BERLIN - L'Allemande Imke Duplitzer, vice-championne olympique en 2004 en épée par équipes, a estimé que les athlètes pouvaient difficilement boycotter les JO-2008, tout en regrettant la décision du Comité international olympique (CIO) de confier leur organisation à la Chine.

"Nous les athlètes, nous n'avons aucun droit, n'avons aucune arme. Si nous décidions de boycotter (les JO de Pékin), nous serions les premières victimes. Le boycottage des JO de Moscou (en 1980) n'a eu à l'époque aucune influence", a regretté Duplitzer dans les colonnes du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.

"On ne peut qu'y aller et serrer les poings, car celui qui boycotte aura travaillé pendant quatre ans pour rien", a-t-elle souligné.

Duplitzer, troisième de l'épreuve par équipes des Championnats du monde 2006 d'escrime, a toutefois critiqué le CIO avec virulence.

"Qui veut organiser des Jeux dans une atmosphère paisible ne choisit pas la Chine. C'est comme si on décidait de faire d'un pédophile notoire un puériculteur dans un jardin d'enfants à sa sortie de prison, au motif qu'il mérite une seconde chance", a-t-elle souligné.

"Le CIO ne veut pas sortir de cette affaire sans perdre la face", a conclu Duplitzer, 32 ans.

La question du boycott des JO-2008 a été relancée par les violences au Tibet, incitant certains sportifs et responsables politiques à envisager des mouvements de protestation avant et pendant les JO (8-24 août).