Les Pumas domptent les All Blacks pour la première fois de leur histoire
Rugby samedi, 14 nov. 2020. 14:25 samedi, 14 nov. 2020. 04:57SYDNEY – Historique! L'Argentine, menée par son demi d'ouverture Nicolas Sanchez, auteur de tous les points de son équipe, a dompté les All Blacks (25-15) pour la première fois de son histoire, samedi à Sydney, lors de la 3e journée du Rugby Championship.
En effet, jamais encore les Pumas n'avaient battu la Nouvelle-Zélande, en 30 confrontations. Et pour les Pumas, il s'agissait de leur première rencontre depuis depuis 13 mois, et leur victoire lors de la Coupe du monde au Japon contre les États-Unis (47-17).
« C'est dingue ce qui nous arrive! Et je ne parle pas seulement du résultat, mais de la façon dont nous avons joué, après tout ce qu'il s'est passé cette année », et la pandémie de coronavirus qui a touché lourdement l'Argentine, a réagi le sélectionneur argentin, Mario Ledesma, visiblement très ému, après la rencontre.
Entre bulle sanitaire, quatorzaine et cas positifs à la COVID-19, les Pumas argentins ont en effet vécu une préparation cauchemardesque au Rugby Championship.
Douche froide pour les All Blacks
Pour les All Blacks, après leur revers la semaine dernière contre l'Australie (22-24), lors de la 2e journée de cette épreuve à laquelle ne participe pas l'Afrique du Sud en raison de la pandémie de COVID-19, c'est la douche froide : c'est la première fois depuis 2011 que la Nouvelle-Zélande perd deux matchs consécutifs.
Depuis leur retour sur les terrains en octobre, ils avaient concédé un nul puis battu deux fois les Wallabies et signé, en particulier, un succès historique (43-5) à Sydney lors de la première journée du Rugby Championship, soit l'écart le plus large de l'histoire entre les deux équipes, avant de s'incliner pour la première fois depuis leur demi-finale du Mondial 2019 perdue contre l'Angleterre, samedi dernier contre l'Australie.
On ne peut donc plus parler de surprise et les All Blacks ont d'ores et déjà des soucis à se faire.
Pour éviter une deuxième défaite d'affilée, le sélectionneur néo-zélandais Ian Foster avait pourtant effectué dix changements pour aligner samedi ce qui ressemblait presque à une équipe type, avec tous ses meilleurs éléments actuels et en particulier une première ligne composée de Tyrel Lomax, Dane Coles et Joe Moody.
Mais c'était sans compter sur de valeureux Argentins, dont c'était le premier match dans ce Tri-Nations nouvelle version, et qui avaient à coeur de prouver que leur place au sein de cette compétition n'est pas usurpée.
« Certains des joueurs n'ont pas vu leur famille depuis quatre mois mais ils ont tous un état d'esprit positif, ils ont été super », a confié Mario Ledesma, alors que cette semaine, un accord a été trouvé pour une nouvelle version du Super Rugby, qui met à l'écart le Japon et rend incertain l'avenir de l'Argentine.
Au classement du Rugby Championship, la Nouvelle-Zélande conserve la première place avec six points, devant l'Argentine (4) qui compte un match en moins, et l'Australie (4). La 4e journée de la compétition verra l'Australie rencontrer l'Argentine au McDonald Jones Stadium de Newcastle.
Sanchez, Monsieur 100 %
Samedi, les Argentins ont puisé dans leurs tripes pour aller chercher leur victoire, amplement méritée, face à la nation-phare du rugby mondial.
La formation argentine, que conseille l'ancien entraîneur des Wallabies Michael Cheika, menait déjà à la pause 16 à 3 et a été impériale de bout en bout, tant en attaque qu'en défense, face à des All Blacks indisciplinés, au jeu faible et faisant trop de fautes.
« Évidemment, nous ne pouvons qu'être déçus, étant donnée la façon dont nous avons joué », a estimé après la rencontre Ian Foster, qui a voulu quand même saluer « l'énergie énorme » de son équipe.
Nicolas Sanchez, le joueur du Stade Français, s'est chargé de tout pour les Pumas : un essai de filou (19e), une transformation, et six pénalités.
Au retour des vestiaires, les All Blacks ont bien tenté de reprendre le cours du jeu à leur avantage, mais l'Argentine a réussi à résister à la pression.
Les All Blacks ont ainsi attendu la 53e minute pour marquer leur premier essai de la rencontre, à la suite d'un maul dont leur capitaine Sam Crane s'extirpait pour aplatir, avant de réduire l'écart dans les arrêts de jeu par Caleb Clarke pour un essai pour l'honneur. Mais il était trop tard : les Pumas tenaient leur victoire et laissaient exploser leur joie.