WELLINGTON, Nouvelle-Zélande - Tous les favoris et tous les négligés seront la semaine prochaine au rendez-vous de quarts de finale de la Coupe du monde de rugby après trois semaines de compétition dans la phase de poules qui s'est terminée dimanche.

Les quatre champions des éditions précédentes - l'Afrique du Sud tenante du titre, l'Angleterre, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, le pays hôte de l'épreuve - sont au rendez-vous du deuxième tour. Ils sont accompagnés des trois formations européennes majeures victorieuses d'un Grand Chelem dans le Tournoi des Six Nations ces dernières saisons : le Pays de Galles (2008), l'Irlande (2009) et la France (2010). L'Argentine, qui s'est installée dans le gotha mondial depuis sa troisième place lors de la précédente édition, complète le tableau.

Ce dernier est exactement identique au Top-8 du classement international de l'International Rugby Board. Il traduit aussi une grande continuité, puisque six des huit qualifiés en quarts avaient déjà atteint ce stade de la compétition en 2007. Seules manquent à l'appel les Iles Fidji ainsi que l'Écosse qui, pour la première fois en sept participations, ne sera pas présente au deuxième tour.

La Nouvelle-Zélande, l'Angleterre, l'Irlande et l'Afrique du Sud, qui ont terminé en tête de leur poule, ont remporté leurs quatre matchs. La palme de la meilleure attaque revient à la Nouvelle-Zélande avec 240 points inscrits et celle de la défense à l'Afrique du Sud qui n'a encaissé que 24 points alors qu'elle évoluait dans le "groupe de la mort" avec, outre la modeste Namibie, le Pays de Galles, les Samoa et les Fidji, trois sélections pouvant prétendre au deuxième tour.

Certaines nations mineures ont affiché des progrès réels et quittent la compétition en ayant la satisfaction d'avoir fait douter des équipes réputées nettement plus fortes. C'est le cas de la Géorgie, des Etats-Unis, des Samoa ou encore du Canada qui, non content d'avoir longtemps résisté à la France (19-46), a par ailleurs battu les Tonga.

Déception en revanche pour le Japon. Le pays du Soleil Levant, qui organisera la Coupe du monde en 2019, espérait monter en puissance et remporter deux matchs. Il a, au contraire, perdu toutes ses rencontres et poursuivi une série record de 17 matchs sans victoire depuis le Mondial 1991.

La seule grosse sensation de cette phase de poules est venue du succès de l'Irlande sur le double champion du monde australien (15-6). Le XV du Trèfle, absent des quarts de finale en 2007, avait perdu tous ses matchs de préparation, dont deux contre la France, mais il fait depuis forte impression. Il joue en tout cas les trouble-fête, car cette victoire sur l'Australie lui permet de finir en haut du groupe C, ce qui a pour effet de redistribuer toutes les cartes en quarts de finale et de regrouper les trois cadors du Sud (Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande) dans la même partie de tableau.

Ainsi, le haut du tableau aura des allures de Tournoi des Six Nations avec deux quarts opposant respectivement Irlandais aux Gallois et Anglais au Français, tandis que l'autre partie a un fort parfum austral : les Springboks d'Afrique du Sud feront face aux Wallabies australiens, tandis que les All Blacks affronteront les Pumas argentins.

La Nouvelle-Zélande, qui a produit un jeu extrêmement plaisant depuis trois semaines et ne veut surtout pas manquer l'occasion de décrocher un second titre sur son sol, reste favorite. Mais son pire cauchemar est en train de se réaliser avec le forfait de son ouvreur, Dan Carter, pour le reste de la compétition.

Carter, qui détient un record mondial de 1250 points en matchs internationaux, est en effet le maître à jouer des All Blacks. Mais il s'est blessé samedi aux adducteurs lors de l'entraînement précédant la rencontre face au Canada. Ironie du sort, Carter devait être capitaine pour la première fois de sa carrière au cours de cette partie.

« Cela a un effet dévastateur pour Daniel. C'est un joueur de classe mondiale depuis longtemps, probablement le plus grand joueur jamais produit par ce pays, a déploré Graham Henry, l'entraîneur néo-zélandais. La Coupe du monde devait marquer son apogée. »

De son côté, l'Australie connaît une hécatombe qui pourrait l'handicaper en quart de finale. Déjà privée de trois de ses centres après le match contre les États-Unis, la sélection australienne a enregistré le forfait de son ailier Drew Mitchell, blessé face à la Russie. Chez les Springboks, c'est François Steyn, le joueur du Racing Métro 92, touché à l'épaule gauche, qui est forfait pour le reste de la compétition.