Montréal - C'est en fin de semaine à Nakiska, en Alberta, que Louis-Pierre Hélie effectuera ses débuts en Coupe du monde de ski cross. Un rendez-vous que l'athlète de Berthierville, membre de l'équipe nationale de ski alpin jusqu'au printemps dernier, attend avec fébrilité.

« C'est sûr que je suis excité. J'ai hâte de voir où je me situe par rapport aux gars de la Coupe du monde. » Hélie en a tout de même eu un aperçu le week-end dernier, à Nakiska, où se déroulaient les Championnats canadiens de ski cross. Parmi la cinquantaine de compétiteurs présents, plus de la moitié étaient des habitués du grand circuit. Le Québécois de 26 ans a réussi à tirer son épingle du jeu en terminant neuvième.

« J'étais vraiment stressé avant ma première course, raconte Hélie. C'était ma première compétition et je ne savais pas trop à quoi m'attendre. À l'entraînement, jamais on essaie d'aller à l'intérieur et de faire des choses risquées pour sortir un coéquipier. C'est beaucoup plus intense en course. Les gars jouent le tout pour le tout pour terminer parmi les deux premiers et se qualifier. »

C'est d'ailleurs un accrochage qui a sorti Louis-Pierre Hélie de la course et qui a mis un frein à sa progression dans les rondes éliminatoires. Néanmoins, le Québécois tire plusieurs éléments positifs de cette compétition préparatoire à la première Coupe du monde de la saison. « Je partais vraiment loin dans les qualifications et le parcours était pas assez détérioré. Malgré ça, j'ai réussi à me classer septième et à passer aux rondes suivantes. Alors ça me donne confiance pour en fin de semaine », explique Hélie.

Ce dernier demeure toutefois réaliste dans ses attentes pour cette première année dans sa nouvelle discipline. « Je ne m'attends pas du tout à faire le passage en ski cross et à gagner immédiatement. Le terrain, les sauts, la stratégie… tout est différent. Il y a un apprentissage à faire, et je le ferai course après course. Cette année, l'objectif sera donc d'atteindre les finales le plus souvent possible », précise Hélie.

Un changement qui fait du bien

Jusqu'à présent, Louis-Pierre Hélie ne regrette pas son passage au ski cross. La transition est survenue au printemps, après qu'il eût connu une saison difficile avec l'équipe nationale spécialisée dans les épreuves de vitesse. Il s'agissait d'un retour pour Hélie au sein de cette équipe après une longue pause provoquée par de sérieuses blessures à la tête et au genou gauche.

« Le retour a été difficile. J'étais bien physiquement, mais mentalement, je n'étais pas prêt à revenir aussi rapidement en Coupe du monde. Comme je n'avais pas fait de descente pendant l'été, la confiance n'était pas là. J'aurais dû prendre mon temps et recommencer en Coupe Nor-Am. » Une fracture à un pied subie en début d'année à la Coupe du monde de Weegen, en Suisse, a également ralenti la progression du Québécois. « Disons que ça n'a pas été facile comme année. »

À la fin de la saison, lorsque son entraîneur Paul Kristofic lui a proposé de faire le saut en ski cross, Hélie n'a pas hésité longtemps. « Je savais que ma place avec l'équipe de Coupe du monde en descente n'était pas gagnée d'avance, mais je n'avais pas pensé aller en ski cross. J'ai appelé Erik (Guay) et Brady (Leman) qui m'ont tous les deux encouragé à le faire. Alors je me suis dit pourquoi pas ? Et je sais que le changement, souvent, ça fait du bien. Jusqu'à maintenant, je ne regrette pas du tout mon choix. »

Le Québécois a en effet rapidement trouvé son compte en ski cross. « C'est un sport vraiment intense. Ce que j'aime le plus, c'est qu'on n'est pas seul en piste. On sait exactement où on se situe par rapport aux autres. En descente, on ne le sait pas vraiment tant qu'on n'a pas vu notre temps à la fin de la course. »

Hélie a été accueilli à bras ouverts par une équipe soudée et dominante sur le circuit. « Dès le premier camp d'entraînement, je sentais que je faisais partie intégrante de l'équipe. Et je sais que j'ai beaucoup de chance de pouvoir apprendre des meilleurs. »

Parmi ses coéquipiers, il y a évidemment Chris Del Bosco, champion du monde en titre, qui devra malheureusement faire l'impasse sur la Coupe du monde de Nakiska. Le Montréalais d'adoption, opéré à l'épaule gauche après avoir subi une entorse lors d'une descente d'entraînement en novembre, espère effectuer un retour en février prochain aux épreuves préparatoires olympiques à Sotchi.

En son absence, les Canadiens continueront d'être bien représentés sur le circuit avec des skieurs comme Dave Duncun, Brady Leman et Tristan Tafel. Ils seront d'ailleurs à surveiller cette fin de semaine à Nakiska, épreuve qui marquera la reprise des compétitions en Coupe du monde après le décès de l'Ontarien Nick Zoricic, survenu en piste en mars dernier, à Grindelwald, en Suisse.