DUBLIN (AFP) - Pour la première fois depuis des décennies, l'Irlande se présente dans le costume du favori face à une équipe d'Angleterre en habits d'outsideur, lors de la 3e journée du Tournoi des six nations de rugby, dimanche à Dublin.

La dernière victoire irlandaise dans le Tournoi remonte à 1985. Depuis cette année-là, l'Angleterre a remporté sept fois l'épreuve, avec au bout quatre Grand Chelem (1991, 1992, 1995 et 2003). Des chiffres qui ne donnent pourtant qu'une idée très inexacte des forces aujourd'hui en
présence.

Les succès tranquilles de l'Irlande en Italie (28-17) et en Ecosse (40-13) ont confirmé son statut de prétendant à la victoire finale, après une campagne automnale déjà prometteuse.

Dans le même temps, l'Angleterre essuyait deux courts mais significatifs revers au pays de Galles (9-11) et face à la France (17-18). Les champions du monde pourraient enchaîner sur un 4e revers consécutif dans le Tournoi - en comptant leur défaite en France (21-24) l'an passé - pour la première fois depuis 1987.

Les Irlandais se font toutefois fort de ne pas négliger les Anglais, dont l'entraîneur Andy Robinson a reconduit l'équipe battue par la France, hormis le pilier Phil Vickery (bras cassé), remplacé par Matt Stevens. Un doute subsiste également sur la participation du troisième ligne Lewis Moody, hospitalisé pour un doigt infecté.

Maîtrise

"L'Angleterre est une très bonne équipe, ils n'ont perdu que de peu contre le pays de Galles et la France, il y a peu de faiblesse dans leur jeu, assure le deuxième ligne Paul O'Connell. Peut-être, leur pack a perdu un peu d'expérience avec les retraites de Martin Johnson et Neil Back, mais c'est tout. Ce sera un match très serré."

Les Irlandais, qui retrouvent à cette occasion leur trois-quarts centre et capitaine Brian O'Driscoll, absent en Ecosse pour un problème aux adducteurs, nourrissent leurs ambitions du souvenir de leur succès l'an passé à Twickenham (19-13), qui leur avait valu la Triple Couronne.

Mais là encore O'Connell reste prudent, se remémorant les innombrables lancers en touche perdus par le XV de la Rose, qui avaient contraint le talonneur Steve Thompson à être remplacé en seconde période.

"Nous avions été bien (en touche), mais ils avaient commis beaucoup d'erreurs, que je ne les vois pas refaire dimanche", reprend le deuxième ligne irlandais.

Tout impressionnant de maîtrise et d'assurance qu'il ait pu être en Italie et en Ecosse, le XV du Trèfle s'attaque à la première marche d'un parcours encore très complexe - avec la venue de la France et un déplacement au pays de Galles - sensé mener à un premier Grand Chelem depuis 1948.