ROME - L'Italie, deux semaines après son succès en Ecosse (17-37), s'est offert au terme d'un match serré face au pays de Galles (23-20) à Rome une 2e victoire dans l'édition 2007 du Tournoi des six nations, performance qu'elle n'avait jamais réalisé depuis ses débuts dans l'épreuve.

Ivres de joie, les Azzurri n'ont pas volé leur tour d'honneur: après avoir reçu maintes leçons au stade Flaminio - et notamment contre la France en ouverture du Tournoi (3-39) début février -, ils ont réalisé un match épatant, s'imposant dans les ultimes minutes.

Jamais depuis 2000 les Italiens n'avaient remporté deux matches dans la même édition: de quoi donner de l'ambition avant de recevoir l'Irlande dans une semaine. S'ils s'offraient une 3e succès face aux Irlandais, l'exploit serait de taille puisqu'ils n'ont pas remporté davantage de matches au cours de leurs sept premières participations.

Côté gallois, le coup sur la tête est rude puisqu'il intervient après trois défaites face à l'Irlande, l'Ecosse et la France. Et c'est désormais l'Angleterre qui se profile à Cardiff, avec l'obligation de vaincre pour éviter l'humiliante "cuillère de bois" (5 défaites).

La défaite est d'autant plus rude que l'arbitre, dans les derniers instants du match, n'a pas été tendre avec les Gallois. Plutôt que de tenter une pénalité qui aurait pu leur permettre d'égaliser, ils ont botté en touche afin de jouer le tout pour le tout: peine perdue, une fois le ballon sorti, la fin du match a été immédiatement sifflée!

Travail de sape

Côté italien, le succès avait été conquis deux minutes auparavant. Revenus à quatre points (16-20) après une pénalité de Pez (73), les Azzurri mettaient une grosse pression à un mètre de la ligne d'en but galloise.

Le demi de mêlée Troncon poussait ses avants qui éprouvaient la défense adverse. Au bout de quelques minutes de ce travail de sape, l'ouvreur Pez, pourtant pas toujours inspiré jusque-là, bottait astucieusement au-dessus des Gallois, permettant à Mauro Bergamasco d'aplatir l'essai de la victoire (78).

Un Bergamasco qui se trouvait lui aussi mieux inspiré sur le coup puisqu'en première période, il s'était illustré par un coup de poing sur Stephen Jones qui pourrait lui valoir une citation.

A la pause, et malgré un essai de Shane Williams (27), l'Italie avait déjà pris l'avantage grâce à une essai de l'ailier Robertson: à la suite d'une regroupement, il tapait loin devant, et, prenant de vitesse tout le monde dans un long sprint, aplatissait entre les poteaux (37).

Ensuite, en début de deuxième période, l'avantage avait été gallois: une pénalité de Hook (44) puis un essai du talonneur Rees (45) récompensaient la vivacité des trois quarts et permettaient aux visiteurs de mener (13-20).

Mais c'est à ce moment là que les Italiens, qui autrefois craquaient souvent en 2e période, allaient trouver les ressources pour pousser et revenir.

"La force de cette équipe, c'est son collectif. On s'est remis d'aplomb, on a joué le tout pour le tout, et cela s'est concrétisé avec une pénalité puis l'essai (de Bergamasco). Cette victoire, c'est une preuve de maturité", notait après-coup avec satisfaction le 2e ligne et capitaine, Marco Bortolami.