Paralympiques : dopage et contrôles...
Jeux olympiques samedi, 18 sept. 2004. 11:38 samedi, 14 déc. 2024. 19:39
ATHENES (AFP) - La tentation du dopage est croissante dans le handisport comme ailleurs, et 670 contrôles seront effectués aux jeux Paralympiques d'Athènes où les épreuves ont commencé samedi, avec au total quelque 4000 participants venus de 136 pays, jusqu'au 28 septembre.
"On sait très bien qu'il y a des gens qui doivent se doper", déclare Dominique Pailler, médecin de la Fédération française handisport (FFH). "Au point de vue nombre, c'est très peu: dix à Sydney sur 3000 athlètes. Neuf haltérophiles et un lanceur".
"En France, nous faisons des contrôles depuis 30 ans. Nous avons eu nos deux premiers positifs l'année dernière, un basketteur et un haltérophile", indique-t-il à l'AFP, précisant qu'il ne s'agissait "pas de sportifs de très haut niveau". Tous deux ont été suspendus.
"L'un avait pris un joint, poursuit le médecin. Plus embêtant, l'autre avait pris des anabolisants, mais à toutes petites doses. Selon lui, c'était des compléments alimentaires achetés sur internet."
A Athènes, les sportifs déjà ont été contrôlés. "Nous avons eu six contrôles au village olympique par le Comité paralympique international (IPC), en judo, natation, athlétisme...", ajoute M. Pailler. L'IPC, qui a signé en mai un accord avec l'Agence mondiale antidopage (AMA), précise que même les chevaux pourront subir des tests antidopage en équitation.
"Boosting"
Pour en revenir aux hommes, les listes de médicaments interdits sont les mêmes que chez les valides. "Mais la demande de justification thérapeutique est plus fréquente chez les personnes handicapées", indique encore Dominique Pailler.
Pour les "handisportifs", qui se considèrent avant tout comme des sportifs de haut niveau, la tentation d'améliorer les performances par tous les moyens est croissante: "Du fait que la médiatisation augmente, et que l'argent commence à apparaître, le risque (de dopage) va exister, selon le médecin. Si ce n'est pas maintenant, ce sera dans quatre ans ou dans huit ans".
Pour l'instant, par manque d'argent, les athlètes handicapés n'ont pas encore accès aux "méthodes sophistiquées de dopage, qui coûtent une fortune". "S'ils se dopent, c'est à la grand-papa: anabolisants, corticoïdes, stimulants, explique-t-il. Des choses qui sont complètement décelables".
Aux jeux Paralympiques d'Atlanta en 1996, le "boosting" de la tension artérielle des athlètes tétraplégiques avaient défrayé la chronique: il s'agit d'une "stimulation dans la partie paralysée qui déclenche une augmentation de la tension artérielle, ce qui fait que le sang arrive plus vite aux muscles, estime le docteur Pailler. La stimulation peut se faire par exemple en bloquant la vessie".
"Depuis Atlanta, la prise en compte du boosting est intégré dans la législation, surtout en athlétisme, conclut le médecin. Si un officiel s'aperçoit qu'un athlète avant le départ présente une tension artérielle élevée, on le fait reposer dix minutes. Si la tension ne revient pas à la normale, il ne participe pas à l'épreuve. Le boosting est jugulé."
"On sait très bien qu'il y a des gens qui doivent se doper", déclare Dominique Pailler, médecin de la Fédération française handisport (FFH). "Au point de vue nombre, c'est très peu: dix à Sydney sur 3000 athlètes. Neuf haltérophiles et un lanceur".
"En France, nous faisons des contrôles depuis 30 ans. Nous avons eu nos deux premiers positifs l'année dernière, un basketteur et un haltérophile", indique-t-il à l'AFP, précisant qu'il ne s'agissait "pas de sportifs de très haut niveau". Tous deux ont été suspendus.
"L'un avait pris un joint, poursuit le médecin. Plus embêtant, l'autre avait pris des anabolisants, mais à toutes petites doses. Selon lui, c'était des compléments alimentaires achetés sur internet."
A Athènes, les sportifs déjà ont été contrôlés. "Nous avons eu six contrôles au village olympique par le Comité paralympique international (IPC), en judo, natation, athlétisme...", ajoute M. Pailler. L'IPC, qui a signé en mai un accord avec l'Agence mondiale antidopage (AMA), précise que même les chevaux pourront subir des tests antidopage en équitation.
"Boosting"
Pour en revenir aux hommes, les listes de médicaments interdits sont les mêmes que chez les valides. "Mais la demande de justification thérapeutique est plus fréquente chez les personnes handicapées", indique encore Dominique Pailler.
Pour les "handisportifs", qui se considèrent avant tout comme des sportifs de haut niveau, la tentation d'améliorer les performances par tous les moyens est croissante: "Du fait que la médiatisation augmente, et que l'argent commence à apparaître, le risque (de dopage) va exister, selon le médecin. Si ce n'est pas maintenant, ce sera dans quatre ans ou dans huit ans".
Pour l'instant, par manque d'argent, les athlètes handicapés n'ont pas encore accès aux "méthodes sophistiquées de dopage, qui coûtent une fortune". "S'ils se dopent, c'est à la grand-papa: anabolisants, corticoïdes, stimulants, explique-t-il. Des choses qui sont complètement décelables".
Aux jeux Paralympiques d'Atlanta en 1996, le "boosting" de la tension artérielle des athlètes tétraplégiques avaient défrayé la chronique: il s'agit d'une "stimulation dans la partie paralysée qui déclenche une augmentation de la tension artérielle, ce qui fait que le sang arrive plus vite aux muscles, estime le docteur Pailler. La stimulation peut se faire par exemple en bloquant la vessie".
"Depuis Atlanta, la prise en compte du boosting est intégré dans la législation, surtout en athlétisme, conclut le médecin. Si un officiel s'aperçoit qu'un athlète avant le départ présente une tension artérielle élevée, on le fait reposer dix minutes. Si la tension ne revient pas à la normale, il ne participe pas à l'épreuve. Le boosting est jugulé."