VIENNE, (AFP) - Les responsables de la Fédération autrichienne de ski ont démenti vendredi toute tentative de tricherie en compétitions internationales, évoquée par le quotidien sportif français L'Equipe.

Sous le titre: "L'Autriche triche-t-elle", L'Equipe indiquait vendredi qu'"une talonnette subrepticement enlevée des chaussures d'Heinz Schilchegger à Sestrières, lundi, sème le doute dans les esprits."

Selon ce journal, l'Autrichienne Renate Goetschl a également "été vue retirer quelque chose de sa chaussure à l'issue de la première descente" disputée le 30 novembre à Lake Louise (Canada).

"Ou c'est de la pure jalousie de la part des concurrents, ou bien le journaliste (de L'Equipe) ne fait pas le travail qui lui convient et n'a aucune idée de ce sport", a rétorqué vendredi à l'AFP Hans Pum, qui dirige le département du ski de compétition à la Fédération autrichienne.

"Dans le cas de Schilchegger, il a retiré une bande d'adhésif de sa chaussure, quelque chose qu'on ajoute à la chaussure de façon parfaitement normale. C'est ce qui a été vu", a affirmé M. Pum, précisant avoir lu l'article du quotidien français.

Selon lui, les skieurs autrichiens entourent leurs chaussures d'adhésif à la hauteur de la cheville, de façon à assurer un meilleur maintien durant la descente.

Il n'a pu préciser si Goetschl avait elle aussi enlevé de l'adhésif de sa chaussure.

Chaussures françaises

Selon l'Equipe, ce "gros sparadrap gris aluminium (...) dont se servent les skieurs pour attacher ou fixer diverses choses" pourrait avoir été transformé en "talonnette" qui, placée au fond de la chaussure, permet au skieur de surélever son pied", ce qui, selon un expert cité par le quotidien français, peut l'aider à prendre plus de risques en craignant moins de toucher la neige.

M. Pum a revanche indiqué que la plupart des skieurs autrichiens utilise des chaussures de ski françaises, et que "celles-ci sont fréquemment retournées pour réparation".

"S'il y avait quoi que ce soit de suspect les concernant, les entreprises françaises l'auraient remarqué, sans aucun doute", a-t-il ajouté.

Le journal autrichien Kurier avait, dès son édition de jeudi, évoqué la théorie de la jalousie pénalisant les skieurs autrichiens. Schilchegger avait été déclassé lundi pour avoir raté une porte lors du slalom de Sestrières.

"Dans des circonstances normales, a jugé Kurier, les organisateurs lèvent la sanction lorsqu'une porte est aussi difficile que celle-ci à repérer".

Sans cette sanction, Schilchegger, arrivé premier, aurait été déclaré vainqueur, ce qui aurait constitué sa deuxième victoire de la saison en slalom.