VIENNE (AFP) - Le champion autrichien Hermann Maier, grièvement blessé vendredi dans un accident de la route, domine sans partage depuis quatre ans le ski alpin mondial.

En Autriche, où le ski est le sport-roi, cette domination outrageuse (deux médailles d'or olympiques, trois victoires au classement général de la Coupe du monde, deux titres de champion du monde) vaut à Hermann Maier, 28 ans, d'être vénéré comme l'"empereur" du Cirque blanc.

Avec 41 victoires en Coupe du monde, dont 13 consécutives remportées la saison passée, "Herminator" a dépassé un autre monstre sacré, le Suisse Pirmin Zurbriggen (40 succès), et égalé le record saisonnier du Suédois Ingemar Stenmark (13 victoires en 1978-1979).

Pour réussir, le champion de Flachau (1,80 m pour 90 kg) a été le premier skieur à suivre un entraînement spécifique à sa discipline, en quantité et qualité. En période de préparation physique, il s'astreint sans rechigner à des séances quotidiennes de 12 heures!

Mais ce maçon devenu professeur de ski n'est pas seulement le sportif le plus adulé dans son pays, c'est aussi le mieux payé. Selon des chiffres publiés récemment par la presse, il toucherait quelque 7,6 millions d'euros (10.52 millions de dollars canadiens) nets par an, dont 1,52 million (2,14 millions de dollars canadiens) versé "comme base" par la firme de skis autrichienne Atomic.

Les chocolats Milka, la firme automobile BMW et la banque Raiffeisen sont d'autres parraineurs importants. Au total, Maier prête son image à 63 produits commercialisés et, en Autriche, son portrait trône sur les affiches et dans les magazines.

Chaque année, le symbole porte-bonheur de ses supporteurs -une bouteille d'eau-de-vie en forme du petit cochon chaussé de skis et tenant un trèfle à quatre feuilles dans son groin- est vendu à quelque 800.000 exemplaires.

S'il aime se mêler à la foule, boire et chanter pour fêter ses victoires, en période de compétition, Maier privilégie le calme. Aux récents Championnats du monde de St. Anton (ouest), il avait choisi de se retirer dans un châlet dans les bois alors que l'équipe autrichienne logeait collectivement à l'hôtel.