Les athlètes peuvent être victimes de cyberintimidation, et parfois aussi, ils peuvent être victimes de leurs propres publications sur les médias sociaux.

Le sport est une affaire d’émotions. Et le pire endroit pour réagir sous le coup de l’émotion, c’est sur les médias sociaux.

« Je pense toujours deux ou trois fois avant d’envoyer mon tweet », avoue le secondeur des Alouettes Marc-Olivier Brouilette. « Dans le feu de l’action, tu peux dire des choses que tu n’aurais pas dû dire. »

Nombreux sont les cas où des athlètes se sont manifestés impulsivement sur les médias sociaux pour faire connaître leur mécontentement. Ces commentaires ont un effet direct sur l’athlète. Et parfois, c’est l’organisation qu’il représente qui en paie le prix.

L’Impact a été pris au cœur d’une tourmente en 2012 quand un de ses joueurs, Miguel Montano, a déclaré que Montréal était une ville raciste. Quelques mois plus tard, Montano n’était plus avec l’équipe.

« Ç’a créé beaucoup de réactions », se souvient le directeur des communications de l’Impact Patrick Vallée. « On a reçu des courriels, des appels, et ce sont souvent des gens qui sont partisans de l’Impact, des détenteurs d’abonnements, qui ont été très durs à l’endroit de l’organisation. »

La Ligue canadienne de football surveille de près ce que ses joueurs publient sur les médias sociaux. Elle doit parfois intervenir et sévir.

« Si on prend l’an dernier, c’est arrivé trois fois, mais ce n’étaient pas des trucs qui avaient des liens avec le football », précise le gestionnaire communications de la LCF Olivier Poulin. « Souvent on rappelle aux joueurs qu’ils sont des représentants de l’équipe, de la ligue. »

Malgré tout, la plupart des organisations sportives encouragent les athlètes à être présents sur les médias sociaux. Il s’agit d’une forme de publicité non négligeable tant pour l’athlète que pour l’équipe.

« C’est une façon de vendre le produit et d’être encore plus accessible », explique Vallée. « La ligue nous pousse et nous challenge à ça en nous demandant que les joueurs qui ne sont pas encore sur Twitter le deviennent. »

Les ligues croient tellement au potentiel des médias sociaux qu’ils veulent repousser les limites.

« Est-ce qu’on devrait laisser certains joueurs tweeter pendant les matchs? », se demande Poulin. « On a lancé l’idée et les amateurs dans la forte majorité des cas ont dit non, on veut que les joueurs se concentrent sur le football, sur ce qui se passe sur le terrain. »

On dit que les paroles s’envolent et que les écrits restent. C’est encore plus vrai au 21e siècle à l’heure des médias sociaux, où une phrase ou une photo déplacée peut se répandre sur le web à une vitesse incroyable.

Une publication qui peut coller à l’athlète et nuire au développement de sa carrière. Jean-Luc Legendre se penchera sur la question jeudi.

*D’après un reportage de Jean-Luc Legendre