Après les spécialistes de la demi-lune il y a deux semaines, c'est maintenant au tour des adeptes du snowboard cross de commencer leur saison 2009-2010 de la Coupe du monde de surf des neiges vendredi, à Chapelco, en Argentine.

Dominique Maltais, François Boivin et Simon Bonenfant participeront à cette première d'une série de cinq Coupes du monde avant le rendez-vous olympique de février. Toutes ces compétitions font partie du processus de sélection des athlètes qui représenteront le pays à Vancouver.

Si Maltais a quasiment son billet en poche, après avoir terminé quatre fois parmi les cinq meilleures lors des Coupes du monde de l'hiver 2009, Boivin et Bonenfant sont au coeur d'une bataille impliquant quatre autres compatriotes.

C'est que Canada Snowboard a établi comme standard de sélection l'obtention de trois classements parmi les cinq premiers lors des Coupes du monde pour la période s'échelonnant de janvier 2009 à janvier 2010.

Maltais et la Britanno-Colombienne Maëlle Ricker ont atteint cet objectif, mais aucun des six membres de l'équipe nationale masculine de snowboard cross n'a réussi à les imiter.

Boivin, Bonenfant, l'Albertain Mike Robertson ainsi que les Britannos-Colombiens Rob Fagan, Drew Neilson et Tom Velisek sont les principaux candidats en lice pour un laissez-passer. Quatre d'entre eux pourraient en obtenir un.

Le pays enverra un contingent de 18 surfeurs aux Jeux de Vancouver, dont un maximum de 10 femmes ou hommes et un quota de 4 athlètes par spécialité (snowboard cross, demi-lune et épreuve alpine).

La victoire et rien d'autre

Maltais sera assurément l'une des heureuses élues. « Je n'ai plus à me casser la tête de ce côté-là. Je vois les courses d'ici les Olympiques comme des entraînements », avoue la médaillée de bronze de la finale rocambolesque des Jeux de Turin, en 2006.

Fidèle à ses habitudes, la fierté de Petite-Rivière-Saint-François ne lèvera toutefois pas le pied. « Je mets toujours la barre très haute. Les dernières saisons n'ont pas été faciles, mais je m'en suis quand même bien sortie. Présentement, tout va bien. Je veux bien me classer à chacune de mes courses. J'ai en tête de gagner le Globe de cristal. »

Rappelons qu'après avoir remporté le Globe de cristal en 2005-2006, elle avait été victime d'une déchirure du ligament croisé antérieur de son genou gauche en décembre 2006. La saison dernière, elle a subi des fractures à chacun de ses poignets. Malgré tout, elle a réussi à terminer sur le podium à trois reprises.

Son principal objectif reste tout de même de gagner la médaille d'or le 16 février prochain. Pour atteindre son but, elle a notamment changé de planche en avril, se tournant vers la compagnie Oxess.

« Je l'ai essayée et j'ai dit wow! Je me suis bien sentie tout de suite, explique Maltais. Je voulais pousser encore plus en course et mes anciennes planches ne le permettaient plus. J'étais même un peu perdue dans mes ajustements. J'aime vraiment surfer mes nouvelles planches, c'est fou! »

Les deux derniers gagnants des Globes de cristal en snowboard cross, le Français Pierre Vaultier en 2008 et l'Autrichien Markus Schairer en 2009, ont fait confiance au produit de l'entreprise suisse.

La Québécoise a pu passer beaucoup de temps sur son nouvel équipement cet été, Canada Snowboard ayant organisé deux camps d'entraînement de plus que les années précédentes, un à Mammoth Mountain en Californie et le second à Perisher en Australie.

« Je n'ai eu que de bons commentaires des entraîneurs. Ils ont été impressionnés par ma progression », mentionne-t-elle au sujet de ses camps d'entraînement. « Physiquement, ça va bien, mentalement aussi. Je n'ai plus de bâtons dans les roues. Je peux me laisser aller. »

À l'approche des Olympiques, la surfeuse de 28 ans s'est par ailleurs entourée de plusieurs spécialistes : massothérapeute, physiothérapeute, préparateur physique et préparateur mental. Cette petite équipe deviendra en quelque sorte sa deuxième famille dans les cinq prochains mois.

« Je veux vraiment être dans ma bulle jusqu'à Vancouver. Si je suis en mesure d'éliminer le plus possible les facteurs de stress, ça sera un gros plus, même si je ne suis pas trop stressée habituellement. Je vais en être à ma deuxième expérience aux Jeux, mais ça sera très différent », prédit Maltais, enthousiaste.

Le compteur à zéro

Chez les hommes, la lutte s'annonce serrée, François Boivin, Rob Fagan, Mike Robertson et Tom Velisek ayant déjà réussi deux top-5. Simon Bonenfant et Drew Neilson, tous les deux ennuyés par des blessures l'hiver dernier, auront également la chance de se faire valoir.

« Nous avons rencontré les coachs cet été et, malgré les résultats de la saison dernière, les qualifications dépendront des performances des prochains mois », confirme Bonenfant, qui explique que certains choix pourraient être à la discrétion des entraîneurs.

« Si un gars a connu une bonne saison l'an passé mais que ça va mal pour lui cette année, les coachs pourraient choisir le gars en pleine explosion avant les Jeux. Dans un certain sens, ça remet le compteur à zéro pour tout le monde. »

Le résidant de Mont-Tremblant, blessé au talon gauche en novembre, est maintenant plus que confiant. « Ma blessure m'a ennuyé quelques mois. Il n'y avait rien d'autre à faire que de ne pas mettre de poids sur mon pied. Mais, en ce moment, je me sens en pleine forme. C'est de bon augure. »

« Il y a une nouvelle dynamique au sein de l'équipe. C'est vraiment agréable, poursuit l'athlète de 27 ans. Nous nous amusons beaucoup et c'est très plaisant de voyager avec toute l'équipe. Ça donne même de meilleurs entraînements. »

Bonenfant, maintenant outillé de planches Oxess lui aussi, a travaillé avec l'entraîneur Marcel Mathieu dans les nombreux camps estivaux. « Nous avons analysé mes descentes sur vidéo. J'ai un peu changé ma façon de surfer. »

« Ça fait seulement cinq ou six ans que je participe à des compétitions. Il restait encore des petits détails à travailler, notamment au niveau de ma préparation avant et après mes courses, pendant l'été et l'hiver. Ce sont de petites choses qui font que tu te sens bien avant de prendre le départ », précise-t-il.

« Je veux être parmi les meilleurs. S'il y a cinq gars qui sont dominants, je veux être parmi eux. S'il y en a juste deux, je veux être l'un des deux. Je veux faire partie des athlètes qui, quand ils s'installent dans les portillons de départ, ça devient un problème pour les autres », affirme Bonenfant.