Alors que ses coéquipiers profitaient de la vue du sommet de la Wilderness, Pascal-Olivier Gagné était confiné au bas de la piste, jeudi, à la Coupe du monde de ski acrobatique de Lake Placid.

Victime d'une commotion cérébrale lors de la première Coupe du monde de la saison, à Ruka (Finlande), en décembre dernier, Gagné n'en est toujours pas remis et devrait manquer le reste de la saison.

C’est lors d’un entraînement sur le site de la compétition, une semaine avant la Coupe du monde, que tout commence. Après un saut, le Montréalais se dirige à l’extérieur de la piste, mais chute et se frappe la tête sur une bosse. « Pendant deux ou trois minutes, j’ai été un peu confus. J’ai eu mal à la tête. Mais le lendemain, c’était parti. Je me suis dit que finalement, ce n’était peut-être pas une commotion. »

Après une semaine de repos, le voilà en piste pour la première Coupe du monde de la saison, qui en est une de bosses en parallèle. Opposé au Japonais Sho Endo en quart de finale, Pascal-Olivier a perdu pieds dans le deuxième saut et est atterri sur le dos. « J’ai eu mal au dos, mais ma tête était correcte. J’ai parlé au médecin après, mes yeux répondaient bien alors je me disais que ça allait être correct. »

Avec le recul et les conséquences, Pascal-Olivier Gagné sait que la fébrilité de commencer la saison l’a emporté sur le reste. « Je voulais vraiment faire la compétition. J’ai été stupide. Je suis revenu trop vite », regrette-t-il un mois et demi plus tard.

C’est à son retour au pays, deux jours plus tard, que rien ne va plus. « C’est là que je me suis rendu compte que c’était plus sérieux que je pensais. »

Pas de lecture, pas de devoirs, pas de télé. Pierre-Olivier a passé le temps des fêtes à dormir 12 à 14 heures par jour. « Je prenais des bains, je n’avais jamais fait ça. J’ai pris des marches… »

Le Québécois avait bon espoir d’être rétabli pour la Coupe du monde de Calgary ou de Deer Valley, les deux premiers rendez-vous de janvier. S’il suit l’équipe nationale jusqu’aux stations hivernales, jamais il n’a enfilé ses skis. « C’était vraiment dur. Ça faisait mal de ne pas skier. Mais bon, tant qu’à être chez nous et couché dans mon lit, j’avais quelque chose à voir. Mais j’aurais aimé être là et me battre pour ma place. »

Pas de maux de tête depuis trois jours

Pascal-Olivier a pu encourager ses coéquipiers et sa copine des cinq dernières années, Christel Hamel, à Lake Placid. Bottines de ski aux pieds, le Québécois s’est accordé une descente et a enfilé ses skis pour la première fois depuis l’incident afin de se rendre au site de la compétition au milieu de la montagne à Whiteface. « J'avais les jambes qui chauffaient! » s'est exclamé la mine réjouie, celui dont les maux de tête l’ont quitté depuis trois jours.

Cette seule descente lui permet de diminuer son impatience. « Deux semaines sans skier, c’est déjà long. »

« Trois mois sans faire de bosses, c’est une éternité quand les gars en font tous les jours. Il va y avoir du travail à faire. Mais je suis confiant que je vais mettre les efforts pour revenir. Cela n’a pas mis en doute ma volonté à performer. »

Même si les symptômes s'estompent, il ne croit pas qu'il sera de retour cette saison. « Même si je suis correct, tant qu’à revenir pour deux compétitions, je préfère m’entraîner de façon sécuritaire pour être prêt pour l’an prochain, affirme-t-il. Je ne veux pas me dépêcher pour compétitionner cette année et risquer de me blesser à nouveau. »

Le bosseur qui a toujours les Jeux olympiques de 2018 dans sa mire aspire également aux Mondiaux de 2017, à défaut d’avoir été du rendez-vous de 2015.

En attendant son retour en piste, il en profite pour avancer ses cours à l’Université, lui qui est à la mi-parcours de son baccalauréat en administration à la TÉLUQ. Il sera bien sûr parmi les spectateurs la semaine prochaine à la Coupe du monde de Val Saint-Côme.