Un peu plus d’un an plus tard, Jean-Christophe André se rappelle toujours dans les détails sa journée du 10 janvier 2014. À la Coupe du monde de ski acrobatique à Deer Valley, en Utah, le Montréalais s’était élancé pour son deuxième saut des qualifications, mais avait lourdement chuté à l’atterrissage pour se briser le fémur gauche... en 28 morceaux.

« J’ai manqué de rotation dans mes périlleux et dans mes vrilles alors je suis atterri sur le côté. Ma jambe gauche a pris l’impact », se rappelle-t-il.

« Je savais que ça faisait mal, mais quand j’ai vu ma jambe pliée à 45 degrés, ça été le moment de panique. J’ai dû crier jusqu’à ce que je sois dans l’ambulance. »

Deux opérations à la jambe plus tard, puis une à la hanche, une intervention qui était déjà prévue à la fin de la saison 2014, Jean-Christophe reprend enfin du mieux. « C’est beaucoup de visites chez le physio depuis un an! Mais ça va revenir. »

Le sauteur québécois croyait en avoir pour quatre à cinq mois de réadaptation pour sa fracture, mais il y a eu des complications. Il a finalement fallu 10 à 11 mois pour qu'il s'en remette. « Les premiers mois ont été plus difficiles, mais la journée où j’ai recommencé à marcher, après quatre mois et demi de béquilles, j’ai vu la lumière au bout du tunnel. »

Après des mois en réadaptation, au gymnase et dans la piscine, Jean-Christophe André a pu remettre ses skis il y a deux semaines. « Ça fait du bien de retrouver les sensations. C’est sûr que je ne fais pas de bosses ni de sauts, mais c’est juste le fun d'être sur des skis. Ça remonte le moral! »

L’athlète de 25 ans devrait être de retour sur le trampoline d’ici les prochaines semaines et se remettre à la course à pied au mois de mars. « Le mot d’ordre c’est len-te-ment, insiste-t-il. Je vais prendre mon temps en suivant le plan de réadaptation. »

Jean-Christophe André devrait être de retour aux côtés de ses coéquipiers de l’équipe nationale cet été en vue de la prochaine saison du circuit de la Coupe du monde, en route vers les Jeux olympiques de 2018.

« Avec mon entraîneur, nous allons privilégier une approche de base cet été dans l’élaboration d’un plan sur trois ans afin d’être à mon meilleur en 2018.  Je préfère solidifier ma base et prendre du millage avant de resortir mes gros sauts. »

À Lake Placid, du côté des spectateurs

Après un an d’absence, la sensation d’être dans les airs est la chose qui lui manque le plus. « Je m’ennuie aussi de passer du temps avec mes coéquipiers et  toute la famille du ski acrobatique », ajoute-t-il.

C’est l’une des raisons pour laquelle Jean-Christophe joue au spectateur cette fin de semaine, à la Coupe du monde de Lake Placid.

« Il n’y avait pas de doutes que j’étais ici en fin de semaine », mentionne celui qui profite de l’occasion pour voir ses coéquipiers canadiens en action, mais aussi renouer avec ses amis sauteurs du monde entier. « C’est super excitant, même si ç’a un côté un peu doux-amer. C’est sûr que j’aimerais ça sauter, mais c’est aussi le fun de voir tout le monde. »

« C’est super excitant de voir Olivier (Rochon),Travis (Gerrits), Sabrina (Guérin) et Mélissa (Corbo) sauter. Je les ai vus quelques fois à la télévision et sur Internet, mais c’est la première fois en vrai cette année. Je suis venu leur mettre un peu de pression! » a-t-il conclu en riant.