MONTRÉAL - Fait plutôt exceptionnel, l'Association canadienne de ski acrobatique n'a pas été en mesure d'organiser une étape de la Coupe du monde de sauts pour la saison 2014-2015, que ce soit à Calgary ou à Val St-Côme.

Par le passé, au moins une d'elles, voire les deux, présentait des sauts au cours du même week-end que la compétition de bosses.

« J'aimerais tenir de nouveau une épreuve de sauts au Québec, comme de tenir une étape des nouvelles disciplines en demi-lune ou slopestyle, a commenté Bruce Robinson, chef de la direction de l'ACSA.

« Mais les coûts rattachés à une étape de la Coupe du monde sont importants : de 400 000 $ à 500 000 $ pour une seule discipline. Ajouter une deuxième journée de compétitions fait augmenter les coûts de 200 000 $ à 300 000 $, selon la complexité de l'épreuve et le nombre d'athlètes y prenant part. Nous avons d'importants défis à surmonter afin de financer les Coupes du monde.

« Les sauts constituent une part importante de notre programme. Nous voulons pouvoir tenir des Coupes du monde de sauts chez nous. Mais il faut aussi penser à ce qui est le mieux pour le développement de nos athlètes. Notre objectif est toujours d'offrir de bonnes performances aux Jeux olympiques, dans ce cas-ci, en 2018. Alors entre maintenant et les Jeux (de Pyeongchang), nous allons tenir une Coupe du monde dans chacune des disciplines au Canada à chaque année. »

Au Québec, Robinson croit que Stoneham et Avila/St-Sauveur seraient prêtes à accueillir dès maintenant des Coupes du monde en slopestyle et demi-lune.

« En attendant, on organise d'autres épreuves de sauts, comme la Coupe Nor-Am qui aura lieu à St-Côme après la Coupe du monde. Il s'agit d'une occasion de compétition et, pour nos athlètes, le plus important c'est d'acquérir de l'expérience sur la neige.

« Pour des athlètes comme Oliver (Rochon) et Travis Gerrits, c'est de sauter alors qu'ils reviennent de blessures : ils n'ont repris les sauts qu'en août dernier. Alors de faire le plus de sauts est ce qui compte, que ce soit en Nor-Am ou en Coupe du monde. Maintenant, à nous de décider ce que nous organiserons sur une base annuelle. »

Visibilité

Robinson n'estime pas essentiel de tenir une Coupe du monde de sauts afin de regarnir les rangs de l'équipe canadienne, en baisse de régime depuis quelques années.

« Les sauts ne seront jamais un sport de masse. Ça prend d'importantes infrastructures pour pouvoir s'y entraîner, ce que nous avons ici au Québec, que ce soit avec les rampes d'eau de Lac-Beauport ou le site de Val St-Côme, voire même à Mont-Gabriel, où un programme de développement est en place.

« Nous avons déployé nos efforts principalement au Québec pour tenter de développer des sauteurs. Nous tentons d'attirer les gymnastes à nos séances d'essais, comme les plus jeunes skieurs. Nous prenons une approche différente pour le recrutement. Nous tentons aussi de mettre en place un programme de recrutement en ligne, un peu comme aux États-Unis, où ça a connu un très grand succès. Leur programme s'est grandement développé au cours des huit dernières années à cause de cette façon de recruter.

« Quant à la perception du public, je crois qu'il est préférable pour nous d'être sur le terrain pour recruter que de présenter des épreuves pour tenter d'attirer des sauteurs. C'est vrai que notre équipe peut paraître un peu plus faible présentement, mais regardez Olivier : il n'a pratiquement pas sauté depuis deux ans et Travis s'est blessé après les Jeux et n'est revenu qu'en août.

« Olivier a terminé quatrième la semaine prochaine et il saute vraiment très bien. je pense que lorsque les résultats seront là, la reconnaissance du public ira en augmentant et ce sera bon pour le sport. [...] Mais ça prend de six à huit ans pour développer un sauteur; c'est beaucoup plus long que pour un bosseur. »