Suicide anglais à Twickenham
Rugby samedi, 2 févr. 2008. 16:12 vendredi, 13 déc. 2024. 23:30
LONDRES - Le pays de Galles a remporté une victoire aussi rare qu'improbable à Twickenham face à des vice-champions du monde anglais qui contrôlaient sans brio la rencontre avant un quart d'heure apocalyptique (26-19), lors de la première journée du Tournoi des six nations, samedi.
Cette défaite met un sérieux bémol à l'ambition de l'Angleterre de remporter son premier tournoi depuis 2003 et ramène déjà le XV de la Rose à sa crise d'avant Mondial.
L'entraîneur du XV de la Rose, Brian Ashton, semblait KO debout, comme s'il ne croyait pas possible d'encaisser vingt points en un petit quart d'heure. "Je ne peux pas expliquer pourquoi on a perdu la tête comme ça".
Conscient de commenter un match perdu par les Anglais plus que gagné par ses joueurs, son homologue gallois Warren Gatland se gardait de tout triomphalisme: "Il ne faut pas que cette victoire amène des attentes excessives".
La première mi-temps n'avait pas été de nature à faire se pâmer Twickenham, qui n'avait plus vu les Gallois s'imposer depuis 1988. Mais après une résistance initiale et un gros défi physique des visiteurs, les Anglais profitaient des insuffisances persistantes de leurs adversaires en touche et de leur évidente fragilité défensive pour monopoliser tranquillement le ballon.
Hook profite de la panique anglaise
Si la sortie de Dave Strettle (13), blessé au pied sur un raid de 70 m, privait les Anglais de leur joueur le plus brillant avec Toby Flood, la puissance de Lesley Vainikolo, même dépourvue d'imagination, compensait cette perte.
L'ex-treiziste fêtait sa première titularisation en cueillant sur la tête de Mark Jones un ballon aérien de Jonny Wilkinson, et servait à l'intérieur Flood qui aplatissait (23, 16-3).
Le pied de Wilkinson apportait à la pause (16-6) un capital a priori suffisant face à des Gallois inoffensifs, même si les sorties successives de Lewis Moody et Tom Rees laissaient l'Angleterre avec seulement deux troisièmes lignes de métier.
Mais soudain, après vingt minutes de léthargie, une panique collective s'emparait des locaux: les ballons tombaient, les fautes d'indiscipline s'accumulaient, Wilkinson sombrait, l'arrière Iain Balshaw faisait faillite... Et l'excellent ouvreur gallois James Hook en profitait...
D'abord en passant deux pénalités pour ramener les siens à portée (57, 63, 12-19). Puis en résistant à Sackey pour envoyer Lee Byrne à l'essai (67) avant de passer dans un angle impossible la transformation de l'égalisation.
Face à des Anglais perdus, pour qui la rentrée du prodige Danny Cipriani ne changeait rien, Twickenham comprenait que les Gallois et Hook (auteur d'un 100% au pied) ne s'en contenteraient pas. Balshaw se faisait contrer son dégagement par Mike Phillips, qui concluait le mouvement qui s'ensuivait (70).
Puis, ils géraient tranquillement leur fin de match dans les 22 m anglais et le silence d'un Twickenham abasourdi d'avoir assisté au suicide de son équipe.
Cette défaite met un sérieux bémol à l'ambition de l'Angleterre de remporter son premier tournoi depuis 2003 et ramène déjà le XV de la Rose à sa crise d'avant Mondial.
L'entraîneur du XV de la Rose, Brian Ashton, semblait KO debout, comme s'il ne croyait pas possible d'encaisser vingt points en un petit quart d'heure. "Je ne peux pas expliquer pourquoi on a perdu la tête comme ça".
Conscient de commenter un match perdu par les Anglais plus que gagné par ses joueurs, son homologue gallois Warren Gatland se gardait de tout triomphalisme: "Il ne faut pas que cette victoire amène des attentes excessives".
La première mi-temps n'avait pas été de nature à faire se pâmer Twickenham, qui n'avait plus vu les Gallois s'imposer depuis 1988. Mais après une résistance initiale et un gros défi physique des visiteurs, les Anglais profitaient des insuffisances persistantes de leurs adversaires en touche et de leur évidente fragilité défensive pour monopoliser tranquillement le ballon.
Hook profite de la panique anglaise
Si la sortie de Dave Strettle (13), blessé au pied sur un raid de 70 m, privait les Anglais de leur joueur le plus brillant avec Toby Flood, la puissance de Lesley Vainikolo, même dépourvue d'imagination, compensait cette perte.
L'ex-treiziste fêtait sa première titularisation en cueillant sur la tête de Mark Jones un ballon aérien de Jonny Wilkinson, et servait à l'intérieur Flood qui aplatissait (23, 16-3).
Le pied de Wilkinson apportait à la pause (16-6) un capital a priori suffisant face à des Gallois inoffensifs, même si les sorties successives de Lewis Moody et Tom Rees laissaient l'Angleterre avec seulement deux troisièmes lignes de métier.
Mais soudain, après vingt minutes de léthargie, une panique collective s'emparait des locaux: les ballons tombaient, les fautes d'indiscipline s'accumulaient, Wilkinson sombrait, l'arrière Iain Balshaw faisait faillite... Et l'excellent ouvreur gallois James Hook en profitait...
D'abord en passant deux pénalités pour ramener les siens à portée (57, 63, 12-19). Puis en résistant à Sackey pour envoyer Lee Byrne à l'essai (67) avant de passer dans un angle impossible la transformation de l'égalisation.
Face à des Anglais perdus, pour qui la rentrée du prodige Danny Cipriani ne changeait rien, Twickenham comprenait que les Gallois et Hook (auteur d'un 100% au pied) ne s'en contenteraient pas. Balshaw se faisait contrer son dégagement par Mike Phillips, qui concluait le mouvement qui s'ensuivait (70).
Puis, ils géraient tranquillement leur fin de match dans les 22 m anglais et le silence d'un Twickenham abasourdi d'avoir assisté au suicide de son équipe.