PEKIN - Le président du Comité international olympique Jacques Rogge a assuré, mardi, qu'un éventuel arrêt du relais de la flamme olympique était une fausse "rumeur".

Interrogé sur un éventuel arrêt du relais de la flamme après les manifestations qui ont perturbé ses passages à Istanbul, Londres et Paris, il a assuré que "c'est une rumeur qui est fausse".

"Il n'y a pas de discussions en ce sens-là", a-t-il assuré lors de l'émission "Tout le sport" sur la chaîne française France-3.

"Nous n'envisageons pas ce scénario. Nous allons bien sûr analyser le déroulement de la torche depuis le début, a-t-il expliqué. Nous évaluons régulièrement, mais nous ne sommes pas dans une dynamique de cessation".

Plus tôt, interrogé par l'Associated Press sur la poursuite du relais, il avait estimé que "c'est évidemment un sujet qui doit être discuté par le conseil exécutif" du CIO et qu'il le serait vendredi. Interrogé sur la poursuite du relais planétaire, il avait répondu: "je ne dis pas que c'est une chose certaine. Il y aura une discussion du conseil exécutif sur le relais mais je ne peux absolument pas spéculer sur la décision."

Le relais de la flamme olympique a connu des incidents dès son départ de Grèce puis à Istanbul, Londres et Paris donnant lieu à de violentes manifestations, notamment contre la politique chinoise au Tibet. Et les organisateurs s'attendent à d'autres problèmes à San Francisco qu'elle traversera mercredi.

"Je suis très préoccupé par ce qui s'est passé à Londres et Paris. Je suis profondément attristé par le fait qu'un tel symbole majeur soit attaqué", avait expliqué Jacques Rogge.

"Nous reconnaissons aux gens le droit de manifester et d'exprimer leur point de vue, mais cela doit être fait de manière non-violente. Nous sommes très tristes pour tous les athlètes et les gens qui espèrent tant de l'événement et ont été privés de cette joie."

Lundi, le relais de la flamme olympique à Paris a tourné au fiasco. C'est avec d'immenses difficultés que la torche, éteinte et mise à l'abri dans un autocar à plusieurs reprises lundi par les organisateurs, a finalement atteint le Stade Charléty, en bordure sud de la capitale, à l'issue d'un parcours émaillé de très nombreux incidents, et dont les dernières étapes ont tout simplement été annulées.

Interrogé sur la décision éventuelle du CIO d'arrêter le relais de la flamme, Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans Frontières (RSF), a jugé qu'il s'agirait là d'une "triste victoire parce que ça aurait pu se passer différemment si le Comité international olympique avait fait preuve d'un peu de courage dans cette affaire".

"Les autorité chinoises ont pris des engagements sur le terrain des droits de l'Homme. C'était au CIO de leur faire respecter ces engagements, ils n'ont jamais rien fait!", a martelé le cofondateur de RSF sur RTL, réclamant par ailleurs une nouvelle fois que Nicolas Sarkozy "dise clairement et maintenant" qu'il va boycotter la cérémonie d'ouverture des JO.