héros. Si dans le premier il est bien défini, dans le deuxième, il est vu bien différemment. Pourtant, dans les deux on retrouve des similarités. « Dans les deux, il s'agit de personnages plus grands que nature », explique Rick Martel, lutteur bien connu et l'un des participants au ComicCon de cette année. En effet, un lutteur doit essentiellement ressembler à un genre de super héro, doit être plus grand que nature afin d'aller chercher une certaine crédibilité chez les gens. Si Spiderman ou Batman n'avaient pas de pouvoirs surnaturels, s'ils étaient habillés d'un simple jeans noir, d'une camisole de la même couleur, avec des souliers de course dans les pieds et qu'ils ne faisaient rien de spécial, pensez-vous qu'ils auraient eu le même succès? À l'inverse, si Hulk Hogan ne déchirait pas ses gilets, s'il ne faisait pas sa remontée vers la fin du combat, s'il ne se faisait pas attaquer par le heel avant de prendre sa revanche, un peu comme Batman qui se fait avoir par le Joker avant de prendre sa revanche sur lui, pensez-vous qu'Hogan aurait autant fait d'argent?
La lutte professionnelle n'est pas différente du monde des super héros. Ses personnages se doivent d'être plus grands que nature, de sortir du quotidien. Si un lutteur ressemble au commis de dépanneur au coin de la rue, pourquoi est-ce que je paierais pour aller le voir? Ceci dit, même si les buts sont les mêmes, mon expérience au ComicCon m'a permis de réaliser à quel point il y avait une différence entre les acteurs et les lutteurs professionnels. Pendant qu'Adam West et Burt Ward (Batman et Robin dans les années 60) faisaient leur prima donas, deux gros noms de la lutte professionnelle, l'ancien champion de la AWA Rick Martel et l'ancien champion de la WWF, Sgt. Slaughter étaient plus que sympathiques, serrant des mains, jasant avec les fans, même avec ceux qui n'avaient pas assez d'argent pour se payer une photo (30$) ou un article signé (20$).
« Sarge » me parlait même de comment son personnage fut créé, de ses expériences passées à Montréal de même que ce qu'il pense de Hunter et Steph à la tête de la WWE! « Ils vont faire une bonne job ça fait cinq ans que Vince prépare Hunter! », me disait-il.
C'était la première fois que Martel était invité à ce genre de convention. « J'aime bien ça! », me disait-il lors de la première journée, samedi le 17 septembre. J'ai entendu tellement de fans, autant francophones qu'anglophones aller lui dire « One of my favourite wrestler », « One of the best bad guys ever », car Rick était en ComicCon en tant que Rick « The Model » Martel, un personnage que plusieurs se souviennent et qui a influencé d'autres lutteurs, tels que Shawn Michaels par exemple.
Les ComicCons existent depuis plusieurs années et sont un succès particulièrement dans des villes comme San Diego et Chicago. Lors de mon voyage de baseball de cet été, nous étions arrivés à San Diego le lundi après le week-end du ComicCon, où entre autres la WWE était présente avec l'angle de CM Punk et la ville ne faisait que parler de cette convention. À Montréal, c'est la première fois que la convention a autant d'envergure. « Ils ont triplé les prévisions », me disait Bertrand Hébert, qui est non seulement un connaisseur de lutte, mais aussi de comic books, alors qu'il était l'accompagnateur de Martel pour le week-end. En effet, toujours selon M. Hébert, le ComicCon a accueilli entre 25 et 30 000 fans cette année, un nombre record. Dan Parent, dessinateur pour les Archies, me disait qu'il s'agissait d'une bonne convention en terme de foule, lui qui ne fait que les grosses conventions. D'après moi, Montréal sera sur son calendrier dorénavant!
Il faut dire que le line-up était impressionnant alors que Stan Lee, le créateur de Marvel Comics y était, en plus de West et Ward et de plusieurs autres acteurs ayant joué dans Star Trek ou Buffy the Vampire Slayer. La Batmobile a fait bien des heureux, de même que la Delorean dans Back to the Future.
La NCW, qui par le passé y a déjà présenté un show de lutte, avait une table afin de faire de la publicité. Je ne sais pas exactement le flot de personnes qui sont passés ou qui sont arrêtés, mais j'ai trouvé qu'il leur manquait quelque chose. On avait des affiches, des flyers, mais on ne la voyait pas, ça ne ressemblait pas à une table de lutte. Il manquait quelque chose à la verticale, quelque chose d'autres que ce qu'il y avait sur la table, un cut-off d'un lutteur peut-être ou des figurines. On a vendu 6 t-shirts, aucun DVD n'était en vente, mais définitivement, il manquait quelque chose. Leur présentation sera à revoir pour la prochaine grosse convention, sachant maintenant qu'elle attire une foule plus que considérable.
Sommes toutes, une expérience intéressante que je conseille à tous.
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La GEW présentait samedi le 17 septembre dernier son premier gala de la saison, premier gala d'importance depuis Uprising. Par soucis de temps, car malheureusement je dois retourner à la correction et révision de notre livre, je vais y aller que de certains commentaires en rafales. Soyez sans craintes, à compter de la mi-octobre, mes chroniques reviendront de façons régulières et avec plus de contenu.
-J'aime bien le « delivery » et le contenu des promos d'Adam Dreed, mais son timbre de voix est un peu trop « over the top ». Il essaye aussi de faire passer « Bâtard » en catchphrase, mais ça n'a pas l'air de fonctionner. Il devrait à mon avis doser ça ainsi qu'être un peu plus posé dans la façon de faire sa promo, je pense que ça pourrait lui être bénéfique.
-Le vidéo récapitulatif de Uprising était très bien fait, digne des bons que j'ai vus. Par contre, les promos des lutteurs, si on les présente avant le show, il ne faudrait pas les représenter à nouveau avant le match. Le but de les faire avant le gala est justement de sauver du temps, de permettre aux lutteurs d'avoir plus de temps dans leur match et d'avoir une meilleure fluidité dans le show.
-Je n'ai pas aimé du tout l'angle avec l'ancien champion DXtreem. Il était assis dans la foule et l'annonceur maison mentionne sa présence dans la foule. Il se lève pour saluer celle-ci, mais en profite pour enlever son manteau et sa casquette. Mais pourquoi donc? Puis, à la fin du match qui a suivi, pendant que la musique des gagnants jouait encore et pendant que Leon Saver et K-Klown étaient encore dans le ring, Trevor Blair va à l'extérieur et donne une claque au visage de DXtreem. Le problème, c'est que si tu n'étais pas à côté d'eux, il y a de bonnes chances que tu ne l'aies pas vu. Pourquoi ne pas avoir attendu que Saver et K-Klown retraitent au vestiaire, que la musique arrête, afin de donner toute l'attention nécessaire à l'altercation et l'impact de la claque? Qui plus est, DXtreem s'est avancé aux abords du ring, il avait l'air choqué, mais choqué genre « j'ai échappé ma bière par terre » plus que « je viens de me faire insulter en mangeant une claque au visage gratuitement », tout ça avant de revenir s'asseoir. Après l'intermission, il n'y était plus, ce qui vient dire aux fans que c'était ni plus ni moins planifié. Au moins, on a compris pourquoi il avait enlevé son manteau et sa casquette! Gros travail d'acting ici à revoir et il faut toujours s'assurer d'avoir l'attention de tous quand on fait un angle comme celui-là.
-J'aime bien la diversité que les lutteurs de la GEW ont. Beaucoup de couleurs, beaucoup de personnages différents, c'est un atout dans une promotion. J'ai trop vu de promotions où tout le monde se ressemble, autant dans leur look que dans leur style, la GEW est à l'opposé de ça et c'est à leur avantage.
-JF Kelly a débuté le show comme annonceur substitut car leur annonceur régulier, Carol, n'était pas encore arrivé. Et laissez-moi vous dire qu'il y a un monde de différence entre les deux. J'accroche pas avec Carol. Vers la fin du gala, il demande aux gens s'ils sont fatigués, mais avec une voix terne, sans intonation, en s'accotant le bras sur le 3e câble .crime, il avait l'air lui-même fatigué!! Comment voulez-vous que la foule se réveille?!? Un annonceur est aussi important que les lutteurs car il donne le ton au show, c'est lui que les fans voient le plus souvent dans un gala. Un annonceur doit mettre de l'ambiance, doit être dynamique. Il n'est pas obligé d'être heel ou babyface, mais il est le conducteur du show, comme un chef d'orchestre. En écoutant Carol une soirée de temps, tu as plus le goût de prendre une bière relaxe que de te « pomper » pour voir de l'action et un bon show de lutte.
Quand il fait ses présentations de lutteurs, il ne nomme aucune ville, aucun poids, ne fait que dire « accueuillez », « applaudissez » avec le nom du lutteur. Cela revient redonnant. Un peu plus de viande autour de l'os viendrait mettre les lutteurs encore plus over. En plus d'être dynamique, l'annonceur doit mettre over les lutteurs. En allongeant les présentations, il leur consacre plus de temps, eux, qui sont les stars du show.
Parlant de mettre over, lorsque Slice & Dice sont arrivés au ring, ils ont tenté d'intimider Carol qui leur a tout simplement rit en pleine face, avant de dire pour une raison que j'ai oublié parce que j'était trop frustré d'avoir vu un annonceur rire d'un lutteur de la sorte, qu'il n'était pas capable de faire un legdrop. Alors est-ce que quelqu'un peut m'expliquer pourquoi ou comment un annonceur, aussi imposant soit-il, qui dit haut et fort ne pas pouvoir faire un legdrop, peut-il se permettre de rire au visage de deux des plus gros lutteurs de la compagnie, deux heels par surcroit? Comment cela permet de vendre cette équipe là, comment deviennent-ils crédible après ça? Les fans vont se dire qu'ils ne doivent pas être si pire que ça, Carol n'a même pas peur d'eux, même s'ils sont deux. La job de l'annonceur, je le répète, est de vendre les lutteurs. Si l'annonceur, qui par définition ne devrait pas savoir lutter ou se battre, rit ou confronte un lutteur, comment le lutteur peut-il devenir crédible par la suite lorsqu'il affronte un autre lutteur? C'est vraiment un principe de base et ça serait à revoir.
Je ne veux pas être trop dur sur sa prestation, c'est la première fois que je le voyais annoncer, il était en retard alors peut-être qu'il n'était pas à 100%, mais le fan s'en fout de ça, lui veut voir le meilleur de tout le monde. J'espère simplement que le meilleur de Carol n'était pas ce que j'ai vu ce samedi.
-Je m'en voudrais de ne pas indiquer que la GEW n'avait pas de commentateurs « live » lors de ce show, une première depuis longtemps. Je ne pense pas que la réaction des gens ait été moins bonne et surtout je pense que ça va forcer les lutteurs à travailler leur foule davantage. Belle initiative!
-En terminant, j'aimerais revenir sur l'angle d'après-finale. J'ai bien aimé que l'angle ait commencé immédiatement après le son de la cloche alors que trop souvent les angles d'après-shows commencent quelques minutes après la finale et plusieurs fans ont le temps de quitter pensant que le show est terminé. Alors que Zircon, le champion de la GEW, venait de lutter contre Real, il se fait attaqué par Dreed et son clan. Avec Dreed, ils étaient 4 contre Zircon, qui après quelques minutes, fait un comeback sur les 3 lutteurs du clan à Dreed. Alors que son clan est en retrait, Dreed prend le micro et dit qu'au prochain gala, le champion va affronter quelqu'un qu'il n'a jamais réussi à battre, Vendetta, un des membres de son clan. Ce qui est bien là-dedans, c'est qu'on a protégé Vendetta dans le comeback de Zircon alors que ce dernier ne lui a pas touché. Mais par contre, j'aimerais comprendre quelque chose. Comment un gars qui vient de lutter contre le lutteur le plus imposant de la promotion, qui vient de se faire attaquer par 3 gars, peut faire un comeback sur ceux-ci et mettre l'aspirant over à travers tout ça? Parce que si on regarde ça comme il faut, Vendetta n'est pas parvenu à avoir le dessus sur Zircon, même si ce dernier venait de lutter et même s'il était avec deux autres lutteurs, alors pourquoi serait-il capable de le battre un contre un? Même si son clan est avec lui, ça ne change rien, on vient d'en avoir une preuve. C'était vraiment à la John Cena, ce qui n'est pas un compliment pour l'équipe créative de la GEW
Le problème ici est la façon avec laquelle on a essayé de vendre le match du mois prochain. Il faut toujours essayé de faire un angle qui va faire déplacer les fans le mois suivant. Une des façons, c'est de mettre le gros babyface en péril, pour ainsi que les fans se déplacent le mois suivant pour voir leur favori planter ses adversaires. La WWF a connu du succès dans l'ère Hogan exactement pour cette raison. Si on revient aux super héros, quand on finissait une vieille émission de Batman et que celui-ci était sur le point de se faire tuer, on avait hâte au prochain épisode pour voir ce qui était pour se passer. Même si on savait très bien qu'il allait s'en sortir, on voulait savoir comment. C'est le même principe ici.
Imaginez si les heels ont le dessus sur Zircon et qu'une fois le champion par terre, maîtrisez par deux des membres du clan, Dreed prend le micro et annonce que Vendetta va avoir un match de championnat le mois prochain. J'ai l'image suivante dans ma tête : les deux heels retiennent Zircon au plancher, Dreed rit dans le micro et Vendetta prend la ceinture, met le pied sur Zircon et lève le bras .tous les fans seraient en furie, voudraient les battre eux-mêmes et surtout, voudraient être présents le show d'après pour voir Zircon leur donner une volée. Car ne vous détrompez pas, Zircon ne parait pas faible ici .il est seul contre 4 gars. Il va aller chercher la sympathie de la foule. Certains me diront que pour le premier gala de la saison, la GEW voulait peut-être terminer son show babyface. Pas de problèmes. Après le show, le clan à Dreed sort, reste à l'extérieur, Dreed annonce le match contre Vendetta, envoie les deux autres vers le ring, Zircon leur donne un coup de poing chacun, pas plus, Dreed retient Vendetta et ramène ses hommes au vestiaire. Vendetta ne parait pas faible car il ne s'est pas fait frappé par Zircon, mais en même temps, les fans veulent être au prochain gala, car ils se doutent que Dreed et ses gars ne seront pas loin pour aider Vendetta au besoin et le show se termine avec Zircon, sa musique, la ceinture et les fans.
Je pense cependant que ça a moins d'impact que le premier exemple. Le premier show de la saison ne doit pas nécessairement finir babyface, mais doit donner le ton à la saison. Il doit inciter les gens à revenir et c'est une façon de dire aux gens « On va s'arranger pour que vous reveniez! » Bien montée, cette rivalité là pourrait durer plusieurs mois et au bon moment, tu donnes le bonbon à tes fans. Il n'est peut-être pas trop tard pour se rattraper, mais on est parti sur un mauvais pied.
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Le PWI Female 50, l'équivalent du PWI 500, vient de sortir et les résultats sont formidables pour le Québec. LuFisto, considérée comme la meilleure lutteuse des 10 dernières années au Québec, a terminé au 19e rang, son plus haut classement en 4 éditions. Elle se classe devant plusieurs lutteuses de la WWE et de la TNA, telles que Winter, Melina, Brie Bella, Gail Kim, Rosita et ODB. Le classement, qui nous avait habitué à mettre à l'avant-plan les lutteuses de la WWE et de la TNA à cause de l'exposure qu'elles ont, a pris un virage indy cette année, alors que 5 des 10 meilleures lutteuses nous proviennent des promotions indépendantes. Qui plus est, la NCW Femmes Fatales est très bien représentée. Non seulement 12 lutteuses sur 50 ont fait les frais d'un gala de Femmes Fatales dans la dernière année, 2 des 6 premières sont des régulières, en la présence de Mercedes Martinez et Cheerleader Melissa. Lorsqu'on s'attarde aux bios écrites pour chacune d'elles, on retrouve une mention unique pour Femmes Fatales à 8 reprises, troisième seulement derrière SHIMMER et la WSU dans les promotions entièrement féminines. La numéro un, Madison Eagles, a d'ailleurs lutté à Montréal dans les 12 derniers mois. Femmes Fatales est définitivement la promotion de lutte québécoise la mieux représenter au niveau international et on en a encore une fois la preuve.
De son côté, Maryse a terminé 28e, elle qui avait fait le top 10 lors des deux dernières éditions. Il faut dire qu'elle fut moins présente cette année et qu'elle n'a pas remporté le titre féminin de la WWE. Dans les autres régulières de Femmes Fatales, notons la présence de Portia Perez et de Cherry Bomb, sans oublier Kelly Skater et Nicole Matthews qui ont (ou vont avoir) plus d'une présence à leur actif.
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Bien qu'il ne soit sortie qu'à la fin de l'été et bien qu'il n'ait pas été présenté dans un grand nombre de salles, le film « La Run » dans lequel joue Franky the Mobster (Marc-André Boulanger) a terminé au 7e rang des films québécois les plus vus de l'été avec des recettes au box-office de 57 754$ (en date du 15 septembre 2011). On parle en bien de ce film, on parle en bien de la prestation de Boulanger et il sera intéressant de voir où ira sa carrière d'acteur, lui qui y consacre beaucoup de son temps dernièrement.
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