La Nouvelle-Zélande, « ça transcende notre sport » - Karen Paquin
Rugby jeudi, 17 déc. 2020. 16:24 dimanche, 15 déc. 2024. 08:52MONTRÉAL – « Quand tu parles de rugby à quelqu’un, il ne connaît pas les règlements, mais il sait que ça joue beaucoup en Nouvelle-Zélande. »
Karen Paquin n’a pas à se questionner bien longtemps avant de nommer le lieu iconique de son sport. Véritable Mecque du rugby à XV, ce pays d’Océanie demeure sans contredit le site de prédilection des meilleures équipes au monde.
Que ce soit sous les yeux de 50 000 partisans réunis au mythique Eden Park d’Auckland, hôte de la toute première Coupe du monde en 1987, ou devant près de 30 000 spectateurs au Waikato Stadium d’Hamilton, c’est toute la Nouvelle-Zélande qui vibre au rythme du rugby.
« Peu importe où on va, le monde sera au rendez-vous. Ce n’est pas juste une ville qui aime ça. Tout le monde en parle et connaît ça. On arrive dans un village et on se fait accueillir, il y a des cérémonies et les gens sont fiers de nous partager leur culture et leur amour du sport », raconte la joueuse québécoise, membre de l’équipe nationale féminine.
Karen Paquin souligne au passage à quel point la population est « excessivement partisane » et a toujours des attentes très élevées envers ses favoris, les All-Blacks chez les hommes et les Black Ferns chez les femmes. Une énergie qui ajoute à l’ambiance survoltée et électrisante des compétitions présentées chez elle.
« Les gens vont voir les matchs pour célébrer et s’attendent à ce que leur équipe l’emporte toutes les fois. C’est comme le hockey chez nous. Aux yeux des Canadiens, si le Canada ne gagne pas la médaille d’or (aux Jeux olympiques ou aux Championnats du monde), il ne termine pas deuxième. Il a perdu, tout simplement. »
Force est d’admettre que, la plupart du temps, les Néo-Zélandais se réjouissent à la sortie du stade. Leurs équipes nationales connaissent leur part de succès année après année et figurent toujours parmi les meilleures de la planète. La formation féminine a remporté cinq des six dernières Coupes du monde, tandis que les hommes sont montés sur le podium à sept occasions en neuf compétitions, trois fois avec la médaille d’or au cou.
Ancré dans la culture
Le rugby à XV va toutefois bien au-delà du jeu en Nouvelle-Zélande, ce que les athlètes ressentent chaque fois qu’elles s’y rendent pour disputer un tournoi, autant sur le terrain qu’à l’extérieur.
« On arrive en Nouvelle-Zélande, on peut aller faire une petite clinique de rugby dans une école et parler de notre expérience avec l’équipe nationale, puis les jeunes de l’école vont nous faire un haka », explique Karen Paquin, émerveillée par chacune de ses présences dans ce pays.
« C’est vraiment attirant d’arriver là et de comprendre comment le rugby est imbriqué dans la culture, notamment la culture maorie, et les gens sont contents de la partager avec nous. C’est assez spécial comme moment. »
Le rugby est pratiqué en Nouvelle-Zélande depuis le XIXe siècle et occupe définitivement une place de choix dans le cœur de ses citoyens. Après un long confinement printanier en raison de la COVID-19, la reprise du sport était fort attendue en juin, avec le Championnat de rugby, le Super Rugby Aotearoa. La preuve : plus de 40 000 personnes se sont rendues au Eden Park pour le premier match aux allures de grande finale, opposant les Blues d’Auckland aux Hurricanes de Wellington.
« Ce n’est pas juste une aventure de ballon, t’as tout le package deal en arrivant là-bas ! Une expérience de rugby de luxe. » - Karen Paquin
Du sérieux
Les tournois en Nouvelle-Zélande représentent un défi pour les équipes adverses. Paquin souligne que le travail des joueuses consiste à ignorer la foule et à ne pas être affectées par les distractions entourant le jeu. Elles doivent néanmoins s’attendre à beaucoup d’adversité, puisque l’élite mondiale y est réunie et souhaite se démarquer pour l’occasion.
« Quand tu vas là-bas, tu dois t’attendre à de très gros matchs. Tu dois arriver le couteau entre les dents, prête à tout donner, et ça donne des matchs vraiment intenses, précise-t-elle. Tu n’arrives pas là pour te roder. Dès que tu vas faire une erreur sur le terrain, elles (les Néo-Zélandaises) vont réussir à mettre des points. »
La Coupe du monde féminine de rugby à XV est prévue en Nouvelle-Zélande, l’automne prochain. Ces représentantes sont championnes en titre et tenteront de le défendre à la maison. Douze pays y seront représentés, dont le Canada. Nul besoin de préciser où les projecteurs seront tournés dans ce pays, du 18 septembre au 16 octobre 2021.