CALGARY - Jan Hudec ne portera plus la feuille d'érable sur sa combinaison après qu'Alpin Canada eut approuvé son transfert vers un autre pays lundi.

L'organisation qui chapeaute le ski alpin a approuvé le transfert de Hudec vers la République tchèque, son pays natal. La décision doit encore être approuvée par la Fédération internationale de ski (FIS).

Hudec a obtenu la médaille de bronze en super-G aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014, devenant ainsi le premier skieur canadien à grimper sur le podium olympique dans cette discipline depuis 1994. Il faisait partie de l'équipe canadienne de ski alpin depuis 14 ans.

Une dispute entre Hudec et Alpin Canada a entraîné son exclusion de l'équipe canadienne en prévision de la prochaine saison. Hudec, qui a subi une huitième intervention chirurgicale au genou droit le mois dernier, a été écarté de la liste des 35 skieurs qui seront membres de l'équipe nationale plus tôt ce mois-ci.

En conséquence, il joindra une équipe de skieurs professionnels provenant de divers pays. Ils représenteront leur propre pays la saison prochaine sur le circuit de la Coupe du monde de ski alpin.

Hudec a déclaré qu'il avait l'impression qu'Alpin Canada ne le considérait plus comme un prétendant au podium.

« J'avais l'impression de ne pas être totalement appuyé... Quand tu as l'impression que c'est là que tu dois être et que tu ne peux y être, alors la relation a tendance à se détériorer », a expliqué Hudec à La Presse Canadienne à partir de la République tchèque.

« De toute évidence, mon premier choix était de skier pour le Canada, mais j'ai réalisé très rapidement que ce n'était pas ma meilleure option en tant qu'athlète.

« J'espère que personne n'est fâché de ma décision. J'ai été indirectement contraint à prendre une bonne décision pour ma carrière. »

Hudec, qui est âgé de 34 ans, a déclaré que la décision d'Alpin Canada lui aurait causé de lourdes pertes financières et l'aurait probablement forcé à annoncer sa retraite.

On lui aurait dit qu'il allait devoir défrayer 35 000 $ pour s'entraîner avec l'équipe, ce qui représente 10 000 $ de plus que quiconque au sein de la formation canadienne.

Hudec a aussi indiqué que s'il ne figurait pas parmi les 30 meilleurs skieurs au monde d'ici la fin de l'année, alors il aurait à défrayer le coût des compétitions pour le reste de la campagne.

Alpin Canada a répondu que Hudec avait refusé de faire la preuve, sous supervision, de ses progrès post-chirurgie afin d'assurer sa remise en forme, bien qu'il conteste cette affirmation.

« Nous avons discuté avec Jan de certaines conditions afin de s'assurer qu'il puisse effectuer un retour fructueux sur le circuit de la Coupe du monde », pouvait-on lire dans le communiqué émis lundi par Alpin Canada.

« Parmi celles-ci, il devait notamment compléter sa rééducation à la suite de sa dernière opération à un genou, rencontrer les critères de remise en forme, atteindre certains objectifs sur le circuit de la Coupe du monde et offrir une certaine contribution financière afin de couvrir une partie des coûts supplémentaires associés à sa présence au sein de l'équipe. »

« Jan a été clair à l'effet qu'il ne pouvait adhérer à la structure du programme de l'équipe nationale canadienne à cause de ses autres obligations personnelles et commerciales.

« Au cours des dernières années, Jan vivait une partie de l'année en République tchèque et il a encore de nombreux liens familiaux avec des gens dans ce pays-là. »

Une porte-parole d'Alpin Canada a déclaré qu'elle n'émettrait aucun autre commentaire sur cet enjeu.

Nés à Sumperk, en République tchèque, les parents de Hudec ont quitté l'ex-Tchécoslovaquie alors qu'il était encore un enfant.