BRUXELLES, (AFP) - Le président du Comité international olympique (CIO), Jacques Rogge, a appelé mercredi à Bruxelles les autorités politiques et les fédérations sportives à coordonner leurs efforts afin d'éviter l'échec dans la lutte contre le dopage.

"Face au dopage, sans coordination, c'est l'échec", a assuré Jacques Rogge, au cours d'un tour de table qui réunissait, à l'invitation de la Commissaire européenne aux Sports, Viviane Reding, les ministres des Sports de l'Union européenne (UE) ainsi que de nombreux dirigeants de fédérations sportives internationales.

Depuis la conférence mondiale antidopage en 1999 à Lausanne (Suisse), il s'agissait de la première réunion entre responsables politiques et dirigeants du mouvement sportif.

"Le mouvement olympique s'est engagé à lutter fermement contre le dopage, comme nous l'avons démontré aux récents jeux Olympiques d'hiver de Salt Lake City, mais il nous faut l'aide des gouvernements pour poursuivre efficacement cette lutte", a précisé Jacques Rogge.

"Les gouvernements ont des moyens (policiers, légaux) dont le mouvement sportif ne dispose pas", a poursuivi le président du CIO.

"Rôle majeur de l'AMA"

Plusieurs participants à la réunion de Bruxelles ont regretté le manque d'harmonie dans la lutte contre le dopage.

"Les contrôles des Etats se superposent aux contrôles des fédérations, les sanctions sont différentes de pays à pays, tous les Etats et toutes les fédérations ne disposent pas des mêmes ressources financières pour lutter contre le dopage", s'est plaint un représentant du gouvernement allemand.

Jacques Rogge a alors insisté sur le "rôle majeur" que devra jouer l'Agence mondiale antidopage (AMA) "pour assurer une bonne collaboration entre Etats et mouvement sportif (...) et pour tendre vers une harmonisation des législations".

Créée en novembre 1999 et installée à Montréal, l'AMA dispose d'un budget de 18 millions de dollars, alimenté pour moitié par les Etats membres et pour l'autre moitié par le CIO.

"Je crois en l'avenir de l'AMA comme catalyseur entre pouvoirs publics et monde du sport", a indiqué la ministre française des Sports, Marie-George Buffet.

"Aujourd'hui, l'AMA a pour mission urgente d'établir un état des lieux", a-t-elle insisté tout en répétant, à l'instar d'autres intervenants, l'importance d'assurer à l'AMA un financement sûr et stable.

L'UE s'était abstenue en décembre de voter le budget de l'agence, car elle réclamait un siège d'administrateur supplémentaire, compte tenu de sa contribution financière (trois millions de dollars). Elle avait laissé aux gouvernements européens le choix de payer ou non leur quote-part.