BAGNÈRES-DE-BIGORRE, France - L'équipe Sky n'affichait dimanche aucune réelle inquiétude après la défaillance inattendue de Richie Porte, le meilleur lieutenant de Chris Froome, dans la 9e étape du Tour de France, estimant même l'avoir plutôt bien gérée.

« Porte a juste eu un jour-sans. Toutes les équipes ont attaqué ce matin et c'était une manière compliquée d'attaquer les montagnes. Il a payé le tribut de son travail d'hier (samedi). Il sera de retour et va se battre durant la suite de la course », dédramatise Dave Brailsford, le patron de l'équipe britannique.

Mais sa défaillance a été aussi impressionnante que son travail abattu la veille pour mener son leader à la victoire et au maillot jaune.

Samedi, il avait imposé un train d'enfer qui avait fait céder tous les rivaux de Froome. Il avait terminé deuxième de l'étape à 51 secondes de son leader et pris la deuxième place du général. Dimanche, l'Australien, vainqueur de Paris-Nice en mars dernier, a lâché prise dès le deuxième col. Il a terminé l'étape à 17 minutes 59 secondes du vainqueur Dan Martin.

« Hier (samedi) c'était ma journée mais aujourd'hui (dimanche), c'était probablement ma pire journée de la saison. On a une journée de repos demain (lundi) puis, espérons, quelques étapes de sprint. Il reste deux semaines de course, alors je veux laisser ça derrière », affirme Richie Porte en assurant que « sa forme de grimpeur est bonne ».

« Et bravo à Valverde. Il a attaqué tôt et il en faut en avoir pour faire ça », ajoute-t-il.

« S'économiser pour un autre jour »

La Movistar a mené une tactique « à la Sky » pour faire céder le fidèle chien de garde de Froome. « On a roulé toute la journée pour faire disparaître Porte, l'empêcher de revenir et priver la Sky de leur double possibilité stratégique avec Porte et Froome », explique son manager Eusebio Unzue.

Mais la formation espagnole n'a pas toutefois pas réussi à lâcher Froome, pourtant esseulé au milieu des Espagnols, et les managers de Sky estiment avoir géré au mieux la défaillance de Porte.

« Il s'est battu pendant un moment mais il fallait penser à la suite de la course plus qu'à simplement la journée d'aujourd'hui. Il est apparu de plus en plus clairement que nous allions garder le maillot jaune, donc il n'y avait aucune raison pour que Richie s'épuise. Il valait mieux qu'il se relève et s'économise pour un autre jour », souligne Dave Brailsford.

Froome, qui affirme avoir vécu « une de ses plus dures journées sur un vélo », a finalement relativement limité les dégâts. L'autre ombre au tableau de cette journée est l'élimination pour mise hors délai du Bélarusse Vasili Kiryienka, gros rouleur très précieux pour imposer un rythme dans les étapes de plat.

La Sky a connu une alerte mais assure que tout est sous contrôle. Ses adversaires ont, eux, enfin aperçu un point faible dans la cuirasse de l'armada britannique et vont désormais s'attacher à appuyer dessus pour démontrer que le scénario de dimanche n'était pas qu'un simple accident.