TWICKENHAM (Royaume-Uni) - Le XV de France n'a pas démérité mais cela ne lui a pas suffi à éviter une troisième défaite d'affilée dans le Tournoi des six nations, contre une robuste équipe d'Angleterre (23-13) qui a plié mais pas rompu samedi dans son jardin de Twickenham.

Les chiffres sont implacables pour les 23 Français et un encadrement frustrés samedi soir: les Bleus n'avaient plus perdu trois fois d'affilée dans le Tournoi depuis 1999 et c'est la première fois depuis 1982 qu'ils s'inclinent lors de leurs trois premiers matches.

Alors que se profile un périlleux déplacement en Irlande lors de la prochaine journée le 9 mars, la perspective d'une Cuillère de bois (que des défaites) inédite depuis 1957 n'est plus à écarter, même si les Bleus accueilleront l'Ecosse au Stade de France lors de la dernière journée.

A l'inverse, le XV de la Rose est plus que jamais lancé vers la victoire finale, avec trois succès et la réception de l'Italie pour la 4e journée. Le déplacement au Millennium Stadium de Cardiff le 16 mars en clôture de la compétition leur permettrait même de réaliser leur premier Grand Chelem depuis 2003.

Pourtant, ces statistiques ne racontent pas la nette amélioration perçue dans le jeu français par rapport aux médiocres copies rendues à Rome face à l'Italie (23-18) puis contre le pays de Galles (16-6) au Stade de France.

Le XV de France, fortement remanié par rapport à la défaite contre le pays de Galles avec sept entrants, a produit davantage de jeu qu'un adversaire sauvé d'abord par une défense hyper-agressive. C'est physiquement que les Français auront le plus péché, s'éteignant progressivement à l'heure de jeu pour finalement bafouiller leur rugby dans les 20 dernières minutes, offrant sur un plateau la victoire aux Anglais.

"On a fait de bonnes choses pendant 60 minutes, on a su faire douter les Anglais", a soufflé, dépité, le manager français Philippe Saint-André. "Après on manqué de lucidité, de précision sur les ballons importants..."

Les Anglais ont, eux, eu la présence d'esprit de ne "pas paniquer à la mi-temps", dixit l'entraîneur Stuart Lancaster, pour construire patiemment leur succès.

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