LE CAP (AFP) - Le pilier international sud-africain Cobus Visagie, contrôlé positif à la nandrolone en octobre 2000, a été suspendu pour deux ans à compter de cette date de toute activité liée au rugby, a annoncé mardi la Fédération sud-africaine de rugby (SARFU) dans un communiqué.

Visagie a le droit de faire appel de la décision, a souligné la SARFU.

L'un des avocats du joueur, Brian Biebuyck, a indiqué mardi soir que l'intention de Visagie, "évidemment trés déçu", était de faire appel, mais a souhaité attendre de connaître les attendus de la décision.

Cobus Visagie, 27 ans, 18 fois sélectionné en équipe nationale, avait été contrôlé positif lors d'un test antidopage en octobre après un match de la Currie Cup, peu avant la finale de cette compétition entre provinces sud-africaines. Le résultat du test avait été confirmé par une contre-expertise en novembre.

Sérieusement blessé au poignet à la même époque, Visagie n'avait pas été retenu pour la tournée des Springboks en Argentine et en Europe en novembre-décembre, mais avait comparu en décembre, puis de nouveau en janvier, au Cap devant un tribunal disciplinaire interne de la SARFU, présidé par un magistrat, le juge Edwin King.

"La décision du tribunal présidé par le juge King stipule que M. Visagie est suspendu pour deux ans de toute forme de jeu, d'entraînement, d'arbitrage, d'arbitrage de touche, d'entraînement, de sélection, d'organisation, d'administration ou de promotion du rugby", indique le bref communiqué de la SARFU publié au Cap.

La suspension, souligne la Fédération, prend effet à compter du 27 octobre 2000, date à laquelle la SARFU avait notifié au joueur que son cas de contrôle positif était référé au tribunal disciplinaire.

Visagie, après Ackermann

La SARFU ne précise pas dans son communiqué les attendus de la décision, mais indique qu'ils seront publiés prochainement.

Au cours des audiences disciplinaires, les avocats de Visagie avaient plaidé que le joueur n'avait jamais pris d'autres produits que ceux fournis par la SARFU ou par la Western Province (Le Cap), son équipe provinciale.

Ces avocats, rapportait en janvier le quotidien sud-africain Beeld, avaient avancé que la substance interdite pourrait venir d'un supplément diététique fourni par la SARFU à un groupe d'internationaux, sans qu'il soit établi si tous les joueurs de ce groupe le prenaient effectivement.

Les représentants du joueur avaient évoqué l'éventualité de poursuites contre la Fédération ou la Western Province, réclamant des dédommagements sur le manque à gagner de Visagie, si celui-ci était reconnu coupable et suspendu.

Biebuyck a réaffirmé mardi soir l'innocence de Visagie, indiquant qu'il pouvait exister des raisons scientifiques pour que l'organisme produise de la nandrolone. Il souligné le cas de la sprinteuse jamaïcaine Merlene Ottey, suspendue pour dopage présumé puis blanchie faute de preuve.

Le dernier cas d'un international de rugby sud-africain positif était le deuxième ligne de la province des Blue Bulls (Pretoria), Johan Ackermann, positif aux stéroïdes anabolisants en 1997, qui a purgé deux ans de suspension avant de rejouer en 2000 avec les Gauteng Lions (Johannesburg).

Ackermann figure parmi les 30 joueurs qui ont signé avec la SARFU un contrat d'international pour la saison à venir, groupe de joueurs dont Visagie ne fait pas partie, pas plus que du groupe des Stormers, son équipe régionale du Super 12, annoncé la semaine dernière.

Le dernier march international de Visagie remonte au 26 août contre l'Australie à Durban, dans le cadre du Tri-Nations de l'hémisphère Sud.