VAL D'ISERE - La descente masculine de Coupe du monde de ski alpin prévue samedi matin à Val d'Isère, en France, a dû être annulée en raison des abondantes chutes de neige de la nuit.

Cette descente, à laquelle devaient participer les Canadiens Erik Guay et Manuel Osborne-Paradis, pourrait être reprogrammée sous peu en Norvège.

"Plus de 20 centimètres de neige sont tombés dans la nuit, rendant la préparation de la piste impossible," a dit Emmanuel Couderc, directeur du club des Sports de Val d'Isère.

"C'était bien d'avoir pu s'entraîner sur la piste (cette semaine), mais j'aurais aimé que la course ait lieu", a déclaré Marco Sullivan, l'Américain vainqueur de la descente de Chamonix, la semaine dernière.

Cette piste intrigue l'ensemble des skieurs. Auteur du meilleur temps lors du dernier entraînement vendredi, Bode Miller, le leader américain du classement général de la Coupe du monde, s'est demandé s'il s'agissait bien d'une descente, déclarant qu'il n'avait "jamais vu un tracé aussi tournant".

Depuis la victoire de Patrick Ortlieb, sacré champion olympique de descente lors des Jeux d'Albertville, en 1992, cette piste n'a plus été utilisée dans l'épreuve reine du ski alpin. Quelques passages ont été modifiés avec pour conséquence une réduction certaine de la vitesse.

"Avec 90 km/h de moyenne, c'est la descente la plus lente au monde, a mentionné Jean-Claude Fritsch, l'un des concepteurs de cette piste en 1992 avec Jean-Claude Killy et Bernhard Russi. Certains super-G sont plus rapides."

Il juge ce parcours "précurseur", en phase avec l'air du temps, puisque la Fédération internationale de ski a décidé de réduire la vitesse des descentes pour réduire le nombre d'accident de plus en plus dévastateurs lors de chutes.

"Cela tend vers le Super-G", a reconnu samedi Franck Piccard, deuxième de la descente olympique de Val d'Isère et champion olympique de Super-G à Calgary en 1988.

Moins engagée au départ, plus large dans sa traversée en dévers et empruntant la piste de géant après le passage de l'ancolie, cette piste demande de l'engagement et une attention soutenue.

"Celui qui s'y engage à reculons n'y fera rien", a ajouté Piccard. Mais le fait que la piste prête à discussion indique qu'il s'agit d'une descente intéressante.

Après l'annulation de l'épreuve samedi, cette descente pourrait être reprogrammée en Norvège à Kvitfjell. Un Super-combiné est prévu dimanche à Val d'Isère, les prévisions météorologiques étant au retour du beau temps, accompagné d'un vent fort.