La descente des au revoir
Ski alpin mardi, 26 mars 2013. 20:00 jeudi, 12 déc. 2024. 10:43MONTRÉAL – Porteur du dossard numéro trois de l’épreuve de slalom géant des Championnats canadiens de ski alpin qui sont disputés à Whistler, Jean-Philippe Roy a bien franchi la ligne d’arrivée de la première manche, mardi. Il a toutefois emprunté un parcours bien différent du tracé initial pour sa dernière course avant de tourner la page sur sa carrière sportive.
« Je me suis arrêté à quelques occasions sur le bord de la piste pour aller voir mes entraîneurs et mes amis pour leur dire merci », a raconté l’athlète de Sainte-Flavie, qui voulait rendre mémorable son dernier passage en piste. « Je voulais simplement skier pour le plaisir et pour moi-même. »
« Une quinzaine de personnes m’attendaient aussi au bas de la piste et se sont jetés dans mes bras, a-t-il ajouté. Ç’a été toute une célébration. »
Lorsque joint par Sportcom, le Québécois, qui a disputé pas moins de 14 saisons en Coupe du monde, était toujours sur ses skis, à la conquête du sommet de Blackcomb avec des amis. « On va aller skier dans le bois », s’est exclamé celui qui a bien voulu revenir sur les faits d’armes de sa carrière avant de s’élancer.
Des attentes élevées
Après avoir multiplié les présences parmi les 30 premiers en Coupe du monde ces dernières années, Canada Alpin espérait plus de la part de Jean-Philippe Roy en 2012-2013. Le top-15 était l’objectif à atteindre. Ce n’est malheureusement pas ce qui s’est produit.
La saison avait pourtant bien commencé pour Roy avec une 17e place à Sölden. Toutefois, lors des quatre Coupes du monde qui ont suivi, il n’a pu atteindre la deuxième manche. Ces résultats n’ont pas suffi à le qualifier pour les Championnats du monde de Schladming.
« J'ai quand même bien skié techniquement cette saison, mais il m'a manqué de guts. Je n'ai pas pris assez de risques, a admis le skieur de 34 ans. Physiquement, c'est la meilleure année que j'ai connue depuis longtemps, car je n'avais plus aucune douleur à nulle part. »
Roy craignait surtout qu’une nouvelle blessure ne survienne. « Chaque fois que j’ai skié à mon meilleur, des accidents arrivaient, alors j'avais de la misère à attaquer cette saison. Il me manquait cette intensité pour être dans les 15 premiers. »
Père de deux enfants, la vie familiale a aussi compté dans l’équation le menant vers la retraite. « Disons que ç’a aidé à la prise de décision. »
Une décision complètement assumée. « Je me sens bien. J’ai tout donné jusqu’à la fin. Je suis content de finir en santé et non blessé. C'est la meilleure façon pour terminer et c'est de cette façon-là que j'espérais le faire. »
Une carrière bien remplie
Jean-Philippe Roy n’en demeure pas moins l’un des plus accomplis des géantistes canadiens. Membre de l’équipe nationale olympique à deux reprises, il a terminé au huitième rang du combiné aux Jeux de Salt Lake City, en 2002. Qualifié pour les Jeux de Vancouver, une rupture du ligament croisé antérieur au genou droit l’a toutefois empêché d’y participer.
Son meilleur moment en carrière? Sa cinquième place en Coupe du monde à Alta Badia, en 2004. Un résultat qui a littéralement lancé sa carrière.
Quelques mois plus tard, aux Championnats du monde de Bormio, en 2005, Roy a inscrit le troisième meilleur temps de la première manche avant de faire une vilaine chute à la reprise. Résultat : déchirure du ligament croisé au genou gauche.
Deux ans plus tard, aux Mondiaux d’Äre, Roy en surprend plus d’un en obtenant la septième place du slalom géant. Le Canadien réussira deux de ses six top-10 en Coupe du monde en 2009 à Kranjska Gora (7e) et à Sölden (9e). Le sextuple champion canadien ne parviendra toutefois jamais à atteindre le podium en Coupe du monde.
« Ma cinquième place à Alta Badia a vraiment été un super moment, mais je me souviendrai aussi toujours des autres qui ont permis par la suite de relancer ma carrière comme à Äre et à Kranjska Gora. »
Pour ce qui est des moments plus difficiles, Jean-Philippe Roy convient qu’ils font partie de la loi de son sport. « Ce que je vais retenir, c’est que je suis allé au bout de ce que j’étais capable d’accomplir. Je n’ai pas de regret. Dans les courses où je me suis blessé, j’étais au maximum de moi-même. C’est dommage que ce soit arrivé lorsque j’étais au sommet de mon sport, mais j’ai accepté ce qui est arrivé. »
Le début d’une nouvelle vie
En plus de se consacrer à sa famille, Jean-Philippe Roy se tournera maintenant vers l’ostéopathie. Il entreprendra des études dans ce domaine dans quelques mois.
À titre d’initiation, il suivra sous peu une formation en massothérapie. « Ça va m’aider pour l’ostéopathie », a expliqué celui qui affirme avoir déjà beaucoup d’expérience dans les deux disciplines… comme patient! « Je pense que finalement, les blessures que j'ai eues en tant qu'athlète m'aideront dans ma nouvelle carrière », a-t-il conclu en riant.