MONTREAL (PC) - Myriam Bédard devrait être libérée de sa prison américaine jeudi pour être prise en charge par la police canadienne, qui la ramènera au Québec où elle devra répondre d'une accusation d'enlèvement d'enfant.

Mme Bédard, qui a été arrêtée le 22 décembre en vertu d'un mandat international, a passé les fêtes de Noël en prison au Maryland.

"Elle sera confiée au Canada et elle y fera face aux accusations", a affirmé à la Presse Canadienne Kevin McCants, son avocat américain, au cours d'une interview téléphonique, mercredi.

A son retour au pays, l'ex-biathlonienne devrait comparaître au palais de justice de Québec pour y être accusée formellement d'enlèvement d'enfant et de violation de l'entente de garde partagée de sa fille de 12 ans conclue avec le père biologique de l'enfant, Jean Paquet.

Dans l'espoir d'accélérer son retour au Canada, la championne olympique avait refusé de contester devant le tribunal de Baltimore la procédure d'extradition. Le juge lui a cependant refusé une libération sous caution pendant les négociations entre les autorités canadiennes et américaines, qui ont eu lieu entre Noël et le jour de l'An. On prévoit qu'elle sollicitera à nouveau une libération sous caution à Québec.

Les deux pays en sont venus à un arrangement vendredi dernier, mais l'ex-athlète attend depuis ce temps que des policiers canadiens se rendent au Maryland pour la rapatrier.

Mme Bédard "croit qu'elle est pénalisée par le gouvernement canadien à cause d'un scandale politique, et que c'est la raison pour laquelle ils ne sont pas venus la chercher", a affirmé Me McCants à l'extérieur du tribunal fédéral, à Baltimore.

L'arrestation de l'ancienne athlète n'est que le plus récent épisode de la saga impliquant Mme Bédard et son conjoint actuel, Nima Mazhari.

Mme Bédard a soutenu qu'elle avait été forcée de quitter son emploi à Via Rail à cause des questions qu'elle posait au sujet de paiements excessifs versés à des firmes de publicité québécoises.

Nima Mazhari est lui-même sous le coup d'accusations de vol de tableaux valant 100 000 $ au Québec.

Me McCants a de nouveau demandé à un juge fédéral américain, mercredi, de remettre sa cliente en liberté sous caution à cause des délais, mais le juge a décidé qu'elle passerait une nuit de plus derrière les barreaux en attendant l'arrivée des policiers de la ville de Québec et de la Gendarmerie royale du Canada.

Son conjoint, qui assistait à l'audience, était déçu. "Depuis le premier jour, je m'attendais à ce qu'elle sorte (de prison)", a-t-il déclaré.

Le procureur du tribunal américain a dit au juge que Mme Bédard serait confiée à la police canadienne à 11 heures, à l'aéroport de Baltimore, et ramenée au Québec à bord d'un jet privé de la GRC. Le juge a estimé que c'était raisonnable, a commenté Me McCants.

Marc-André Fortin, le directeur adjoint du service de police de la Ville de Québec, a indiqué que Myriam Bédard devrait être de retour dans la capitale jeudi après-midi. Elle devra comparaître au palais de justice de Québec, a-t-il indiqué dans un communiqué. Elle fera ensuite face au système canadien de justice criminelle, et devra à nouveau demander sa libération sous caution dans l'attente de son procès.

"Elle a dit qu'elle plaiderait non coupable", a fait savoir Me McCants.

Selon les avocats de la championne olympique, celle-ci n'aurait pas enfreint l'entente de garde partagée lorsqu'elle a emmené sa fille aux Etats-Unis, le 3 octobre dernier. Les parents divorcés ou séparés doivent détenir une preuve de l'autorisation de l'autre parent pour pouvoir se déplacer à l'étranger avec l'enfant.

La fillette a été ramenée avant Noël au Québec, où elle est hébergée par M. Paquet. Myriam Bédard a pu parler à sa fille par téléphone pendant sa détention.