HIGASHIOSAKA, Japon – La victoire et la grimace. L'Italie a remporté son premier match de la Coupe du monde face à la modeste Namibie (47-22), dimanche, mais n'a pas levé tous les doutes.

« Personne, dans les vestiaires, n'est content du contenu de cette rencontre », a lancé le capitaine Sergio Parisse, peu enclin à célébrer sa cinquième participation à une Coupe du monde.

« Il va falloir passer à autre chose très vite », a renchéri le sélectionneur Conor O'Shea.

« Ce n'était pas vraiment joli à voir. On a fait trop d'erreurs. Les conditions étaient compliquées par moments en seconde période (forte pluie et vent) mais ça n'excuse pas tout. On est déçu de la façon dont on a joué. On n'a pas montré notre vrai visage », a ajouté le technicien irlandais, pas franchement ravi d'une équipe qui a perdu 16 ballons et raté dix plaquages face à la 23e nation mondiale.

L'Italie n'avait pourtant pas vraiment le choix : dans une poule B où figurent également les favoris néo-zélandais et sud-africains, les Italiens doivent remporter les matchs à leur portée (Namibie et Canada) pour espérer voir les quarts de finale pour la première fois de leur histoire, à la faveur d'un exploit devant les Blacks ou bien les Boks.

Avec ce succès, combiné à la défaite de l'Afrique du Sud la veille (23-13), les coéquipiers de Sergio Parisse s'offrent ainsi une « finale » face aux Springboks, le 4 octobre à Shizuoka, avec pour enjeu une place en quart de finale.

Sept essai quand même

Mais l'éternel capitaine aurait sans doute préféré fêter d'une autre façon sa cinquième Coupe du monde, un record qu'il partage avec son ancien coéquipier Mauro Bergamasco, le Roumain Ovidiu Tonita et le Samoan Brian Lima.

Les Italiens n'ont pas chanté sous la pluie : la machine a eu du mal à se mettre en route. Ils ont été particulièrement maladroits et les Namibiens ont joué leur chance à fond, notamment en première période à l'issue de laquelle ils étaient menés (21-7).

Ils ont même mis pris l'avantage par Damian Stevens au bout de quatre minutes à peine (7-0). Mais, depuis le début de cette Coupe du monde, aucune équipe qui a ouvert le score ne s'est imposée.

Et, rapidement, le professionnalisme et le réalisme italiens se sont faits sentir à mesure que les Namibiens multipliaient les erreurs.

Quatre essais supplémentaires en seconde période (Padovani 43e, Canna 48e, Polledri 69e, Minozzi 76e) ont donc permis aux Italiens, efficaces à défaut d'être brillants, de prendre le point de bonus offensif. Essentiel avant d'affronter le Canada, dans quatre jours, à Fukuoka. Essentiel mais pas forcément rassurant.