VAL D'ISERE (AFP) - La station de Val d'Isère, où le jeune Suisse Silvano Beltrametti avait été victime le 8 décembre 2001 d'un terrible accident dans la descente de Coupe du monde de ski alpin, qui l'a rendu paraplégique, a renforcé les mesures de protection et de sécurité, un domaine où le risque zéro n'existe pourtant pas.

"On a notamment un nouveau système avec un deuxième filet A, moins tendu et qui peut faire un effet de nasse, pour doubler le premier filet", explique, diapositives à l'appui, Jean-Claude Fritsch, directeur du club des sports de la station de Haute-Tarentaise.

Beltrametti, 23 ans, 3e la veille du Super-G, son premier et dernier podium en Coupe du monde, avait perdu l'équilibre à l'entrée de la forêt. Il était sorti de la piste, transperçant la bâche de protection avec les carres de ses spatules, qui avaient fonctionné comme des rasoirs. Sa course avait été arrêtée par un rocher, mais l'impact sur l'obstacle lui avait provoqué des lésions irrémédiables à la colonne vertébrale.

Là où la carrière du Grison, qui s'annonçait lumineuse, s'est fracassée, "trois filets de protection ont été disposés, dont deux filets A qui sont accrochés par suspension à des potences à près de 3 mètres de hauteur", indique Jean-Lou Costerg, directeur de la sécurité des pistes.

Toujours plus de filets

Au total, ce sont 28 km de filets A, 16 km de filets B (moins hauts), 5,4 km de filets spectateurs, des dizaines de bâches, sans oublier les matelas pour protéger les pylônes, qui sont installés le long des pistes Oreiller-Killy (messieurs) et G (comme Goitschel, pour les dames).

Avec ce dispositif, les organisateurs de Val d'Isère ne font que répondre aux exigences de la Fédération internationale de ski (FIS), selon un cahier des charges modulable en fonction de la spécificité de la piste et des modifications à apporter.

"La sécurité coûte très cher, 230.000 euros cette année. Entre 95.000 et 160.000 euros les autres années", précise M. Fritsch. "Et, jusqu'à aujourd'hui, on n'a rien trouvé qui résiste à une coupure. Plus la bâche est résistante, plus elle coupe. Plus, elle est dure, plus elle est dangereuse. Des bâches avec armature métalliques sont à l'étude", rappelle M. Costerg. Au rayon des nouveautés, des matelas remplies d'air sont apparus cette année.

Pour Guenter Hujara, directeur de la Coupe du monde masculine, "la sécurité est une affaire qui regarde aussi les équipementiers, notamment les fabricants de skis. "Il y a du matériel qui est proposé, mais on ne peut utiliser qu'après l'avoir testé", rappelle M. Hujara.

"On a tous été marqués par l'accident. C'est dramatique. Mais organisateur de descente ou Super-G, c'est forcément un risque", conclut Jean-Claude Fritsch. "Le risque zéro n'existe pas".

Silvano Beltrametti le savait, lui qui dévale désormais les pistes en guidant un ski-bob adapté à son handicap.