L'Angleterre, pays organisateur, est éliminée de la Coupe du monde de rugby à la suite de sa défaite face à l'Australie (33-13), samedi à Twickenham.

Les Australiens et les Gallois sont qualifiés pour les quarts de finale aux dépens de l'Angleterre, premier pays organisateur éliminé lors de la première phase.

Journée de rêve pour Foley

Le XV de la Rose sera absent des quarts de finale pour la première fois.

Cette élimination constitue un énorme camouflet pour le pays berceau du rugby et pour son entraîneur Stuart Lancaster dont le contrat avait été renouvelé avant le début du Mondial.

Déjà battus par le pays de Galles (28-25) le 26 septembre, les Anglais ont été dominés dans tous les secteurs par les Australiens, notamment sur les points de rencontre où le duo wallaby Hooper-Pocock a ralenti toutes les sorties du ballon.

Les Australiens ont mené au pointage pendant tout le match, inscrivant trois essais dont deux par l'ouvreur Bernard Foley, dans un stade de Twickenham frappé de stupeur et déserté par certains spectateurs avant même le coup de sifflet final.

Les Boks s'approchent des quarts

Plus tôt aujourd'hui, les Sud-Africains ont fait parler leur machinerie lourde pour s'imposer 34-16 contre de courageux Écossais et s'approcher des quarts de finale de la Coupe du monde, à Newcastle.

Une victoire sans bonus, qui propulse les Springboks en haut d'une poule B qui ne devrait plus leur échapper avec un dernier match contre les États-Unis dès mercredi. De quoi effacer, au moins sur le plan comptable, l'humiliation de la défaite contre le Japon en ouverture de la Coupe du monde (34-32).

Afrique du Sud 34 - Écosse 16

Pour l’Écosse, un point derrière au classement (10 pts), la qualification passera par une victoire contre les Samoa le 10 octobre.

Dans le brouillard du Saint James Park, les partisans du XV du Chardon, venus pourtant par milliers, sont restés très ternes alors qu'un véritable jeu de massacre se déroulait sous leurs yeux.

Le sélectionneur Heyneke Meyer l'a expliqué toute la semaine, « le rugby est un sport simple » et doit être pratiqué par des Springboks nécessairement « brutaux ».

Résultat, pas de génie mais un bulldozer bien huilé, piloté par le capitaine tacticien Fourie Du Preez, et soutenu par les chandelles et le pied de l'ouvreur Handré Pollard (19 pts).

Au ras, les percussions de Lood De Jager, expert en terrassement et désigné meilleur joueur du match, Duane Vermeulen et Tendai Mtawarira ont fait très mal. Plus loin des zones d'impact, le centre Damian De Allende et l'ailier Bryan Habana ont fait des dégâts dans une défense écossaise pourtant déterminée, à l'image des solides plaquages des frères Gray et du pilier Gordon Reid.

Une victoire pour rien du Japon?

Le Japon, large vainqueur des Samoa (26-5) à Milton Keynes, devra compter sur une contre-performance de l'Afrique du Sud ou de l’Écosse pour accéder aux quarts de finale de la Coupe du monde pour la première fois de son histoire.

Pour les « Brave Blossoms », l'équation est simple : ils devront battre les États-Unis le dimanche 11 octobre, et surtout tabler sur une défaite de l'Afrique du Sud ou de l’Écosse, respectivement face aux mêmes Américains et aux Samoa.

En attendant, ils ont fait le travail face aux Samoa, même s'ils ne sont pas parvenus à décrocher le point de bonus offensif qui aurait éclairci davantage leur avenir.

De façon un peu surprenante, ils n'ont pas vraiment cherché à l'obtenir après le repos, tentant les pénalités plutôt que les pénaltouches, alors qu'il semblait largement à leur portée après une première période dominée de la tête et des épaules.

Ils menaient ainsi 20 à 0 à la pause (deux essais) après avoir imprimé un gros rythme d'entrée de match - 83 % de possession et 89 % d'occupation à la 25e minute - qui a poussé à la faute des Samoans dépassés et beaucoup trop indisciplinés.

Les îliens ont ainsi écopé de deux cartons jaunes coup sur coup pour des plaquages dangereux de Faifili Levave (16) et Sakaria Taulafo (19). Ils ont même passé au total trente minutes en infériorité numérique puisque le deuxième ligne Paulo a fini le match loin du terrain.

Ils ont donc logiquement fini par craquer à treize sur un essai de pénalité (24), puis à égalité numérique en toute fin de la première période, lorsque l'ailier japonais Akihito Yamada a concrétisé en coin, après avoir habilement évité le plaquage d'Alesana Tuilagi, une longue séquence des siens.

La deuxième période, plus équilibrée, a permis aux Samoans d'éviter de repartir « fanny » (essai de Paul Perez, 64). Elle pourrait donc aussi laisser des regrets aux Japonais.