(RDS) - En 1998, Ross Rebagliati a mis la discipline de la planche à neige sous les réflecteurs avec son histoire de la marijuana. En 2001, Jasey-Jay Anderson, lui, nous a fait découvrir son sport par ses performances. Pas souvent qu'un champion du monde de snowboard est l'un des nôtres...

Il a 26 ans et il domine son sport. Premier au Championnat du monde en slalom géant l'an dernier et premier au classement de la Coupe du monde. Jasey-Jay Anderson est celui que tout le monde veut battre. Il est au sommet de son art. Il a beaucoup appris au cours des dernières années... appris à gagner!

"Je me rends compte que l'expérience joue un gros rôle dans le sport amateur", raconte Jasey-Jay.

Parmi ces expériences passées, on compte les Jeux olympiques de Nagano où il a terminé 16e. Il se souvient au moins d'une chose qui va lui être utile à Salt Lake City.

"Que n'importe quoi peut arriver! Je pense que tout ce qui pouvait arriver à Nagano est arrivé : les conditions, les circonstances. Ross Rebagliati est l'exemple parfait. Il est parti huitième pour terminer premier. Je suis parti de la première place pour me retrouver 16ème. Au cours des quatre dernières années, j'ai eu beaucoup de temps pour penser à ce qui s'était passé et à ce que je voudrais changer. J'ai réalisé qu'il n'y avait pas grand chose à changer. J'étais bien préparé", poursuit-il.

Maintenant qu'il a goûté aux joies d'être le meilleur de sa profession un peu partout dans le monde, Jasey-Jay Anderson aimerait bien ajouter une médaille olympique, surtout celle qui est dorée....

"C'est un but personnel. Gagner la médaille d'or comblerait ma carrière. Si j'avais à résumer ma carrière en une seule course et que je gagnais une médaille d'or, c'est ainsi que je la résumerait", indique le planchiste de St-Jovite.

Pour ce faire, il aura peut-être besoin d'un facteur extérieur; Dame Nature : "Je suis une personne qui a besoin de soleil pour mieux performer. Lorsque c'est plus sombre, j'ai de moins bonnes performances. Mais parfois, je vais chercher en moi ce qu'il faut pour sortir un bon résultat. C'est la même chose pour tout le monde. Nous devons tous faire avec les différentes conditions. Certains performent mieux dans les mauvaises conditions."

En plus d'être doté d'un talent exceptionnel, l'athlète de Saint-Jovite se veut aussi un être très fort mentalement : "J'ai un entraîneur qui ma toujours dit "ta force est ta faiblesse". Avec le temps, j'ai réalisé que c'est toujours vrai. Dans une descente, si tu es trop agressif, tu peux provoquer des chutes."

En 1998, la planche à neige faisait ses débuts aux Jeux olympiques dans deux épreuves: la demi-lune et le slalom géant. En 2002, la demi-lune reste mais le slalom géant fait place au slalom géant en parallèle. Une décision du Comité international olympique prise il y a moins de deux ans.

"Je trouve ça un peu triste qu'ils nous aient pris par surprise avec cette nouvelle discipline. Je pense qu'ils ne savaient pas dans quoi ils s'embarquaient lorsqu'ils ont pris la décision. Ils ne peuvent pas tout miser sur un seul athlète, ça ne fonctionnera pas. Il peut y avoir 10 athlètes de premier plan et ce n'est probablement pas eux qui vont gagner", croit Anderson.

Dans le meilleur des mondes, Jasey-Jay Anderson aimerait se voir sur la plus haute marche du podium avec son ami de toujours, Brett Carpentier, qui est un espoir de médaille en demi-lune.

"Oui, ce serait génial. Nous aurions tout un party ce soir-là!", conclut Anderson.