AUCKLAND - L'Angleterre et la France, auteurs d'un début de Mondial décevant, n'ont d'autre alternative que le sursaut en quarts de finale samedi à Auckland (13h00 à RDS) pour entretenir leurs rêves de sacre et éviter une élimination prématurée qui mettrait un terme à une aventure complètement ratée.

Vainqueur du Tournoi des six nations en mars, l'Angleterre, championne du monde en 2003 et finaliste en 2007, n'est pas un modèle de sérénité dans ce Mondial. Ses deux difficiles victoires en poule contre l'Argentine (13-9) et l'Ecosse (16-12) en attestent.

"Ce qui s'est passé la semaine dernière, cette année; qui a réalisé le Grand Chelem il y a deux ans; tout ça n'aura plus d'importance samedi", a martelé cette semaine l'entraîneur anglais martin Johnson.

Comme en demi-finales des deux dernières Coupes du monde, où ils s'étaient imposés (24-7) en 2003 et (14-9) en 2007), les Anglais proposeront aux Français un plan de jeu avec deux ouvreurs sur la pelouse: Jonny Wilkinson en no 10 et Toby Flood repositionné au centre, avec pour objectif d'occuper le camp adverse.

"Tout le monde parle du rugby comme un jeu d'évitement et de passes mais il y a bien d'autres facettes: il faut être bon en conquête, en défense, il y a le jeu au pied de pression, ne pas jouer dans notre camp, la puissance...", a lancé Martin Johnson, qui prévoyant un combat musclé, a musclé son pack.

L'orgueil des Français

Les Français abordent eux la rencontre dans de drôles de dispositions mentales, une semaine après leur défaite surprise face aux Tonga (19-14), qui succédait à un large revers devant les All Blacks (37-17).

"Si on devait faire un bilan aujourd'hui, il serait extrêmement mauvais. On a un match pour passer un tour et au moins montrer notre véritable niveau", a déclaré le capitaine français Thierry Dusautoir.

Critiqué pour avoir maintenu l'habitruel demi de mêlée Morgan Parra au poste de demi d'ouverture, l'entraîneur Marc Lièvremont table avant tout sur un sursaut d'orgueil de ses joueurs, qui ont eu une grande explication collective après la défaite face aux Tonga.

"Comme tout entraîneur, je rêve de constance et de performances abouties pour travailler dans la sérénité. Mais le rugby français a montré dans le passé qu'il avait besoin d'électrochoc pour donner son meilleur", a regretté Marc Lièvremont.

Le sursaut d'orgueil est donc le dernier atout dans la manche du XV de France. L'Angleterre est, de ce point de vue, un adversaire de choix. Les Français, qui ont remisé leurs belles intentions de jeu, sont au moins prêts à l'affrontement.