Fourcade remporte le 20 km
Ski jeudi, 14 févr. 2013. 13:20 jeudi, 14 févr. 2013. 17:10NOVE MESTO (République Tchèque) - Après trois médailles d'argent, le Français Martin Fourcade a enfin trouvé l'or sur les pistes de Nove Mesto en remportant jeudi le 20 km individuel, 5e titre mondial de sa carrière qu'il savourait malgré le forfait de son rival norvégien Emil Hegle Svendsen.
De son côté, le Québécois Jean-Philippe Le Guellec a terminé au 10e rang.
Fourcade, déjà triple médaillé d'argent à Nove Mesto (relais mixte, sprint, poursuite), s'est imposé avec un chrono de 49 min 43 sec et une seule cible manquée (sur 20), avec une avance de 23 sec 5/10 (une pénalité) sur l'Américain Tim Burke et de 33 sec 7/10 sur le Suédois Fredrik Lindström (une pénalité).
A 24 ans, le Catalan, vice-champion olympique 2010 de mass-start et vainqueur de la Coupe du monde 2011-2012, a donc remporté au moins un titre mondial dans chacune des distances au programme des Championnats du monde (sprint 2012, poursuite 2011 et 2012, mass-start 2012 et 20 km 2013).
Seul regret pour Fourcade, il s'est imposé sans pouvoir affronter son grand rival, le Norvégien Emil Hegle Svendsen qui avait remporté jusque-là à Nove Mesto trois titres en autant de courses.
Svendsen a en effet déclaré forfait pour le 20 km, la distance la plus prestigieuse mais aussi la plus éprouvante, en raison d'un problème respiratoire.
Le duel entre les deux biathlètes devrait reprendre samedi avec le relais et surtout dimanche avec l'explication finale en mass-start.
« Je suis heureux, pas plus, pas moins que s'il y avait eu Emil », affirmait le champion français tout sourire, fier de cumuler désormais « le maillot jaune (leader de la Coupe du monde), le rouge (de la spécialité) et le titre de champion du monde ».
« Je n'ai rien à prouver, encore moins à Emil. C'était son choix et pas le mien », poursuivait le Catalan, en référence au forfait annoncé en matinée du triple médaillé d'or norvégien pour des problèmes respiratoires.
L'absence de Svendsen ne s'est pas traduite pourtant pas une course plus facile pour le Français, avant de remporter le seul titre individuel qui lui échappait; devant l'étonnant américain Tim Burke (à 23 sec 5/10) et le Suédois Fredrik Lindström (à 33 sec /10).
Meilleur classement pour Le Guellec
Jean-Philippe Le Guellec a obtenu son meilleur classement en six présences aux Championnats du monde de biathlon jeudi quand il a fini 10e de l'épreuve individuelle de 20 kilomètres à Nove Mesto, en République tchèque.
Sa meilleure prestation aux mondiaux était auparavant une 14e place, obtenue au sprint de 10 kilomètres de Ruhpolding, en Allemagne, l’année dernière.
Malgré tout, l’athlète de Shannon entretenait une petite déception au terme de ses efforts. « Mes skis étaient vraiment rapides, mais je n’avais pas la grande forme. Si je regarde mes temps dans une course de 20 kilomètres, d’habitude, je suis quasiment une minute plus rapide. »
À sa défense, le tracé de Nove Mesto n’est pas vraiment une sinécure. « Le parcours est très difficile et les conditions aussi. Il a neigé ces trois derniers jours et la neige ici est vraiment bizarre, super abrasive. Ça devient donc encore plus musculaire. »
Parmi les 30 meilleurs à Nove Mesto
Après avoir aussi fauté une fois à son ultime passage au champ de tir, Le Guellec a pour sa part accumulé 1 minute et 48,4 secondes de retard sur Fourcade.
« Côté ski, j’aurais préféré que ça aille mieux, mais en même temps, avec la forme que j’avais, j’ai donné tout ce que je pouvais. Ça reste une excellente performance, a-t-il ajouté. Ça confirme ma place pour le départ de masse de dimanche. »
Le départ de masse est réservé aux 30 meilleurs d’une compétition et l’athlète de 27 ans y participera pour la première fois dans le cadre des mondiaux. Il sera le seul Canadien en lice.
Rappelons qu’il s’est classé 36e du sprint de 10 kilomètres samedi, avant de terminer 15e de la poursuite de 12,5 kilomètres dimanche.
« La recette que nous avons utilisée pour notre préparation en vue des Championnats du monde, c’est une recette gagnante et nous allons pouvoir l’appliquer l’année prochaine. C’est de bon augure », a lancé un Le Guellec satisfait en faisant évidemment allusion aux Jeux olympiques de Sotchi.
Chez les autres biathloniens du pays en action jeudi, le Saskatchewanais Scott Perras a accusé 3 minutes et 20,2 secondes de retard, après avoir raté deux cibles, et a fini au 26e rang. Les Albertains Scott Gow, une pénalité, et Nathan Smith, trois fautes, ont quant à eux terminé 31e et 63e.
Les Championnats du monde de Nove Mesto se poursuivront vendredi avec le relais 4 x 6 kilomètres chez les femmes. La Lévisienne Audrey Vaillancourt, la Manitobaine Megan Imrie ainsi que les Albertaines Rosanna Crawford et Zina Kocher seront de la partie.
La Norvège absente du podium
Leur leader absent, Tarjei Boe et Henrik L'Abbee-Lund, le remplaçant, ont fait quasiment jeu égal avec le futur lauréat jusqu'au dernier passage sur le pas de tir. Mais là où le Français avait manqué sa seule cible, ses rivaux échouaient à deux reprises, deux minutes de pénalité insurmontables sur les planches.
« J'ai douté, car ce n'était pas facile sur le skis sur une piste dure et avec peut-être pas les meilleures planches cette fois », expliquait le cadet des frères Fourcade, qui défendra dimanche son titre sur la mass start.
Il saluait au passage la performance de son frère ainé Simon, vice-champion un an plus tôt qui, avec une balle manquée également, échouait à une 6e place de valeur lors d'une saison compromise par une opération.
« Simon est de retour parmi les grands », se réjouissait le petit frère.
Absente du podium pour la première fois depuis le début des Mondiaux 2013, la Norvège n'en restait pas moins la grande nation avec ses cinq titres en sept épreuves.
Pour la Russie, c'était une nouvelle déception et un compteur-médaille toujours bloqué à un avec le bronze d'Anton Shipulin sur la poursuite.
Déçu, le Slovène Jakov Fak l'était également, loin du niveau qui l'avait porté sur la plus haute marche du podium un an plus tôt en Bavière. Le public tchèque aussi qui a vu s'envoler les espoirs au fil des cibles manquées par ses représentants.