Sept spécialistes des épreuves alpines en surf des neiges avaient été nommés au sein de l’équipe canadienne en mai dernier, mais à la veille du début de la saison de Coupe du monde, seulement quatre d’entre eux seront de la partie.

Ainsi, les Québécois Jasey-Jay Anderson et Sébastien Beaulieu de même que les Ontariens Darren Gardner et Megan Farrell seront les membres de la formation nationale en action samedi au slalom géant en parallèle de la Coupe du monde de Carezza, en Italie.

Katrina Gerencser, aussi de l’Ontario, représentera également le Canada, ayant été invitée à participer à la compétition puisque Caroline Calvé, Ariane Lavigne et Marianne Leeson ont pris leur retraite.

Chez les autres Québécois, Indrik Trahan a décidé de tenter sa chance en snowboard cross. Les départs du côté des femmes ont cependant ouvert la porte aux jeunes Montréalaises Mackenzie Hamilton et Marianne Laurin-Lalonde. Toutes les deux en période d’examens à l’école, elles n’ont toutefois pu faire le voyage en Europe.

« Nous sommes maintenant une petite équipe. Ce sont quand même de grosses pertes. Aussi, Indrik avait un énorme potentiel », mentionne Sébastien Beaulieu, interrogé sur les nombreux changements au sein du programme, dont les rênes ont été confiées à l’entraîneur Patrik Gaudet.

Beaulieu et ses compatriotes pourront à tout le moins s’inspirer de Jasey-Jay Anderson, qui commence une 20e saison de Coupe du monde. « J’adore le côtoyer, m’entraîner avec lui. Quand il y a des entraînements chronométrés, c’est bon qu’il soit là pour que nous puissions nous comparer. Il est encore très rapide. Il a un bagage d’expérience absolument incroyable! »

Au moins un podium

De retour sur le podium du cirque blanc en décembre dernier après une disette de plus de quatre ans et cinquième aux Championnats du monde en janvier, Anderson entend bien récolter à nouveau ce genre de performances en 2015-2016.

« Je m’attends au moins à (un podium) cette saison », assure le vétéran de 40 ans, qui a fini troisième au slalom en parallèle d’ouverture de la campagne 2014-2015, à Carezza.

Malgré un entraînement sur neige restreint, l’athlète de Lac-Supérieur ne s’est pas ménagé physiquement ces derniers mois et compte sur l’amélioration de ses planches pour se maintenir parmi les meilleurs. « Il y a eu de bonnes avancées, surtout à la fin de la dernière saison. »

Le développement de son entreprise de surf des neiges, une des raisons de son retour à la compétition après les Jeux olympiques de Vancouver, se poursuit par ailleurs rondement. « Là, je suis à la livraison. En décembre, je me consacre au développement et aux planches faites sur mesure. »

Fabricant depuis quelques années déjà, le Québécois travaille à un transfert de production vers les skis. « J’adore les snowboards et je vais toujours en faire, mais ce n’est plus un marché dans lequel je veux nécessairement foncer agressivement parce que le marché spécifique de performance est plus en Europe et que je veux travailler davantage localement. »

Une nouvelle tâche a également été ajoutée à son horaire. Souvent mécontent par le passé des décisions de la fédération canadienne, il aura désormais la chance de faire entendre son point de vue, ayant été élu administrateur au sein du conseil d’administration de Canada Snowboard en octobre.

Après le congédiement du directeur général Steven Hill l’été dernier, le directeur de la haute performance Robert Joncas a aussi été remercié de ses services en novembre. « Il y a eu de gros changements, mais c’est pour un avenir plus brillant », estime Anderson, qui n’avait pas caché son amertume envers les anciens dirigeants par le passé.

« Je ne veux pas arriver comme un ouragan. Je veux plutôt participer au nouvel élan de la fédération. Comme j'ai beaucoup d’expérience, j’ai une perspective intéressante de mes années passées sur la route en tant qu’athlète. Un organisme comme le nôtre est au service des athlètes, donc il faut s’assurer qu’avec les ressources que nous avons, les besoins des athlètes soient comblés. »

À la recherche de constance

De son côté, Sébastien Beaulieu se donne lui aussi une mission dans les prochains mois, celle de trouver une constance dans ses deux descentes des qualifications, porte d’entrée vers les rondes éliminatoires.

« J’ai vraiment hâte de commencer la saison. À partir de janvier, j’ai commencé à bien courser et montrer que je pouvais faire partie des plus rapides au monde. J’espère continuer dans cette voie. »

Que lui manque-t-il pour se qualifier parmi les 16 premiers pour une première fois en Coupe du monde? « Juste faire deux descentes constantes. Souvent, une de mes deux descentes est vraiment moins bonne. Il ne me manque pas grand-chose. »

Pour illustrer son point, il rappelle sa première manche en janvier, à Bad Gastein, en Autriche. Sixième dans le parcours bleu, il avait malheureusement ensuite raté une porte au bas du parcours rouge. Avant de commettre son erreur, il devançait l’illustre Autrichien Andreas Prommegger.

Le parcours de Bad Gastein, plutôt abrupte, sied bien au petit gabarit du Sherbrookois et il espère donc y « prendre sa revanche » au début de la prochaine année.

Seule petite ombre au tableau, son retour sur la neige ne s’est fait qu’en novembre. « Si je me compare aux Européens, ils ont beaucoup plus de millage que moi sur la neige, mais tout s’est vraiment bien passé à l’entraînement, alors c’est de bon augure. »

Si son principal objectif demeure de se retrouver en ronde éliminatoire en Coupe du monde, Beaulieu aimerait aussi finir parmi les trois premiers au classement de la Coupe Nor-Am. « Ça va être compliqué, car je vais manquer quelques courses, mais j’aimerais remporter le titre ou terminer dans le top-3 pour assurer ma place en Coupe du monde la saison prochaine. »