PETITE-RIVIÈRE-SAINT-FRANÇOIS - Le président du comité alpin de la Fédération internationale de ski (FIS), Bernhard Russi, transmettra dans 10 jours son évaluation des tracés potentiels pour présenter une éventuelle épreuve de descente masculine olympique au Massif de Charlevoix.

Ce rapport fera foi de tout. Le maire de Québec, Régis Labeaume, a déjà précisé que la Capitale nationale ne soumettra pas sa candidature au Comité international olympique (CIO) sans une piste pour la descente masculine.

M. Russi, qui était au Massif mardi matin, a été très prudent dans ses commentaires. Il a cependant indiqué que sa seule présence signifiait que les pistes de solution étaient considérées sérieusement.

L'expert de pistes de descente doit notamment suggérer des moyens pour corriger le faux-plat qui se trouve à mi-parcours.

"Vous savez très bien que je ne ferai pas de rapport ici. Ce ne serait pas sérieux de faire un rapport maintenant, si court après l'inspection. L'inspection a été très bien préparée. Je vais envoyer le rapport à Équipe Québec et Alpine Canada et après, c'est eux qui donneront les informations en ce qui concerne une descente masculine de haut niveau", a indiqué l'ex-skieur suisse.

Quelle a été votre première impression?, ont demandé les journalistes. "C'est qu'il a fait une superbe belle journée. Je n'exagère pas, je trouve la région fantastique et j'aimerais y revenir cet été", a-t-il répondu.

Il a néanmoins assuré que sa seule présence signifiait que le projet est réfléchi. "Si je travaille, c'est toujours sérieux. Les gens ont fait un bon travail, bien préparé et bien étudié, autant sur les plans que sur le terrain", a-t-il ajouté.

Le président d'Équipe Québec, Claude Rousseau, a été lui aussi réservé dans ses propos. Il se réjouissait cependant d'avoir présenté une nouvelle option qui répond aux normes minimales de la FIS.

Le président de Canada Alpin, Max Gartner, a lui aussi préféré attendre le rapport du réputé architecte de pistes avant de commenter. Max Gartner, qui participait à la visite, s'est dit excité "de l'intérêt de Québec à vouloir tenir des compétitions internationales".

M. Russi, architecte de la piste La Charlevoix au Massif, a dessiné les tracés olympiques d'Albertville (1992), de Lillehammer (1994), de Nagano (1998), de Salt Lake City (2002) et de Sotchi (2014). Mais c'est aussi lui qui avait jugé inacceptable la solution de Québec 2002.

Analyse comparative

Bref, c'est M. Russi qui détient le sort d'une éventuelle candidature olympique de Québec entre ses mains. Le président d'Équipe Québec, Claude Rousseau, le sait également. C'est pourquoi il estime prématuré d'être "optimiste ou pessimiste".

Ce dernier s'est également dit en accord avec la façon de travailler du président de la FIS. "Il analyse les sections du tracé qu'on propose et voit, comparativement à d'autres tracés internationaux, comment ça se compare. Il va venir donner un classement de la montagne sur une échelle de 1 à 10", a expliqué M. Rousseau, confiant d'obtenir une bonne note.

M. Rousseau a rencontré M. Russi pendant près de trois heures en soirée lundi. "Les gens pensaient que c'était seulement un cheminement pour les Olympiques d'hiver. On a dit non, c'est un cheminement qui est continu, d'amener des événements internationaux à Québec", a-t-il fait valoir.

"Je suis satisfait, dit-il. C'était l'une des étapes qui étaient très importantes. Vous savez, il y a plusieurs tracés qui ont été faits au cours des dernières années et l'un des éléments qui se posait toujours, c'est est-ce qu'on arrive avec de nouvelles solutions ou simplement, c'est le même gâteau? À ma grande surprise, sa première réaction ce matin (mardi), après nous avoir félicité pour le travail, c'était de dire que c'est une option qui n'avait jamais été analysée. Ça nous donne une fierté pour le travail fait par nos trois firmes", a également indiqué M. Rousseau.

On a présenté un seul des 11 tracés que contient le rapport technique. La solution rencontrerait les standards et coûterait 100 millions $ selon le gouvernement du Québec.