WELLINGTON - La génération des O' (O'Gara, O'Connell, O'Driscoll), qui a offert à l'Irlande le Grand Chelem après 61 ans d'attente, s'attaque à l'un de ses derniers défis: battre les Gallois en quarts de finale de la Coupe du monde samedi à Wellington (10h30 à RDS) et amener le XV du Trèfle dans le dernier carré planétaire.

Ils ont déjà marqué l'histoire. Conduit par l'emblématique Brian O'Driscoll, 116 sélections, le XV d'Irlande s'est offert le Grand Chelem dans le tournoi des six nations en 2009, après 61 ans d'attente!

Ce succès a fini de décomplexer les Irlandais, qui depuis ont continué à évoluer, notamment avec l'intégration de nouveaux joueurs (le pilier Cian Healy, le troisième ligne Sean O'Brien, l'ouvreur Jonathan Sexton notamment).

O'Brien, 24 ans, incarne cette équipe irlandaise version Mondial-2011. Et son affrontement direct avec le capitaine gallois Sam Warburton, 22 ans, constituera l'un des centres d'intérêt de ce match.

Car ces deux "no 7" jouent les accélérateurs, toujours à la pointe du combat. Mais qui aura la faculté de faire rebondir les actions? Chez les Irlandais, on misera en priorité sur un pack solide, à la base de la victoire sur l'Australie (15-6), lors du match qui a chamboulé l'ordre un peu vite établi dans cette Coupe du monde. La deuxième ligne O'Callaghan-O'Connell notamment est armée pour le combat au près.

Les Gallois auront peut-être intérêt à s'éloigner des zones d'affrontement volcaniques, et à compter sur la mobilité et la vitesse comme depuis le début du Mondial. Ils ne manquent pas d'atouts, avec une troisième ligne véloce, ainsi que des attaquants aux appuis déroutants comme Shane Williams (55 essais en équipe nationale) ou Leigh Halfpenny, titularisé à l'arrière.

"Regardez ce match"

L'autre point d'attention se situera au "milieu de terrain" (axe 10-12-13), et notamment au niveau des deux paires de centres. C'est là que la prometteuse association Jamie Roberts (1,93 m, 110 kg) - Jonathan Davies (1,86 m, 105 kg) passera un test d'aptitude face au duo irlandais D'Arcy - O'Driscoll, aligné pour la 47e fois au niveau international (un record).

"L'expérience, dans certains cas, est un avantage, mais elle peut aussi être un inconvénient quand les mêmes vieux joueurs essaient de répéter les mêmes vieilles combinaisons, en cherchant des réponses", a grincé vendredi le coach gallois des avants, Robin McBryde.

"Les jeunes que nous avons dans notre équipe ont déjà établi quelques références, leur potentiel n'a pas de limite et je pense que ça se voit quand on les regarde jouer. C'est extrêmement positif de voir leur envie de jouer au rugby", a avancé McBryde.

En effet, le pays de Galles a fait confiance à ses jeunes talents, en préférant par exemple Rhys Priestland à l'ouverture au plus capé des Diables rouges, Stephen Jones (102 sélections), même pas présent sur la feuille de match, ou encore en sélectionnant le puissant Georges North, plus jeune auteur d'un essai dans un Mondial (19 ans et 166 jours).

Bref! Entre la jeunesse galloise et l'expérience irlandaise, le choc promet. "J'entends beaucoup parler du match Afrique du Sud-Australie comme étant LE match de ces quarts de finale mais franchement, regardez ce match (Irlande-Galles), ça va vraiment être du coup pour coup", promet le coach la défense irlandaise, Les Kiss.