CLAIREFONTAINE (Yvelines), AFP - Le troisième ligne centre Francis Ntamack (Colomiers), contraint de différer à trois reprises ses débuts internationaux, revêtira enfin le maillot du XV de France, face à l'Afrique du Sud, samedi (20h45) au Stade de France.

"Je suis heureux d'avoir pu arriver jusqu'à Paris. Et cette fois, en pleine possession de mes moyens", s'amuse Francis Ntamack, 29 ans.

Depuis le mois de novembre 2000, ses rendez-vous avec le XV de France s'achevaient immanquablement par un forfait. Toutes les parties du corps l'ont trahi, de la cheville aux vertèbres cervicales, en passant par l'omoplate.

"Cela fait partie du jeu, philosophe-t-il. On n'est jamais à l'abri d'une blessure. Et puis, c'était peut-être un signe du destin, la preuve que je n'étais pas à 100% de mes moyens et que je n'aurais pas eu la possibilité de jouer ma carte à fond. Maintenant que j'y suis, je ne vais plus me poser de questions".

Bernard Laporte, l'entraîneur du XV de France, lui a fixé quelques missions précises, notamment dans le jeu offensif. Ses appuis exceptionnels lui permettent souvent de ménager des intervalles où s'engouffrent ses partenaires. "Je vais essayer de répéter ce que je fais dans mon club, avance-t-il. Mais il faudra le faire en allant plus vite, en étant plus fort et plus précis".

Dernière frayeur mardi soir

Pour faciliter son apprentissage, Francis Ntamack a pu s'appuyer sur les conseils de son frère Emile, dont la carrière internationale, entamée en 1994, souffre également des blessures à répétition. "Il m'a dit de ne pas me poser de questions, de ne laisser aucune place au doute, de me concentrer uniquement sur le jeu", rapporte-il.

Francis Ntamack (1,90 m, 102 kg) n'a pas emprunté les mêmes chemins glorieux que son aîné. Comme son frère, il débuta à Meyzieu (Rhône), passa par Lavaur (Tarn) avant d'atterrir au Stade toulousain. Mais alors qu'Emile s'amusait déjà avec les meilleures défenses de la planète, Francis a dû quitter Toulouse, après cinq ans de présence, transiter par Périgueux et Bègles-Bordeaux, avant de se poser à Colomiers.

Avec le club de la banlieue toulousaine, il fut notamment finaliste du Championnat de France 2000 face au Stade français, aux côtés du troisième ligne Patrick Tabacco. Le demi de mêlée Fabien Galthié, absent lors de la finale, faisait également partie de l'aventure. Depuis, les deux joueurs ont rejoint Paris, mais leur présence, samedi, constituera un bon repère pour Francis Ntamack. "Je pense que l'on va bien se retrouver au niveau des automatismes", estime-t-il.

Avant de retrouver le Stade de France, qu'il quitta battu le 15 juillet 2000, Francis Ntamack s'est offert une dernière frayeur mardi soir. Lors du seul entraînement vraiment engagé de la semaine, dans la pénombre du stade municipal de Rambouillet, il s'arrêta après une mêlée ouverte confuse. Il repartit +clopin-clopant+, après s'être tordu la cheville droite.

Dispensé d'entraînement le lendemain, il est totalement rétabli. Non! cette fois, c'est sûr, Francis Ntamack répondra présent.