PARIS - Après avoir "réussi l'impossible" contre Rafael Nadal, le Suédois Robin Soderling n'a pas existé face à Roger Federer en finale de Roland-Garros dimanche mais se souviendra longtemps des "deux plus belles semaines de sa carrière".

Tête de série numéro 23 à Paris, Soderling n'avait jamais dépassé le troisième tour d'un tournoi du Grand Chelem avant son parcours de rêve sur la terre battue de la Porte d'Auteuil, pendant lequel il a épinglé en route vers la finale le numéro un mondial et quadruple tenant du titre Rafael Nadal, David Ferrer, Nikolay Davydenko ou encore Fernando Gonzalez.

Doté d'un formidable coup droit et d'un service de plomb, le joueur de 24 ans, est sorti du tournoi la tête haute malgré sa défaite expéditive 6-1, 7-6 (1), 6-4 en 1h55 face à Federer.

"Ça a été un grand tournoi, s'est réjoui le Suédois. Les deux meilleures semaines de ma carrière pour l'instant. j'ai battu de très bons joueurs. Je savais que si j'étais au meilleur de forme je pouvais battre tout le monde. Je l'ai montré pendant le tournoi. Je peux gagner plusieurs matches d'affilée."

Soderling, qui a su dompter le tempérament fougueux de ses jeunes années sur le circuit ATP, où il a gagné trois titres depuis ses débuts, pour se muer en champion au mental solide, restera dans l'histoire du jeu comme le tombeur de Nadal dans son jardin parisien.

"Bien sûr, battre Nadal restera le meilleur souvenir, a-t-il dit. C'était super pour moi. Je crois que j'ai réussi l'impossible, le battre au meilleur des cinq sets sur terre battue. Personne ne l'avait fait avant, je m'en souviendrai longtemps."

Face à Federer, qui a égalé dimanche le record de victoires dans des tournois du Grand Chelem de Pete Sampras (14), Soderling a été constamment pris de vitesse. Le Suédois a perdu les 10 matchs qu'il a joués contre le Suisse.

"Je connais son jeu mais je pense que je n'ai pas été assez agressif, a poursuivi Soderling en conférence de presse. Ce n'est pas parce que je joue mal, mais parce qu'il me fait jouer mal. C'était tellement difficile de jouer contre lui aujourd'hui."

Selon Soderling, habituellement beaucoup plus à l'aise sur les surfaces rapides, le jeu de Federer ne lui convient pas du tout.

"Il ne me permet pas du tout d'être agressif. Rafa, c'est plus facile d'être agressif contre lui. Je dicte le jeu contre lui alors que contre Roger, c'est quasiment impossible. Je n'ai jamais joué contre quelqu'un qui joue aussi rapidement que lui. Il n'a pas de point faible et mérite d'être appelé le plus grand de tous les temps."