De la parole aux actes
Ski mercredi, 9 oct. 2013. 18:07 dimanche, 15 déc. 2024. 15:45Dans l'euphorie des Jeux olympiques d'hiver 2010 de Vancouver, la bosseuse Jennifer Heil a déclaré qu'elle avait l'intention d'amasser 1 million $ pour la fondation Parce que je suis une fille.
Elle a ensuite réalisé ce qu'elle venait de dire.
« Je pense que j'étais très excitée à Vancouver, a indiqué Heil. Tout semblait possible alors. J'ai parlé d'un million de dollars et j'ai ensuite été terrifiée, parce que je n'avais aucune idée sur la façon dont j'allais m'y prendre. »
Mais Heil, médaillée d'or à Turin en 2006 et d'argent à Vancouver, n'a pas peur du risque. Il ne faut pas quand vous dévalez une pente abrupte remplie de bosses à toute vitesse. Elle a atteint son objectif. Même qu'elle est plus près de 1,1 million $ en fait.
Parce que je suis une fille part du principe que si les jeunes filles sont bien nourries, ont un environnement sécuritaire et une éducation, elles peuvent améliorer non seulement leur qualité de vie et celle de leur famille, mais celle de sa communauté également.
La Journée internationale de la fille, initiée par les Nations Unies, aura lieu vendredi.
Heil sera à Ottawa, jeudi, afin de faire la promotion d'une oeuvre d'art interactive appuyant l'éducation des filles dans le monde.
La Montréalaise d'adoption de 30 ans est devenue ambassadrice pour Parce que je suis une fille après un voyage au Burkina Faso, en 2008. Elle y a alors rencontré des jeunes filles qui étaient les premières de leur communauté à aller à l'école. Elles lui ont raconté leurs rêves de devenir médecin, avocate ou présidente de leur pays.
« Quand moi j'avais neuf ans, mon rêve était d'aller aux JO, a-t-elle dit mercredi. En tant que Canadienne, j'ai reçu tout l'appui nécessaire afin de faire de ce rêve une réalité.
« Ces jeunes filles m'ont dit vouloir être les citoyens de demain. Ça m'a donné le goût de tenter de leur créer des opportunités. »
Les efforts de Heil ont permis de créer 3000 bourses d'études pour des filles du Burkina Faso, de même que des écoles, des terrains de jeu et des systèmes d'alimentation en eau, au Burkina Faso et dans d'autres pays.
« Souvent, on ne sait pas par où commencer, il y a tant de besoins en ce monde. C'est vrai, mais dans le cas de l'éducation des filles, un petit pas peut vous mener loin. »
Heil s'est présentée aux Jeux de Vancouver avec beaucoup de pression sur les épaules en tant que championne en titre. Elle a disputé la finale lors de la toute première journée de compétitions et a mis la main sur la médaille d'argent. Lors du dernier jour des Jeux, elle a annoncé qu'elle donnerait un coup de pouce à sa campagne de levée de fonds en injectant elle-même 25 000 $.
« Je savais que si je gagnais une médaille, j'aurais un plus grand impact, que je pourrais faire une plus grosse différence. On avait déjà parlé de 1 million $, mais je ne m'y étais pas engagée. Jusqu'à temps que je le dise. »
La première étape a été de rencontrer le président et chef de la direction du joaillier Birks, l'un de ses commanditaires, afin qu'il double le montant qu'elle venait d'investir.
« Je savais que s'il disait non, j'étais dans le pétrin, car tous mes commanditaires se devaient d'embarquer pour qu'on ait une petite chance. Il l'a fait sans hésiter. Birks a en fait amassé plus de 200 000 $ pour cette cause. Ça m'a donné beaucoup de confiance.
« La campagne a pris du rythme et une bonne part des sommes amassées provient de la communauté des affaires canadienne. »
Heil a pris sa retraite en 2011, après avoir remporté quatre championnats du monde. Elle et son conjoint, Dominik Gauthier, qui a aussi été son entraîneur, ont eu un fils, Danik, plus tôt cette année. Elle a aussi terminé ses études universitaires à McGill.
Elle sera à Sotchi à titre de commentatrice télé pour les épreuves de bosses.