Sécurité publique, risques terroristes ou cyber : à deux ans des JO de 2024 à Paris, une juridiction française indépendante tire la sonnette d'alarme sur la préparation de l'évènement et presse les autorités d'accélérer le pas pour relever le défi sécuritaire.

Le rapport de la Cour des comptes intervient alors que le monde entier garde en mémoire les images chaotiques de la finale de la Ligue des champions au Stade de France, en région parisienne, le 28 mai.

Dans ce document confidentiel de 76 pages, dont la version définitive est attendue pour la fin de l'année, la Cour des comptes insiste à chaque page ou presque sur la nécessité d'anticiper une mobilisation générale et massive des moyens, matériels et humains, pour assurer la sécurité de cet évènement au retentissement mondial, qui aura lieu du 26 juillet au 11 août 2024. 

La lecture de ce pré-rapport est alarmiste dans la mesure où il liste tous les manques à prendre en compte à J-2 ans: capacité hospitalière, sécurité publique, sanitaire, risques terroristes, risques cyber, problème d'acceptabilité des jeux par la population, etc.

« Nous sommes extrêmement humbles face aux défis sécuritaires que soulève l'organisation de ces JO et nous travaillons en étroite collaboration avec tous les services concernés », ont assuré à l'AFP les organisateurs des JO, Paris 2024.

Tirant les leçons des JO de Londres en 2012, qui avaient mis en lumière une sous-estimation des coûts et des moyens dévolus à la sécurité, le rapport de la Cour suggère de pouvoir faire appel à l'armée et aux réserves opérationnelles de la police et de la gendarmerie pour pallier une « carence probable » en agents de sécurité privée.

La Cour évoque également la cérémonie d'ouverture, inédite. Ardemment souhaitée par le président Emmanuel Macron et la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, elle est conçue comme une grande parade fluviale sur la Seine et accessible au public (avec initialement 600.000 personnes attendues). 

L'ancien préfet de police de Paris Didier Lallement avait jugé « déraisonnable » cette cérémonie telle qu'elle est envisagée.

Devant l'urgence de la situation, le président Emmanuel Macron réunit lundi à l'Elysée notamment la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour faire le point.