MELBOURNE (AFP) - Loin d'être abattus par l'ampleur du score (68-6), les Canadiens assurent avoir beaucoup appris de la leçon infligée par la Nouvelle-Zélande vendredi à Melbourne en match du premier tour de la Coupe du monde de rugby (groupe D).

Elle leur a même rendu l'espoir pour la suite du tournoi.

Sévèrement défait lors de sa première sortie face à Galles (41-10), le Canada avait il y a une semaine sérieusement ravalé ses prétentions à l'accession aux quarts de finale. Après dix minutes solides, la défense comme le jeu des Canucks s'étaient progressivement effondrés, laissant les Gallois filer vers une incontestable victoire.

Mais, contre toute attente, la confrontation avec les ogres néo-zélandais, qui ne leur ont pourtant laissé aucune chance, a redonné de l'énergie à un groupe qui, de l'aveu-même de son entraîneur David Clark, a éprouvé de grosses difficultés à surmonter sa déconvenue galloise.

"Nous sommes entrés sur le terrain trop confiants face aux Gallois. Ce soir, nous savions que nous ne gagnerions jamais le match (contre la Nouvelle-Zélande) mais nous voulions malgré tout les défier. Et c'est ce que nous avons fait", s'est réjoui David Clark après la rencontre.

Pendant 18 minutes, les Canadiens sont parvenus, contre toute attente, à étouffer dans l'oeuf les offensives des All Blacks. Grâce à une défense agressive, ils les ont énormément gênés, les poussant à de multiples fautes et approximations.

Avant de céder, bien sûr. Mais l'essentiel était fait.

Tête haute

"Nous avons joué à la canadienne, avec la mentalité de joueur de hockey-sur-glace qui fait notre force", a souligné le troisième ligne et capitaine canadien Ryan Banks. "Nous n'avions pas les yeux fixés sur le tableau de marque. Nous avons voulu voir le côté positif des choses".

"Nous les avons contraints à une rencontre difficile. Il n'ont jamais levé le pied, ils ont dû mettre plus de joueurs dans leurs mauls en seconde période, c'est un compliment pour nous", a poursuivi le patron australien des Canadiens en avouant: "Ce soir, je suis fier".

David Clark en a d'ailleurs profité pour remettre les points sur les "i" à ceux qui l'avaient accusé, en n'alignant face aux Blacks qu'un seul des joueurs qui avaient débuté la rencontre contre l'Italie, d'avoir présenté une équipe B.

"Si j'ai choisi cette formation, c'est pour ses qualités défensives. Elle les a prouvées", a-t-il rétorqué.

Bien plus qu'une humiliation annoncée, l'entraîneur canadien assure même que cette défaite face aux Néo-zélandais a remotivé ses joueurs.

"Ils ont besoin de ce type de duel pour s'améliorer. C'était un grand match pour eux, ils sont sortis la tête haute".

Un état d'esprit sur lequel il compte bien s'appuyer pour disputer à fond la petite chance théorique de qualification aux quarts de finale qui reste à ses troupes. "Tout n'est pas fini. Nous pouvons battre l'Italie et les Tonga", s'est-il persuadé.

"Notre match le plus important, c'est contre l'Italie", a renchéri le centre Matt King. "Et nous serons prêts", a prévenu son capitaine Ryan Banks.