MONTRÉAL - L'Association canadienne de ski acrobatique (ACSA) a dévoilé lundi les 18 membres qui composeront l'équipe nationale représentant le Canada aux Jeux de Vancouver en bosses, sauts et ski cross.

Sept bosseurs (Chloé Dufour-Lapointe, Jennifer Heil, Kristi Richards, Alexandre Bilodeau, Maxime Gingras, Vincent Marquis et Pierre-Alexandre Rousseau), quatre sauteurs (Veronika Bauer, Kyle Nissen, Steve Omischl et Warren Shouldice) ainsi que sept skieurs cross (Ashleigh McIvor, Julia Murray, Danielle Poleschuk, Kelsey Serwa, Christopher Del Bosco, David Duncan et Stan Hayer) tenteront donc de grimper sur le podium vêtus de l'unifolié à compter du 13 février.

Si la composition de l'équipe présente peu de surprises, un nom sautait aux yeux, celui de David Duncan.

Le skieur cross a remporté une médaille de bronze à la Coupe du monde de Lake Placid, dimanche, ce qui lui a permis de coiffer au fil d'arrivée le sauteur Olivier Rochon, qui croyait bien avoir obtenu son billet pour Vancouver avec sa sixième place de vendredi et un pointage de 245,29, son meilleur en carrière.

Duncan a toutefois su relever le défi qui se présentait à lui, soit de terminer sur le podium pour se hisser au sein des 18 athlètes - dix hommes, huit femmes - qui représenteront le pays à compter du 12 février prochain.

"J'aurais préféré me qualifier d'une façon moins stressante, a déclaré Duncan. Mais avec le recul, je crois que c'était la façon la plus divertissante de le faire.

"Je savais pertinemment bien de quelle genre de performance j'avais besoin afin de me hisser au sein de ce groupe de 18 athlètes. J'imagine que c'est l'avantage de prendre part à la toute dernière compétition avant les sélections officielles. Je savais exactement ce dont j'avais besoin comme résultat et toute mon attention a été fixée sur ce but à atteindre.

"C'est comme si on m'avait retiré un poids énorme des épaules, a admis Duncan. Maintenant, tout ceci, c'est comme le crémage sur la gâteau. J'imagine que le stress des Jeux s'installera au fur et à mesure que nous approcherons de la date de notre course (NDLR : le 21 février), mais pour l'instant, je profite pleinement de cette sélection."

Si Duncan était radieux, on peut deviner que Rochon doit vivre des moments difficiles. Même s'il sera de la Coupe du monde du Mont-Gabriel le week-end prochain, qu'il sera un ouvreur de piste lors des Jeux de Vancouver et qu'il serait le premier rappelé en cas de blessure, il n'était pas à la conférence de presse de lundi matin, pas plus qu'il n'a retourné les appels de La Presse Canadienne.

Vendredi, après sa superbe performance à Lake Placid, Rochon, bien que très excité par la perspective de participer aux Jeux de Vancouver, demeurait réaliste.

"Je ne peux toutefois pas me réjouir tout de suite, avait-il déclaré. Pour l'instant, c'est moi qui détient cette place, mais je dois attendre les résultat de l'équipe de ski cross, qui est très forte." Il n'aurait pu mieux décrire la situation.

Rousseau ému

À l'opposé, le bosseur Pierre-Alexandre Rousseau était tout sourire. Il s'est même dit ému de cette première sélection au sein de l'équipe olympique après 13 ans de carrière. Une grave blessure au cou en 2002 et des performances en demi-teintes en 2006 l'avaient privé d'une participation. Depuis, il a mis les bouchées doubles pour se retrouver à Vancouver.

"Je vais tout donner pour que cette compétition représente la cuvée miraculeuse après 13 ans en Coupe du monde!" a-t-il dit.

De son côté, la jeune Chloé Dufour-Lapointe, âgée de 18 ans, ne réalise pas encore qu'elle ira à Vancouver.

"C'est un rêve pour moi. Depuis que j'ai atteint l'équipe du Québec à l'âge de 12 ans que je pense aux Jeux de Vancouver, alors je compte bien profiter de chaque minute aux Jeux, que ce soit sur piste ou dans le village." Elle pourra définitivement en profiter: les dames disputeront leur épreuve le 13 février et pourront donc faire du tourisme pour le reste des Jeux.

Il s'en est fallu de peu pour que les deux "Soeurs volantes" ne soient des Jeux : sa soeur Maxime a raté de peu sa qualification.

"C'est sûr que ça me rend triste qu'elle n'y soit pas, a indiqué Chloé. Mais comme elle agira en tant qu'ouvreuse de piste, nous vivrons tout de même cet événement ensemble. Et puis nous sommes encore jeunes, alors qui sait?"

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