VAL D'ISERE (AP) - L'accident qui a rendu paraplégique le Suisse Silvano Beltrametti samedi lors de la descente de Coupe du monde de Val d'Isère, a relancé une polémique sur la sécurité en ski alpin. Un mois après la disparition de Régine Cavagnoud, le jeune athlète de 22 ans est venu allonger la liste noire des handicapés des disciplines spectaculaires de la vitesse du ski alpin.

L'Autrichien Hannes Trinkl, champion du monde en titre de descente, soigne actuellement une blessure à l'entraînement, comme l'Allemand Florien Eckert.

"Nous appliquons la réglementation de la Fédération internationale de ski (FIS) en plaçant les filets de sécurité aux endroits demandés. Notre piste est homologuée par la FIS", a indiqué Jean-Claude Fritsch, l'organisateur des épreuves du Critérium de la Première neige à Val d'Isère.

Après une faute technique, Silvano Beltrametti avait perforé avec les carres de ses skis affûtées comme des couteaux une bâche en kevlar puis un filet de protection, avant de finir sa course sur un caillou fatal à sa colonne vertébrale.

Pour les coureurs, il s'agit d'une fatalité.

"C'est de la descente, le risque fait partie du jeu, a déclaré après l'accident le descendeur français Nicolas Burtin. Si on limitait la vitesse, cela ne voudrait plus rien dire".

Reste que l'évolution du matériel peut expliquer l'augmentation de la prise des risques des descendeurs.

Les progrès réalisés sur les skis en font des rails pour les athlètes qui subissent des contraintes de 80 kilos sur les cuisses, comme l'explique Michel Vion, l'ex-directeur technique du ski français. Et la taille "carving" adoptée comme profil des spatules, est rédhibitoire pour la trajectoire à la moindre faute.

Lamine Gueye, le président-coureur de la Fédération sénégalaise de ski, présent à Val d'Isère, a apporté son témoignage.

"Il y a une dizaine d'années, lors d'une descente de Wengen, j'avais réalisé un temps meilleur que ceux du mythique Karl Schranz, ce qui indique bien qu'il y a eu une incroyable avancée du matériel".

Car contrairement au géant autrichien, adversaire privilégié de Jean-Claude Killy dans les années 60, Lamine Gueye n'a jamais été sacré champion du monde de ski alpin.