Éliminé en quarts de finale, Alex Harvey a terminé au 21e rang du sprint style libre, samedi, à la Coupe du monde de ski de fond de Québec. À sa dernière course du jour, l'athlète de Saint-Ferréol-les-Neiges a fini cinquième, ce qui a été insuffisant pour passer en ronde suivante.

Après sa chute survenue la veille en finale du sprint par équipe, chute qui avait d'ailleurs entraîné Harvey, Emil Jönsson s'est racheté de belle façon en remportant la grande finale. Teodor Peterson a complété le doublé suédois en terminant deuxième, tandis que le Russe Alexey Petukhov, médaillé d'argent la veille, a obtenu le bronze.

Si plusieurs espéraient voir leur favori être parmi les six finalistes, Harvey n'était pas trop déçu de son résultat.

« Ç'a bien été. Un sprint en ville, ce n'est pas dans mes cordes. Hier (vendredi), c'est à mes deuxième et troisième relais que je commençais à dépasser les gars. Ce sont donc les purs sprinters qui peuvent s'exprimer. Je suis déçu d'hier, mais je suis content du résultat d'aujourd'hui », a commenté celui qui a été le 16e plus rapide des qualifications matinales.

Son entraîneur Louis Bouchard abondait dans le même sens. « C'est une performance correcte. Sa forme continue de progresser et il se sent bien. Nous aurions souhaité un succès, mais les gens comprennent aussi que le ski de fond est un sport qui est semblable au vélo où on ne peut pas toujours gagner. Ça va venir. »

Au plan stratégique, Harvey affirme qu'il n'a rien à se reprocher. « J'ai fait un bon "move" au début du deuxième tour, sauf que les gars n'ont pas le temps de se fatiguer sur une course de 3 minutes. J'étais 16e en qualifications et ce n'est pas avec ça que tu peux avancer en demi-finale. »

Moins déçu et amer que la veille, le Québécois sent que les choses se dérouleront mieux à la Coupe du monde de Canmore, le week-end prochain, où des épreuves d'endurance seront au programme.

« Les courses là-bas me conviennent mieux, sauf qu'il reste à déterminer si je ferai le sprint. Nous étions fatigués en début de saison et ça commence à mieux aller. Il y a encore des croûtes à manger et des étapes à franchir, sauf que ça va dans la bonne direction. En comparaison avec l'année des derniers Championnats du monde (2011), nous sommes plus rapides. »

Ombre au tableau de l'équipe canadienne, seul Harvey a réussi à se qualifier pour les rondes éliminatoires, même si la recrue Jesse Cockney et le vétéran Devon Kershaw ont terminé 32e et 34e, ratant le top 30 de peu.

« C'est très décevant pour l'équipe en général, a reconnu l'entraîneur Bouchard. Alex a un peu sauvé ça, sauf que nous espérions mieux. Nous sommes trois semaines après le début de saison et nous devrons faire une mise au point et un premier bilan pour nous réorienter. »

Du côté des recrues québécoises, les jeunes fondeurs étaient emballés de leur baptême en Coupe du monde à commencer par le Lévisien Raphaël Couturier, 51e de l'épreuve.

« Je suis bien satisfait! J'étais classé 60e avant le départ. Ici, avec ma famille et mes amis, c'est la plus belle des expériences et c'est fantastique! Je serai aux Coupes du monde de Canmore et la glace sera brisée. Je pourrai juste faire mieux », a soutenu celui qui a accusé un retard de 11,11 secondes du vainqueur des qualifications.

Les Gatinois Alexis Turgeon et Simon Lapointe ont terminé 70e et 72e.

Kikkan Randall, la fille en or

L'Américaine Kikkan Randall a une fois de plus démontré qu'elle était une sprinteuse intouchable en remportant une deuxième médaille d'or consécutive. En finale, l'athlète originaire de l'Alaska a fait plaisir aux nombreux spectateurs américains présents en devançant la Norvégienne Maiken Casperen Falla et la Suédoise Ida Ingemarsdotter.

Comme la veille au sprint par équipe, les Canadiennes n'ont pas été en mesure d'aller au-delà de la ronde des qualifications. Chandra Crawford a été la meilleure représentante de l'unifolié en finissant au 32e rang, ratant ainsi le couperet de 12 centièmes de seconde. L'ex-Montréalaise Dasha Gaïazova a pris le 41e rang, tandis que les Québécoises Cendrine Browne, Camille Pépin et Gabrielle Lemire, qui participaient toutes à leur première Coupe du monde, ont respectivement terminé 59e, 61e et 62e.

« J'ai malheureusement chuté au premier tour. J'ai vécu un autre genre de stress et malgré cela, ça reste une expérience inoubliable. J'avais 50 % des chances de me classer pour être au départ de cette course, alors je me compte vraiment chanceuse d'être ici », a commenté Browne, qui est de Saint-Jérôme.

Une première concluante

Les commentaires élogieux des participants, la foule nombreuse, le parcours technique et les conditions de neige ont fait en sorte que cette première Coupe du monde a été une réussite.

Habitué des étapes du circuit international, Louis Bouchard était emballé d'avoir été témoin de ce succès dans sa ville natale. « Ce n'est pas compliqué : j'ai l'impression qu'il y a plus de gens qu'à la course de Stockholm. C'est vraiment impressionnant et je n'en reviens pas! Les gens de la FIS se demandent si nous sommes en Scandinavie tellement il y a de monde. »

Autres résultats et citations des athlètes québécois

Hommes
Alexis Turgeon (Gatineau)
« Je suis content de l'effort que j'ai donné aujourd'hui. Physiquement, c'était bon. Techniquement, il y a beaucoup de choses à travailler, dont les virages. La nervosité y était pour quelque chose et je devrai être plus en contrôle la prochaine fois. Et je sais que ça ira bien, car la forme est là. »

Femmes
Camille Pépin (Saint-Ferréol-les-Neiges)
« Ce n'était pas ma course la plus rapide, sauf qu'avec la foule qui était sur le bord du parcours, l'adrénaline et la motivation étaient géniales. Ça donne le goût d'aller vite et de participer à d'autres Coupes du monde. »

Gabrielle Lemire (Québec)
« Je viens de Québec, alors tout le monde que je connais était sur le bord de la piste. J'entendais mon nom partout. C'est vraiment une belle expérience! C'est un peu intimidant de voir les championnes du monde à côté de nous, sauf que j'ai pu bien gérer ça. »