L'Australie peut déjà rêver aux demi-finales
Rugby samedi, 10 oct. 2015. 19:16 jeudi, 12 déc. 2024. 16:02Twickenham, Royaume-Uni - Une semaine après sa démonstration anglaise, l'Australie a souffert pour venir à bout du pays de Galles (15-6) samedi à Twickenham et s'offrir la première place de la poule de la mort, synonyme de quart de finale très abordable face à l’Écosse.
Que ce fût chaud, que ce fût intense pour les Wallabies, grands favoris mais chahutés par des Gallois entreprenants, mais sans imagination.
Les percussions systématiques des centres « autobus » Roberts-North et quelques mauvais choix de la charnière Davies-Biggar les ont privés d'une victoire de prestige. Et les voilà précipités dans la gueule des Springboks, en mode broyage depuis trois matches après leur désillusion initiale face au Japon.
Tant pis pour le XV du poireau, tout heureux d'avoir éliminé l'Angleterre. L'équipe de Warren Gatland, remaniée au tiers, a fait jeu égal, en prévision de la suite de sa Coupe du monde, désormais beaucoup plus tortueuse.
L'Australie peut respirer. Son tableau de marche est conforme aux prévisions. Le 18 octobre, elle partira largement favorite face aux Écossais. Et les Wallabies ont étalé des vertus mentales qui seront essentielles pour la suite. Ils possèdent surtout une défense qui peut leur permettre d'aborder tous les défis.
De plus, leur faculté à se remettre d'une entame compliquée en mêlée, puis de prendre l'ascendant avant la pause avec les avants, un secteur clé pointé avant le match par Cheika, les place sans conteste comme l'un des principaux adversaires des All Blacks, qu'ils ne pourront croiser qu'en finale.
Avec un rêve avoué: remporter la troisième Coupe du monde de leur histoire organisée sur le sol britannique, après Twickenham en 1991 et Cardiff en 1999, qui lui porte tant bonheur.
Brillante face aux Anglais, l'Australie a cette fois montré de grosses qualités défensives. Quelles dix minutes héroïques autour de l'heure de jeu passées à 14 (exclusion de Genia, 57), puis à 13 (exclusion de Mumm, 60). Les Australiens, qui menaient alors 12-6 ont survécu à deux pénaltouches, à trois mêlées à cinq mètres et une pression diabolique avec un sang froid admirable.
Biggar a failli
Le siège gallois était haletant, les Dragons ont tout donné, ont pêché par individualisme pour certains lors de ce temps fort, avant de s'avouer vaincu, de déposer les armes et de perdre le fil, puis le match sur une dernière pénalité de Foley (72).
La mêlée avait été un sujet longuement débattu dans la semaine entre les deux camps. Si les premières ont été en faveur des Gallois, les Australiens ont su se ressaisir après le premier quart d'heure.
L'absence de Michael Hooper, son arme au grattage, a été compensée par l'abatage de son jeune suppléant Sean McMahon.
Des doutes existaient aussi concernant la cheville de l'arrière volant Israel Folau. Le joueur des Waratahs, pas à 100 %, a tenu son rang avec quelques accélérations bien senties après la pause.
Enfin, le duel Biggar-Foley, forcément attendu après leurs performances respectives face à l'Angleterre (respectivement 23 et 28 points), a eu lieu, surtout face aux poteaux.
Parfait métronome depuis le début de l'épreuve (15 sur 15), Biggar a failli à sa 16e tentative, celle de l'égalisation à 9-9 juste avant la pause. Foley, lui, a pris autant de risques que face aux Anglais, mais les intervalles étaient beaucoup plus étroits.
Contré une fois, il a sanctionné cinq fois les petites fautes adverses, avec le Gallois Faletau dans le rôle du coupable à deux reprises. Deux fautes énormes, qui symbolisent l'écart entre Australiens et Gallois sur la pelouse de Twickenham.