PARIS - En montagne, depuis une dizaine d'années, les accidents de genou sont en nette augmentation. A en croire les spécialistes, le réglage des skis peut être mis en cause dans la moitié des cas. Or, moins de 20 pour cent des fixations sont ajustées de manière optimale.

En ski alpin, près d'une entorse du genou sur deux est la conséquence d'une fixation mal réglée, avertit régulièrement l'association des médecins de montagne de France.

Un réglage trop faible, donc "pas assez serré", peut provoquer un déchaussement intempestif de la chaussure et donc la chute du skieur. A l'opposé, un réglage trop fort ("trop serré") entraîne un non-déchaussement en cas de chute.

L'association rappelle que ce réglage doit être adapté à chaque skieur et qu'il doit être contrôlé au minimum chaque saison, si possible lors de chaque séjour.

L'entorse du genou, qui survient lors d'un faux mouvement ou d'un choc, représente aujourd'hui plus du tiers des accidents annuels de sports d'hiver en France. Entorse grave, la rupture du ligament croisé antérieur (LCA) représente la moitié de ces entorses et 12 pour cent de tous les accidents de ski. Pour des raisons anatomiques et physiologiques, les femmes sont plus particulièrement concernées: 3,5 fois plus que les hommes alors même qu'elles ne sont que 35 pour cent sur les pistes.

La rupture du LCA survient lors de l'opposition brutale du corps au changement de direction ou lors d'une chute arrière. Or, les fixations, même les plus récentes, ne présentent pas de possibilité de se déclencher dans tous les axes. Résultat: les contraintes sont reportées au niveau du genou et génératrices de rupture ligamentaire.

Plus dangereux que les skis classiques, les skis paraboliques, qui adhèrent bien sur la neige, permettent aux skieurs, même les moins expérimentés, de prendre des virages avec une forte inclinaison. En contrepartie, le genou se trouve bloqué dans une position figé.

En planche à neige, l'accidentologie concerne essentiellement les membres supérieurs. Quant au ski de fond, il n'est responsable que de moins de 3 pour cent des accidents de sports d'hiver.