AUCKLAND, Nouvelle-Zélande - Alors que les pronostics la donnaient largement battue par la Nouvelle-Zélande, la France est passée tout près de l'exploit, dimanche, en finale de la Coupe du monde à l'Eden Park d'Auckland, avant de concéder la plus courte défaite de l'histoire des finales de Coupe de monde (7-8) qui offre au pays hôte du tournoi son second sacre mondial.

Victorieuse de la compétition lors de l'édition inaugurale en 1987, face à ces mêmes Français dans le même stade, la sélection néo-zélandaise avait échoué lors de ses cinq tentatives suivantes et ce nouveau succès lui permet de devenir la troisième nation, après l'Australie et l'Afrique du Sud, à détenir deux titres de champion de monde.

«Extraordinaire. Je suis tellement fier d'être Néo-zélandais, s'est exclamé l'entraîneur des All Blacks, Graham Henry. Nous en rêvons depuis un moment. Nous pouvons maintenant nous reposer en paix.»

La France pour sa part perd sa troisième finale après ses échecs de 1987 face à la Nouvelle-Zélande (9-29) et de 1999 contre l'Australie (12-35). Mais, malgré de timides performances auparavant dans le tournoi, elle a été à hauteur de l'événement.

«Ce soir, le Quinze a été grand, il a été immense. Cela n'a pas suffi. C'est difficile de se battre contre tout un peuple qui attend cela depuis 24 ans», a déclaré Marc Lièvremont, le sélectionneur français.

L'histoire retiendra que c'est une pénalité de l'ouvreur remplaçant Stephen Donald (46e) qui a donné le titre à la Nouvelle-Zélande. Donald, rappelé en cours de compétition et entré en première période après la blessure d'Aaron Cruden, était pourtant le quatrième choix de l'entraîneur kiwi Graham Henry après Dan Carter, blessé lors de la phase de groupes, Colin Slade, touché en quart, et, enfin, Cruden.

Avant cette pénalité, la Nouvelle-Zélande avait ouvert le score sur un essai de son pilier gauche Tony Woodcock (15e). Un essai non transformé par Piri Weepu qui, visiblement tendu, n'a réussi aucune des ses trois tentatives au pied.

Après la pénalité de Donald, un essai de Thierry Dusautoir, transformé par François Trinh-Duc entré en première période à la place de Morgan Parra, a permis à la France d'entretenir le suspense jusqu'au bout.

«Je pense que tout le pays pourrait être fier de chacun d'entre nous. Je suis juste tellement fier de chacun de me joueurs. On n'aurait pas pu être plus sous pression. Chacun a puisé en lui aussi profond qu'il a pu», s'est exclamé le capitaine néo-zélandais Richie McCaw aussi heureux que soulagé.

Les Français pourront s'en vouloir d'avoir laissé des points en route. Trinh-Duc a manqué un drop et Dimitri Yachvili deux pénalités. La qualité de leur conquête en mêlée et en touche, où ils ont parfois perturbé l'alignement kiwi, leur a donné des munitions qu'ils ont tenté de faire fructifier en alternant bien le jeu. Ils ont su également gérer leurs temps faibles grâce à une défense agressive et bien organisée. Tout juste pourront-ils regretter de ne pas avoir su forcer le destin quand, après l'essai de Dusautoir, les All Blacks ont semblé en proie aux doutes.

Comme en 2007 lors de leur succès en quart de finale sur les All Blacks, les Tricolores avaient préparé une réplique au haka. Pendant que les Néo-Zélandais entamaient leur rite, les Français s'alignaient pour former un V en se tenant la main puis ils avançaient en ligne en direction de leurs adversaires.

La France est devenue la première équipe à atteindre la finale de la Coupe du monde après avoir perdu deux fois en phase de groupes.