LONDRES - Le cyclisme mérite de rester au programme des Jeux olympiques en dépit des affaires de dopage qui nuisent à sa crédibilité, a déclaré jeudi le président du Comité international olympique (CIO), Jacques Rogge.

Rogge a affirmé que l'Union cycliste internationale (UCI) faisait des progrès dans son combat pour sortir de la crise du dopage et ne devait pas être punie à la place des coureurs qui violent la réglementation.

"On ne doit pas jeter le bébé avec l'eau du bain", a déclaré Rogge au cours d'une conférence de presse téléphonique. "Ce n'est pas l'UCI qui triche. Ce sont les coureurs qui trichent. Aussi longtemps que l'UCI fera les plus grands efforts et aura la même tolérance zéro que le CIO, le cyclisme aura sa place aux Jeux."

Rogge a fait part de sa satisfaction concernant les récentes mesures annoncées par l'UCI, qui incluent notamment un projet d'augmentation des contrôles hors-compétition et de ciblage des coureurs soupçonnés de tricher.

"Je crois qu'ils font de leur mieux", a-t-il dit. "C'est une lutte, une bataille difficile, mais nous voulons les garder."

Rogge a par ailleurs incité les autorités espagnoles à autoriser le CIO et l'UCI à utiliser les preuves amassées dans le cadre de l'enquête sur l'Opération Puerto, une vaste affaire de dopage sanguin, pour punir les coureurs, les managers, les entraîneurs et toutes les personnes impliquées. Jusqu'à présent, le juge espagnol chargé de l'affaire a refusé que les preuves soient utilisées pour des sanctions disciplinaires.

"Nous espérons vraiment que le mouvement sportif aura l'autorisation d'aller plus loin", a déclaré Rogge.

Autrement, a-t-il dit, l'affaire "empoisonnera" le prochain Tour de France, qui débute à Londres le 7 juillet, et le sommet antidopage de Madrid prévu du 15 au 17 novembre.

"Nous espérons seulement que le juge réalisera que le mouvement sportif veut nettoyer, et que le mouvement sportif sanctionne sur la base de procès équitables, comme la justice", a poursuivi Rogge, qui est favorable aux analyses ADN.

Il a souligné que le CIO effectuerait 4500 contrôles antidopage aux Jeux olympiques de Pékin l'an prochain et 5000 à Londres en 2012. Le CIO en avait réalisé 3700 à Athènes en 2004.

A la conférence antidopage de Madrid, le CIO proposera la révision de la procédure des justificatifs thérapeutiques, qui permettent à certains athlètes d'utiliser des médicaments contre l'asthme ou d'autres médicaments grâce à des ordonnances spéciales.

"Aujourd'hui, le système est trop libéral, trop flexible et il y a des abus", a dit Rogge.