KITZBUEHEL (Autriche), 18 jan (AFP) - L'Autrichien Stephan Eberharter a employé la manière forte, à la façon de son compatriote Hermann Maier, pour signer vendredi son premier succès sur la mythique piste de la Streif, le super-G de Kitzbuehel comptant pour la Coupe du monde masculine de ski alpin.

Le champion de Stumm (Tyrol), 32 ans, a creusé un écart conséquent sur l'Italien Alessandro Fattori (deuxième à 41/100e de seconde) et le Suisse Didier Cuche, troisième à 87/100e.

"Je suis heureux et fier. C'est un nouveau rêve qui se réalise. Gagner Kitzbuehel, c'est ce qu'il y a de plus important pour un Autrichien. Surtout que j'habite une vallée voisine, la Zillertal", a expliqué le lauréat.

"J'étais confiant après les entraînements des derniers jours. En ce moment, je skie facile. Tout est parfait", a poursuivi "Steff". Dauphin la saison dernière de "Herminator" Maier, qui s'est blessé grièvement dans un accident de moto le 24 août dernier, Eberharter recueille naturellement sa succession.

Maier avait réalisé la saison la plus fructueuse de sa carrière lors de l'exercice 2000-2001 avec 14 succès. Durant ces mois, Eberharter avait néanmoins remporté deux victoires et également terminé trois fois deuxième derrière le maître.

Eberharter, déjà double champion du monde 1991, modère pourtant le lien de cause à effet entre l'absence du triple vainqueur de la Coupe du monde et ses victoires. "Quand Maier était là, je skiais déjà bien", dit-il.

Certes. Mais l'omniprésence du champion de Flachau, et surtout le confinement dans lequel il tenait son vassal au sein de l'équipe, étouffaient Stephan.

Grâce à ce cinquième succès saisonnier, soit le onzième de sa longue carrière, Eberharter a creusé l'écart en tête du classement général de la Coupe du monde, portant son avance à 272 points sur l'Américain Bode Miller, qui ne dispute que les épreuves techniques. Enfin libéré, il peut réaliser d'autres rêves.

Aamodt renonce à St Moritz

Au bénéfice du slalom dominical, comptant pour le combiné, que Eberharter, rétif aux skis courts, ne courra probablement pas, le Norvégien Kjedtil Andre Aamodt a de bonnes probabilités de se rapprocher du leader. Mais Eberharter a un calendrier favorable avant les Jeux olympiques, avec trois épreuves de vitesse, dont la descente de St-Moritz (2 février), à laquelle le skieur d'Oslo a décidé de renoncer pour mieux préparer les JO.

Coureur fragile sur le plan psychologique, l'Italien Alessandro Fattori avait besoin d'un podium pour lancer sa saison. "Mon temps à l'entraînement (3e mercredi) m'avait donné confiance", a souligné le Parmesan, 4e du super-G des JO de Nagano.

Argent olympique de la discipline, Didier Cuche apprécie le super-G et Kitzbuehel. "La première fois que j'étais venu ici, en 1996, j'avais eu peur. Les quatre concurrents partis devant moi étaient tombés. C'était l'hécatombe. Ma victoire en descente ici, en 1998, m'a changé", a expliqué le Neuchâtelois.